RADJABU ECHOUE DANS SA STRATEGIE D’IMPLIQUER LA SOUS REGION POUR SE MAINTENIR A LA TETE DE SON PARTI

 Burundi news, le 23 janvier 2007

Par Gratien Rukindikiza

Il y a politique et politique. Les Burundais sont devenus des spécialistes en art de la politique. Ils font tout pour réussir là  où les autres ont échoué. Les pays de la sous région ont aidé le Burundi à se réconcilier. Souvent, les Burundais demandent trop de choses à la sous région. Certains pays en profitent pour transformer le Burundi en leur protectorat.

Le processus de destitution de Radjabu inquiète ses courtisans, ministres, parlementaires. Heureusement qu’ils sont minoritaires au niveau du parlement. Après la fuite de Radjabu dans l’ambassade de l’Afrique du Sud, les ministres ont écrit au Président de la République pour montrer que le problème de Radjabu est un problème non seulement national mais aussi international. Ils ont écrit cette lettre après une concertation avec Radjabu.

D’après une source proche de Radjabu, l’objectif de Radjabu était surtout une intervention diplomatique de la sous région et de l’Afrique du Sud pour demander au Président de la République de maintenir Radjabu à la tête du CNDD-FDD. Il voulait aussi démontrer qu’il y a  une crise au sommet de l’Etat avec des risques de faire échouer la consolidation de la paix au Burundi.

Radjabu a passé toute la nuit à l'ambassade au téléphone pour convaincre les ambassadeurs et certaines personnalités de la communauté internationale d’intervenir. L’ambassadeur de l’Afrique du Sud était absent. Il lui a communiqué par téléphone son refus de convoquer le sommet de l’Initiative Régionale. Découragé, Radjabu a dû regagner son domicile.

Il vient de démontrer sa médiocrité dans l’analyse de la société burundaise et de la politique en général.

Un problème interne dans un parti se règle au sein de ce parti par un vote des militants dans un congrès. Le Président de la République ne devait même pas intervenir quelque soit le parti politique. En tant que Président de la République, il est au dessus des partis politiques.  Vouloir l’impliquer dans ces querelles est aussi rabaisser son statut. Radjabu et ses soutiens devraient bien le comprendre.

Le médiateur Sud-Africain ne peut pas régler des questions en dehors du cadre tracé par l’Initiative Régionale. Le CNDD-FDD est un parti politique comme tant d’autres. Il n’est pas intervenu quand le Frodebu a eu des problèmes. Pire, il n’a pas bougé son petit doigt quand l’ancien Président Ndayizeye a été emprisonné injustement. Radjabu est un citoyen comme tant d’autre. Il n’incarne pas le Burundi et heureusement.

La destitution de Radjabu ne met pas en cause la paix au Burundi. S’il est destitué de son parti, la vie normale des Burundais continue. S’il se lance dans la violence du fait que les militants l’ont décrié, il aura sur son dos la puissance de l’Etat.

Ceux qui croient qu’ils ont la puissance de manipuler et de faire taire les autres se trompent. La machine finit par se venger.

La force de nuisance de Radjabu a été réduite à néant depuis que ses chefs des milices ont reçu un avertissement ferme.

Radjabu a compris combien il est haï par les Burundais. Sans aucun doute, s’il n’est pas rattrapé par les dossiers judiciaires, il tentera de créer son parti politique.