L'ARMEE BURUNDAISE DEFENDRA LES ACCORDS D'ARUSHA

 Burundi news, le 02/05/2015

Par Gratien Rukindikiza

Les dictateurs africains ont des problèmes de compréhension des messages envoyés par leurs peuples. L'ancien Président Compaoré n'avait pas compris qu'il était lâché par tout le monde, y compris l'armée. Le dictateur burundais, le Président Nkurunziza n'a pas compris que les Burundais ne pourront pas supporter la violation des accords d'Arusha et de la constitution.

Les manifestations courageuses

De l'histoire du Burundi, le peuple burundais n'avait jamais manifesté uni, toutes ethnies confondues. Je dirai même tous les partis politiques ensemble car il y a aussi des membres du CNDD-FDD opposés au troisième mandat. Surtout le palme d'or revient aux jeunes qui ont démontré qu'ils sont l'avant garde de la révolution. La police n'a pas été tendre. Elle a utilisé à maintes reprises des armes à feu. Elle doit répondre à la justice car l'usage des armes à feu par la police contre les manifestants est très encadré. L'usage n'a pas suivi les règles car les circonstances ne le permettaient pas et les étapes n'ont pas été suivies.

Tous les quartiers vivants de Bujumbura ont manifesté en commençant par ceux qui ont beaucoup contribué comme Musaga, Kinama, Nyakabiga, Cibitoke, Jabe  et  Mutakura. D'autres quartiers ont suivi comme Mutanga, Kinindo, Kamenge. Les communes de Matana et aussi à Rumonge, des manifestations ont eu lieu.

Nous déplorons les morts tués par la Police et la Documentation. Ces jeunes tués défendaient la démocratie. Ce sont des héros de la démocratie. Ils étaient à l'avant garde.

Les Sénateurs piégés par leur saisine de la cour constitutionnelle

14 sénateurs zélés du CNDD-FDD ont voulu sauver Nkurunziza, le faux candidat au 3è mandat, en saisissant la cour constitutionnelle corrompue par Nkurunziza. Cette cour est sous le haut patronage du général Ndakugarika et elle doit se conformer aux ordres de Ndakugarika.

Ces sénateurs ont voulu devancer les autres saisines mais c'est une erreur, on ne peut pas saisir la justice pour un sujet qu'on ne conteste pas. Il s'agit même d'une saisine abusive car ce n'est pas le Sénat en soi qui saisit la cour pour la bonne interprétation de la constitution mais des individus même s'ils sont sénateurs. En plus, s'il faut saisir la cour constitutionnelle, il faut aussi demander si la candidature de Nkurunziza respecte les accords d'Arusha. La réponse est claire. C'est non. Par ailleurs, la cour constitutionnelle n'est pas compétente pour interpréter ou donner une analyse des accords d'Arusha car les accords sont au dessus de la constitution.

Une armée républicaine au côté du peuple

L'armée burundaise a encadré les manifestants et elle a été très applaudie par les manifestants et tout le peuple a salué l'attitude de cette armée. C'est cette armée qui a empêché la police de tirer sur des manifestants. L'armée burundaise peut circuler même parmi les manifestants. Cette attitude de l'armée louable n'est pas appréciée de tous. Le cercle autour de Nkurunziza  a joué à la provocation. Ainsi des agents de la Documentation ont tiré sur des militaires, tuant le caporal chef Ephraim Hatungimana et blessant d'autres. Cet acte a révolté la population qui a bloqué directement le véhicule des tueurs. Sans la présence des militaires qui ont bloqué la population, les 5 tueurs de la Documentation auraient été lynchés. La population a brûlé leur véhicule à défaut de lyncher les tueurs.

L'armée se joint au peuple pour défendre les accords d'Arusha

La fin était prévisible. Nkurunziza peut compter ses jours en tant que Président du Burundi. Sourd aux conseils,  il aura ce qu'il mérite. L'armée, à travers le communiqué du ministre de la défense, vient de prendre position et entend défendre les accords d'Arusha et s'opposera au 3 è mandat du Président Nkurunziza. Le message est clair. L'armée condamne aussi les propos de la radio REMA FM pour ses propos divisionnistes et aussi l'attitude des gens du pouvoir qui répriment les manifestants.

Ce communiqué est un début. Même au niveau de la forme, le ministre de la défense était en tenue de combat et béret rouge. Cela signifie qu'il était en situation de combat. L'armée n'a plus d'autres choix que de prendre le pouvoir. Si le ministre de la défense a lu ce communiqué en tenue de combat et affirmant défendre les accords d'Arusha sans prendre le pouvoir, il s'est mis en grand danger car Nkurunziza le limogera et le fera arrêter pour le torturer. Je vois mal comment un paracommando de grade de général major se laisser piégé.

Mon général, vous êtes allés trop loin avec vos militaires, vous devez assumer ou vous mettez en danger le peuple burundais. Il s'agit d'éviter pour le peuple burundais ce génocide qui se prépare contre ceux qui ne sont pas du CNDD-FDD. Il s'agit de défendre notre fierté, la fierté de l'armée burundaise pour qu'elle ne perde pas sa place dans le concert des nations.

Il y a lieu de parier que la manifestation du lundi ne sera pas comme les autres. Il y a lieu de parier que la pause de deux jours a une autre signification et a servi à une autre préparation.

Nkurunziza dégage! Vive l'armée! Vive le peuple burundais!