LE BURUNDI RELEGUE A LA LOGISTIQUE DE L'AMISOM

 

Par Gratien Rukindikiza

 Burundi news, le 06/09/2012

Le 24 mars 2012, nous avions souligné que le Burundi n'avait pas pu défendre sa place dans la répartition du commandement de l'AMISOM en Somalie. Il est le deuxième pourvoyeur de troupes et il est le plus engagé sur le terrain. Pourtant, sa voix ne porte pas haut. Le Kenya qui vient de se lancer en Somalie au moment où le gros de Mogadiscio est libéré, se hisse au deuxième rang avant le Burundi.

Quand nous avons écrit sur le manque de combativité du chef d'Etat major lors de ces négociations, il n'était pas content le concerné. La séance suivante, il avait redoré le blason. Le Burundi semblait reprendre sa place. Le pauvre général Niyombare a été devancé par les politiciens ou la politique du ventre. En effet, le Président Nkurunziza a estimé que ces places dans le commandement ne valaient pas celles dans les sphères de l'Union Africaine. Souvent, qui perd perd. Qui trop embrasse mal étreint.

En courant derrière les postes bien payés de l'Union Africaine, le Burundi a perdu les postes de commandement de l'AMISOM. L'Ouganda a pris le commandement, secondé par le Kenya disposant     de 4 500 hommes avec un poste stratégique de chef des opérations G3. Le Burundi a la responsabilité de la logistique. Avec ses 6 000 hommes, il ne sera pas convié à toutes les réunions stratégiques. En général, dans une armée, en dehors du commandement, la gestion des opérations et celle du renseignement sont les plus importants.

Après avoir perdu les postes clé du commandement de l'AMISOM, le Burundi n'est pas sûr de récupérer des postes à l'Union Africaine. Cette institution est visée pour des raisons ethnistes car le pouvoir de Bujumbura souhaiterait y placer des hutu à la place de certains tutsi qui y travaillent, devenus même des fonctionnaires internationaux. Est-ce que les accords d'Arusha avaient prévu même les postes à l'étranger obtenus à titre personnel ou selon les compétences?

Au moment où le Rwanda commande les troupes à Darfour, le Burundi se contente des places de second rang alors que ses fils et filles laissent la vie en Somalie. C'est le Rwanda qui vient de lancer Agaciro Fund developpement, le respect se mérite aussi. Le peuple burundais n'est pas à la hauteur de la place que le pouvoir donne du Burundi à l'étranger.