ALERTE A BUJUMBURA

Burundi news, le 15/02/2014

Par Gratien Rukindikiza

On peut se tromper une fois,  deux fois, trois fois mais on ne peut pas tromper un peuple longtemps. Le jeu trouble du Président Nkurunziza frise le ridicule. Il est même devenu un sujet d'humoriste de la radio RFI. Le Président Nkurunziza a perdu de ce qui lui restait de notoriété dans le dossier de l'Uprona.

Nomination d'un 1 er vice-Président par le CNDD-FDD

Prosper Bazombanza, ancien gouverneur de Mwaro et un cadre de la CNTB, est devenu le 1 er vice-Président dans des conditions dignes d'une République bananière. Bazombanza a été le pire des gouverneurs de la province de Mwaro. Au sein de la CNTB, il a cautionné la politique de Sérapion de mauvaise gestion des biens et terre.

Prosper Bazombanza a été en réalité choisi par le CNDD-FDD depuis Niyoyankana. Il était un numéro deux pour ce poste. Le CNDD-FDD a transmis le nom à un Uproniste nommé Sindimwo et ce dernier a fait avaliser le nom à celle qui prétend être la présidente de l'Uprona en la personne de Concilie Nibigira. Le Président Nkurunziza a alors décidé de donner le parti Uprona à Concilie Nibigira pour qu'elle joue la comédie comme si elle était à l'origine de cette liste. Elle a été et reste la marionnette du pouvoir.

Le ridicule ne tue pas. Bonaventure Niyoyankana qui avait reçu le parti Uprona des mains du ministre de l'intérieur et qui avait remis le parti à Nditije, n' a pas hésité de revendiquer le parti Uprona quand Concilie Nibigira a reçu le même parti des mains du même ministre de l'intérieur. Niyoyankana est passé d'un homme détestable à l'homme respectable pour sa décision de refuser la présidence du parti Uprona des mains du ministre de l'intérieur à l'homme détestable pour la deuxième fois.

Si le ridicule tuait, Concilie Nibigira ne s'oserait plus se regarder dans un miroir. Celle qui se présente comme étant la présidente de l'Uprona n'a pas hésité une seule seconde quand le parti CNDD-FDD lui a proposé de lui prêter des militants et surtout les imbonerakure. Etait-elle fière de regarder ces imbonerakure défiler devant elle au stade portant les couleurs de l'Uprona? Est-ce la faim qui peut dicter une telle conduite? Les Burundais l'ont dit : "Sonza wigumye". Même quand tu as faim, garde ta dignité.

Ces complices du CNDD-FDD membres de l'Uprona sont des naïfs ou des corrompus non avertis. Ils ont ouvert la voie à un jeu tragique qui va commencer bientôt. Un plan niveau 1 est en cours de préparation.

Acte N° 1, alerte dans l'armée et faux putsch en préparation

Depuis une semaine, la police se trouve dans un état de quasi alerte. L'armée burundaise vient d'entrer dans la danse. Tous les militaires ont été rappelés des congés cette semaine. Les officiers doivent rester chez eux ou dans les camps militaires. C'est en quelque sorte une alerte. Pourtant, le Burundi ne s'apprête pas à se battre contre un voisin. Un ennemi intérieur? Pourquoi pas, il suffit de l'inventer.

Un montage de coup d'Etat est en cours d'élaboration comme ce fut le cas en août 2006 quand Kadege et Nadiyizeye ont été arrêtés pour un faux putsch monté par le pouvoir. En 2006, le général Niyoyankana, ministre de la défense à ce moment s'est opposé aux arrestations des officiers dans l'armée.

Le faux putsch déclenchera au pire des assassinats politiques des opposants et de certains officiers supérieurs à la retraite. Au "mieux", il y aura des arrestations des opposants et ces officiers et ils ne seront jugés qu'après les élections de 2015.

Le Président Nkurunziza ne dispose plus de cartes à jouer. Il ne peut que fouiller dans la corbeille de 2006. Secoué par la crise qu'il a provoquée à l'Uprona, Nkurunziza tient à la revanche. Il pourrait oublier un paramètre. Les vrais ennemis de Nkurunziza se trouvent autour de lui. Il devra savoir que le fauteuil présidentiel intéresse beaucoup de cadres au CNDD-FDD. Après tout, ils  sont  nombreux au CNDD-FDD les gens qui  sont  capables de planter  les avocats et détourner de l'argent.  L'institution présidentielle a été rabaissée par celui qui occupe ce fauteuil. Ce n'est plus au temps des coups d'Etat dans l'armée en 1987 quand les candidats  présidentiels étaient au nombre de deux officiers.

D'ici aux élections 2015, les Burundais devront se préparer à tout. Les armes qui disparaissent des positions militaires avec une certaine complicité n'est pas de bonne augure. Il y a lieu de se préparer à tout et au pire. Est-ce que Nkurunziza pourrait appliquer la politique de la terre brûlée ou le principe de "Après moi le déluge".