A DIEU LE TROISIEME MANDAT DE NKURUNZIZA,VIVE LES MANIFESTANTS

 Burundi news, le 08/05/2015

Par Gratien Rukindikiza

Si le Président Nkurunziza a des conseillers, ce sont ses ennemis. Personne, à part les frondeurs, n'a voulu lui dire la vérité. Il ne peut pas rester Président contre le gré de son peuple, des pays voisins, de l'Union africaine et du monde entier. Entre temps, il accumule des dossiers pouvant le conduire à la CPI. Ceux qui ont dit qu'il a une dose de folie n'ont pas tort.

Le ministre de la défense, comédie ou réalité?

Les Burundais avaient pensé que le ministre de la défense allait influencer positivement le cours des évènements au Burundi. Après son intervention, il a été convoqué par le Président Nkurunziza à Ngozi. Tout simplement, le Président Nkurunziza lui a dit qu'il est d'accord avec lui. Pan, quel menteur!

Paradoxalement, le même ministre de la défense a eu des instructions pour mâter les manifestants. Il ne s'est pas exécuté. Cependant, les militaires qui devaient protéger la population continuent à observer les policiers brutaliser la population. Les manifestants sont au prime abord pacifiques. Face à la violence des imbonerakure, ils deviennent de plus en plus violents. L'armée est capable de calmer la situation en encadrant les manifestants qui sont dans leur droit de manifester.

L'armée a perdu un militaire tué par un agent de la Documentation accompagné par des policiers. Le ministre de la défense, le chef d'Etat major, n'ont pas été à l'enterrement ou à l'église pour marquer la solidarité avec les militaires. Le cortège des militaires était remplacé par celui des manifestants. Une honte pour le ministre et le chef d'Etat major. Il est mort en mission, dans des circonstances exceptionnelles. Le ministre de la défense devait être présent en ce moment. Le ministre de la défense n'a jamais été voir les blessés et les morts tués par la police et les imbonerakure.

Le ministre de la défense nationale, Gaciyubwenge, était à Nyakabiga ce jeudi après le jeune imbonerakure tué et brûlé sur place. Des ministres étaient présents. Notre général qui défend les accords d'Arusha et qui n'accompagne pas son militaire dans sa dernière demeure n'a pas manqué le rendez-vous de Nyakabiga. C'est comme si un jeune imbonerakure vaut plus que son militaire tué en mission.

Il y a lieu de se demander si notre général ministre joue une comédie ou s'il est sincère avec lui-même. L'histoire retiendra une armée qui a assisté sans bouger devant son démantèlement et devant les massacres du peuple. L'enterrement des accords d'Arusha est aussi l'enterrement de l'armée dans l'état actuel. Il est simple.

L'armée n'a pas participé à la répression des manifestants. Si Nkurunziza se maintient au pouvoir, il pourra faire entrer les imbonerakure à l'armée et accélérer  d'une façon ou d'une autre la sortie de beaucoup de militaires actuels. Il faudra compter sur le ministre de la défense portant le nom d'Adolphe Nshimirimana. Voilà ce qui pourra réveiller les militaires mais il sera déjà tard. Désolé!

L'Union africaine dit niet au troisième mandat

Un communiqué de l'Union africaine avait laissé une porte de sortie au pouvoir de Nkurunziza. La décision de la cour constitutionnelle devait être respectée. Les pressions sur cette cour et aussi celles des pays occidentaux ont fait changer l'avis de l'Union africaine. L'Union africaine ne pourra pas accepter un troisième mandat au Président Nkurunziza.

Le discours à la nation du mercredi  du Président Nkurunziza n'était pas national. Le Président Nkurunziza est soutenu par la Russie. Contrairement à ce qui se dit, la France l'a lâché. D'après des sources de la Présidence, c'est la Russie qui a conseillé au Président Nkurunziza de prononcer ce discours et promettre de ne pas se représenter en 2020. Tout se passe comme s'il est déjà élu. La Russie voulait un élément de plus pour les débats au conseil de sécurité des Nations Unies.

Le sommet de l'East Africa community du 13 mai 2015 décisif pour le Président Nkurunziza

Il est prévu le 13 mai 2015 un sommet des cinq chefs d'Etat de la sous région. Le Président Nkurunziza avait d'abord hésité mais il a compris que s'il ne veut pas y aller, il sera considéré comme n'étant plus Président du Burundi.

Ce sommet se fera après le retour des Présidents Kikwete et Museveni des Etats Unis. Le Président ougandais a reçu la mission des Nations Unies de contraindre le Président Nkurunziza à renoncer au 3 è mandat. Le sommet de Dar-Es-Salam du 13 mai sera crucial car les quatre chefs d'Etat sont décidés à ramener la paix au Burundi et à faire respecter les accords d'Arusha. Ce sommet semble être le salut pour le peuple burundais.

Dans le camp Nkurunziza, c'est déjà la débandade car il est clair qu'il ne pourra pas faire un troisième mandat. Certains proches du Président commencent à préparer leur fuite et d'autres prennent langage avec les opposants.

Aux policiers de se rapprocher du peuple

Malheur aux policiers qui maltraitent le peuple. Demain, ceux qui donnent des ordres à la police fuiront le pays après le renoncement du Président Nkurunziza au 3 è mandat ou un départ précipité. Ces officiers de police resteront sur place et ils seront jugés. Ils savent bien que "Tout ordre manifestement illégal est susceptible de ne pas être exécuté". Si un policier exécute un ordre illégal, lui seul est responsable devant le peuple.

Une mise en garde au directeur général adjoint de la police qui participe personnellement aux tortures.

Adieu Nkurunziza, bonjour la démocratie