@rib News, 06/04/08 - MALVERSATIONS / MÉDIAS

Que reproche exactement le camp NTISEZERANA à ARIB.INFO ?

Depuis quelques temps, on assiste sur le Net à une série d’échanges entre la cellule Communication de la 2ème Vice-présidence de la République et certains activistes internautiques sur le rôle exact de M. Gabriel NTISEZERANA dans une série d’affaires de détournement et corruption qui sévissent actuellement au Burundi.

Jusqu’ici, l’ARIB.INFO s’est tenu à l’écart de cette diatribe, estimant qu’à notre niveau nous avions suffisamment donné, en démontrant les tenants et aboutissants de ce que nous avions regroupés dans le dossier « Les dessous des Affaires », politico-financières qui secouent le pouvoir en place à Bujumbura.

Mais voilà, vous avez été nombreux à nous alerter pour demander notre réaction sur la dernière sortie d’Abarundi.org, ancien Site web de la diaspora devenu caisse de résonance de la 2ème Vice-présidence de la République, et dont voici un extrait :

« Ces campagnes malveillantes, d’ailleurs abandonnées par le site arib.info et dont monsieur Rukindikiza cherche à prendre le relais, ne produisent que le même effet qu’un chien qui aboie sans empêcher une caravane de passer », écrit un certain Samson Kwizera en conclusion à son article du 26.03.2008 intitulé « Rukindikiza et sa clique cherchent des proies désespérément ».

Les plus avisés savent que derrière le pseudo « Samson Kwizera » se cache en réalité M. Daniel NTAMAGIRO KABUTO, le nouveau Conseiller chargé de la Communication à la 2è Vice-présidence, fraîchement rentré d’exil en Hollande. Ainsi le nouveau « Monsieur Communication » de Gabriel NTISEZERANA cherche désespérément à protéger son patron, d’une façon maladroite, en voulant remettre en causes les résultats de nos investigations, d’ailleurs saluées par les connaisseurs des dossiers, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur du pays, et dont plusieurs de nos lecteurs ne cessent de nous réclamer la suite.

Notre pause de parution dans ce dossier ne signifiait en aucun cas abandon ou que nous ayons lâché prise, que du contraire ! Nos investigations n’ont jamais cessé mais nous avions décidé de laisser se développer les dossiers et ainsi pouvoir confondre les plus impliqués par les faits concrets.

L’heure de nouvelles révélations n’avait pas encore sonné mais la provocation de l’équipe NTISEZERANA et les conséquences actuelles et désastreuses de sa politique sur la vie quotidienne de la population burundaise, nous pousse à accélérer la publication d’une partie de nos dernières trouvailles au sujet des agissements plus que douteux du N°3 de l’exécutif burundais et son entourage mafieux.

La flambée du prix de l’essence, c’est qui ?

Pour rappel, suite à l’emballement médiatique autour de l’« Affaire Interpetrol », nous avons voulu savoir ce qui se tramait exactement derrière les rideaux, loin des micros et caméras, dans les coulisses. C’est ainsi que nous avons envoyés nos investigateurs sur place pour creuser plus profondément dans ce dossier. Ils ont mis à jour plusieurs ramifications de cette affaire et qui étaient jusqu’ici inconnues du public et que nous avons appelé : « Les dessous de l’Affaire interpetrol ».

Par ses investigations, l’ARIB.INFO a été en mesure d’informer le grand public, documents à l’appui, sur les développements dans cette affaire, et qui prouvaient, comme nous l’avions annoncé dès le début, que derrière cette affaire se trouvent en réalité de visées cachées d’un groupuscule mafieux entrain de saigner les avoirs du pays.

En effet, depuis le mois de juillet 2007, le 2è Vice-président NTISEZERANA a personnellement pris en charge toutes les questions relatives aux volets économique et social. Le plus souvent il se substitue aux ministres ou alors ceux-ci reçoivent des injonctions qu’ils doivent exécuter aveuglément, pourvu que les intérêts personnels du 2è Vice-président NTISEZERANA et de ses amis soient sauvegardés. L’intérêt national constitue le dernier de ses soucis.

Pour preuves, endéans les six derniers mois, les Burundais ont assisté, médusés, à une flambée des prix pétroliers, qui n’avait rien à voir avec la conjoncture mondiale actuelle. Les prix du litre de l’essence à la pompe est passé de 1150 Fbu à 1860 Fbu. Prix qui passerait bientôt à plus de 2000 Fbu d’ici quelques semaines, selon nos sources sur place.

Cette flambée des prix profite bien évidemment au plus grands détenteurs de stations d’essence au Burundi, parmi lesquels un certain …Gabriel NTISEZERANA, 2è Vice-président et homme d’affaire. Tout ceci au détriment du petit peuple burundais.

A noter que c’est le même 2è Vice-président NTISEZERANA qui a suspendu unilatéralement tous les contrats qui liaient l’Etat avec la société INTERPETROL, jusque là principal fournisseur pétrolier du pays, au profit de nouveaux fournisseurs, dont DARBIT du Kenya, et qui ont bénéficié d’une exonération d’impôt en tant que société de transit, délivrée par le 2è Vice-président NTISEZERANA en personne, alors que ces produits sont commercialisés dans le pays.

Mais ces sociétés, présentées par NTISEZERANA comme les nouveaux sauveurs du Burundi en matière énergétique, ont par la suite pris le large sans laisser de trace, après avoir empoché plusieurs milliards. La cellule Communication de NTISEZERANA pourrait-elle nous dire où est passé la société DARBIT, ou un certain M. SINGOYE et consort ?

Le blocage du remboursement des arriérés dus à l’Etat : c’est qui ?

En outre, selon les dernières informations recueillies sur place, le 2è Vice-président NTISEZERANA continue de saboter l’action gouvernementale en matière de règlement des opérations de remboursement des arriérés et de recouvrement fiscal de certaines sociétés, et ce malgré les injonctions directes du président de la République en la matière.

Pour rappel, la présidence de la République a, en date du 27 avril 2007 avec copie au 2ème Vice-président NTISEZERANA et au Directeur des Impôts, ordonné au Ministre des Finances d’alors, Mme Denise SINANKWA, d’« exiger le paiement de tous les impôts et taxes dus par certaines sociétés au trésor public notamment la BRARUDI, IBB et AFRICELL », estimant que « l’ampleur de leurs arriérés est très inquiétante ». Dans son ordonnance, la présidence de la République demandait au Ministre des Finances « d’instruire les services concernés de procéder très rapidement au recouvrement de ces dettes dans un délai ne dépassant pas un mois ». (Pour l’intégralité de cette lettre : CLIQUEZ ICI)

Dans nos précédentes livraisons, nous avons démontré que c’est dans le cadre du relèvement du taux d’apurement des arriérés du secteur privé, sur recommandation de la Banque Mondiale, et suite à cette injonction présidentielle que l’ex ministre des Finances Denise SINANKWA a voulu procéder au règlement des opérations de remboursement des arriérés et de recouvrement fiscal de l'Interbank Burundi (IBB), d’un montant de 2,7 milliards de francs. On connaît la suite : ce fut le début de l’« Affaire Interpetrol ».

La nouvelle ministre des Finances, Mme Clotilde NIZIGAMA, a hérité du dossier et ses services semblaient se diriger vers les mêmes conclusions que ceux de son prédécesseur, à savoir faire payer ces sociétés en cause. Mais, selon nos dernières investigations, la main de NTISEZERANA, toujours aussi présent dans le dossier, est de nouveau entrain de tout faire pour freiner cette opération.

En effet, en date du 14 mars 2008, une commission mise en place par la ministre et présidé par M. Louis BARAMPANZE, a décidé à l’unanimité que les sociétés BRARUDI, IBB et AFRICELL déjà visées ainsi que la société SPACETEL devraient payer au plus tard le 04 avril de cette année, selon les informations recueillies par nos enquêteurs sur place.

Mais, coup de théâtre : en date du 28 mars dernier, la même commission se réunit à nouveau et la ministre des Finances, Mme Clotilde NIZIGAMA, semble avoir changé son fusil d’épaule et ordonne que ces sociétés doivent payer sauf …IBB. Selon des informations fraîchement arrivée de Bujumbura, la ministre des Finances qui s’envole ce dimanche pour Washington, a réuni hier samedi 05 avril son cabinet restreint et a désigné trois personnes qui vont s’occuper particulièrement du volet IBB. Vous avez dit deux poids deux mesures ? Les travaux de construction en cours de la Villa de Mme la ministre des Finances, Mme Clotilde NIZIGAMA, ont un coût. Tous les détails de ce nouveau rebondissement dans notre prochaine livraison.

A la cellule Communication de NTISEZERANA de « communiquer », de notre côté, nous continuerons, comme nous vous l’avons promis, nos investigations jusqu’au bout, et vous livrerons au fur et à mesure les résultats de nos enquêtes qui touchent actuellement non seulement l’affaire Interpetrol, mais aussi plusieurs autres dossiers politico-financiers qui ont fait la chronique dans la presse.

Nos sources ne sont pas encore taries (« Amariba ntarakama ! », dixit Domitille KIRAMVU). Dossier à suivre …