AIDBU OU LE MYTHE DE REPRESENTATION DE LA DIASPORA BURUNDAISE

Burundi news, le 19/07/2013

Par Gratien Rukindikiza

Les Burundais de l'étranger apprennent sur les médias burundaises de l'existence d'une soi- disante représentation de la diaspora burundaise. Beaucoup n' y attachent aucune importance. Certains se demandent pourquoi un tel acharnement d'une diaspora dont les instances dirigeantes sont nées au Burundi. Drôle de représentation des Burundais qui peut se créer là où ne résident pas les Burundais de l'étranger.

AIDBU, made by CNDD-FDD

Cette AIDBU a été lancée en 2004 en Norvège en présence du président du CNDD-FDD de ce temps, Jérémie Ngendakumana. Si AWEPA a financé à un certain moment cette AIDBU, c'est parce que ces parlementaires belges croyaient que cette AIDBU représentait les Burundais de l'étranger.

L'AIDBU est dans le cadre de nyakurisation ou le faux de la politique burundaise. Le parti au pouvoir avait besoin d'une fausse représentation de la diaspora pour acclamer les tricheries électorales et pour empêcher les dénonciations de  la mauvaise gouvernance du pouvoir. Le CNDD-FDD avait l'intention de bloquer les naissances de vraies diasporas burundaises.

Il y a même certains membres de l'AIDBU d'une section du CNDD-FDD en Europe qui ont proposé que la section de l'AIDBU dans ce pays soit intégrée dans la section CNDD-FDD de ce même pays.

L'AIDBU a une mission secrète, celle de surveiller les élections de 2015 pour le compte du CNDD-FDD et aussi pour bénir les tricheries électorales du pouvoir.

Démocratie à l'envers de l'AIDBU

Imaginons un groupe de gens qui pourrait se réclamer de constituer un parlement sans qu'il y ait des élections législatives. Les Burundais se rappellent du parti unique où les députés étaient désignés par le pouvoir.

Au niveau de la diaspora, un groupe de Burundais membres du CNDD-FDD de Norvège, pas tous, et d'autres de Belgique, a recruté des Burundais de diaspora dans plusieurs pays pour qu'ils se réclament de la représentation de la diaspora. Certains citent la France. Or, en France, il n'y a jamais eu d'élections des instances de représentation de la diaspora burundaise avant celles du 18 mai 2013 qui ont donné naissance du Rassemblement de la Diaspora Burundaise de France (RDBF).

Il ne peut pas y avoir un représentant de la diaspora des Burundais se trouvant dans un pays désigné à Bujumbura sans que ceux qui sont supposés être représentés soient au courant. Pire, ceux qui ont été désignés à Bujumbura ne l'ont même pas annoncé au retour en Europe et ailleurs.

Les Burundais de la diaspora croient à la démocratie. Une telle violation de la démocratie est à l'image de ce qui se fait au Burundi pour le moment. AIDBU est la création du pouvoir et sera au service du pouvoir. Un exemple, comment se peut-il qu'une personne qui a conduit la fameuse délégation de la diaspora au Burundi soit nommé dans la semaine qui suit à un poste important dans l'administration burundaise?

En l'absence de la démocratie et des élections au sein de l'AIDBU, les Burundais de la diaspora ne reconnaissent pas cette instance. Malgré les pressions du pouvoir, l'AIDBU reste plutôt hors de la représentation de la diaspora.

De l'argent jeté par les fenêtres

Certains peuvent prétendre aider le Burundi à travers l'AIDBU. Mais quand des centaines de milliers de dollars sont dépensés pour organiser des conférences qui n'ont aucun impact sur la vie du citoyen burundais, on peut parler de l'argent jeté par la fenêtre. Tenez, d'expérience, avec 15 000 € par an, vous pouvez faire soigner 20 000 personnes gratuitement. Cette AIDBU a déjà coûté cher au contribuable burundais et aussi au contribuable norvégien et belge sans que le peuple burundais en profite.

A Oslo, un membre de l'AIDBU de Belgique a été limogé à Oslo lors de cette fameuse rencontre et est rentré le lendemain. Ceci explique que cette AIDBU est dirigée par d'autres instances mystérieuses. Les présidences des AIDBU sont désignées par un petit groupe de Burundais de Norvège.

Une vraie diaspora qui s'organise

En Europe, les Burundais s'organisent. Des assemblées générales  donnent naissance dans plusieurs pays des conseils d'administration élus pour rassembler les Burundais et aussi apporter son aide au peuple burundais. Saluons le travail déjà accompli par la diaspora burundaise en Belgique sous la présidence du professeur Libérat Ntibashirakandi. En France, la RDBF s'organise aussi et a déjà mis  en place des commissions adaptées à ses missions.

L'ambassadeur du Burundi en Belgique a fini par se rendre compte que cette AIDBU n'existe que sur le papier. Lors de ses tournées en provinces, il a été accueilli partout par les comités de la vraie diaspora burundaise de Belgique. L'AIDBU est inconnue au bataillon.

En France, celui qui prétendait représenter la diaspora burundaise au nom de l'AIDBU  n'a pas eu droit à la parole au nom des Burundais de la diaspora. Un curé burundais a parlé au nom des Burundais, et d'ailleurs un discours très bien apprécié par les Burundais présents par son message de conseil au nouvel ambassadeur et au Burundais présents aussi.

Que le pouvoir comprenne que les Burundais savent s'organiser. L'AIDBU est un échec. La diaspora est libre et reste une force indispensable au peuple burundais. Elle ne peut pas rendre service au peuple si elle -même est prisonnière du pouvoir.