BURUNDI : PAS DE REPORT DES ELECTIONS - MEDIATEURS REGIONAUX

 

Source IRIN

 

 

KAMPALA, le 16 mars (IRIN) - Le président ougandais Yoweri Musevini et le vice-président sud-africain Jacob Zuma ont rejeté mardi dernier la proposition de la commission électorale du Burundi de reporter de deux mois les élections du pays, a révélé un haut-fonctionnaire du gouvernement ougandais à IRIN.

 

Museveni, président de l'initiative de paix régionale au Burundi, et Zuma, médiateur dans le processus de paix au Burundi, ont rencontré le président de la Commission électorale nationale indépendante (CENI) du Burundi, Paul Ngarambe, dans la capitale ougandaise Kampala.

Il les a informés des progrès réalisés jusqu'à présent, notamment le récent référendum sur la nouvelle constitution et les préparatifs pour les prochaines élections.

 

La date prévue pour la prochaine élection est le 22 avril 2005.

Mais selon un haut fonctionnaire ougandais qui a requis l'anonymat, les responsables de la CENI souhaiteraient que la date du scrutin soit reportée car d'après eux, le dispositif juridique indispensable à la bonne organisation des élections n'est pas encore en place.

 

Mais pour ce fonctionnaire proche de Museveni, étant donné le succès du référendum de février dernier, organisé conformément aux dispositions de la loi électorale de 1993, «il a été décidé que le dispositif en place actuellement était suffisant pour organiser les prochaines élections».

 

«Nous leur avons dit de ne pas utiliser la loi comme prétexte pour différer les élections puisqu'ils n'ont pas ce mandat et que ces dates ont été fixées par la région», a-t-il déclaré.

«L'objectif principal est de pacifier le Burundi et cela n'est possible

que si les élections sont organisées comme prévu».

 

Le fonctionnaire ougandais a aussi fait remarquer que certains politiciens burundais souhaitent le report des élections et recherchent pour cela de bonnes raisons de le faire. Mais, a-t-il confié, «Museveni et Zuma ont demandé à  la commission électorale de ne pas se laisser influencer par ces politiciens qui ne veulent pas de ces élections».

 

Un autre fonctionnaire du ministère des Affaires étrangères a confirmé à IRIN que la rencontre visait à s'assurer que les élections se tiendront à la date prévue et qu'un nouveau gouvernement sera installé à Bujumbura, la capitale burundaise. «La région ne tolérera aucun délai supplémentaire. L'objet de la réunion était de s'assurer que les élections auront bien lieu et qu'un nouveau gouvernement sera nommé au Burundi », a-t-il dit.

 

Dans un communiqué publié par la présidence, Zuma et Museveni se sont «engagés à éliminer tous les obstacles à la tenue d'élections rapides, efficaces et démocratiques».

 

Le communiqué précise également que le référendum est la première étape d'un «processus électoral qui se terminera par l'élection d'un président qui mettra fin à 12 ans de conflit entre les communautés Hutu et Tutsi».

 

Le 28 février dernier, les citoyens de ce petit pays d'Afrique centrale ont voté massivement en faveur d'une nouvelle constitution, une étape décisive pour mettre fin à la guerre civile qui a fait plus de 300 000 victimes en onze ans.

 

Après l'adoption de la nouvelle constitution qui entérine l'accord de partage du pouvoir entre la minorité Tusti et la majorité Hutu, le Burundi organisera six élections différentes au cours des prochains mois. Et si ces élections se déroulent bien, les Burundais pourront surmonter l'épreuve de cette guerre civile déclenchée par l'assassinat de Melchior Ndadaye,  premier président Hutu élu[ENDS]. (SOURCE IRIN)