L'ARMEE TUE DES BANDITS A GIHOSHA EN PLEIN JOUR

Burundi news, le 06/02/2011

Par Gratien Rukindikiza

La sécurité intérieure est en général du domaine de la police dans tous les pays, y compris le Burundi. Ces derniers jours, la police subit les attaques d'une nouvelle rébellion et laisse de plus en plus la place à l'armée. Dans plusieurs pays africains, les peuples haïssent la police et entretiennent des relations d'admiration avec l'armée. Tant que l'armée se tient loin de l'oppression du pouvoir sur les peuples, laissant la sale besogne à la police, l'armée reste adorée.

Au Burundi, la police est devenue la bête noire du peuple et l'armée a la confiance de ce peuple. Cette inimitié tire sa base de la répression aveugle, des tueries politiques faites par la police et son alignement sur le parti au pouvoir, le CNDD-FDD.

Des militaires qui tuent les bandits en plein quartier de Gihosha

Plusieurs burundais ont été choqués en apprenant que les militaires ont tiré sur des bandits à Gihosha pour plusieurs raisons. Les bandits ont été tués au moment où ils fuyaient avant de commettre le forfait. En démocratie, la loi ne permet pas aux militaires de tirer sur des gens parce qu'ils ont l'intention de commettre un forfait au moment où ils arrêtent l'action sous la dissuasion ou le changement de programme. On peut supposer que ces bandits qui étaient armés pouvaient faire d'autres cambriolages en ville. Une légitime défense qui passe difficilement.

La deuxième raison est que, en principe, c'était le travail de la police d'intervenir car cette mission relève de la police et non de l'armée.

 Pourquoi cette intervention alors à la place de la police?

 Tout part d'une information fournie à la sécurité présidentielle. C'est rare que la sécurité présidentielle ait une telle information pour l'exploiter. Soit, la personne qui devait être attaquée est très proche du Président ou a des intérêts communs avec le Président pour que ce dernier ne laisse pas la police inefficace faire ce travail. La personne qui était attaquée n'était pas Mutabazi tel que c'est dit mais un homme d'affaires rwandais qui fournit actuellement du carburant à l'armée et à la police et qui a remplacé Interpetrol. Ce Rwandais venait de retirer des devises de la banque et devait être attaqué pour ce motif. Un pur cas de banditisme.

L'armée a rapidement assumé l'acte pour couvrir la sécurité présidentielle qui a agi en dehors du commandement de l'armée. Pour tout connaisseur de la sécurité présidentielle, jamais une telle mission ne rentre dans le cadre de la sécurité présidentielle. La police a des unités pré-positionnées pour intervenir dans les différents quartiers. 

Les bandits portant des armes et non la rébellion

Un haut responsable de l'armée confirmait que ce n'était pas des "bandits armés" version du pouvoir pour dire rébellion. Il s'agissait bel et bien de bandits du pur banditisme.

 

Cet acte est un cas isolé qui ne peut en aucun cas mettre en tort le commandement de l'armée burundaise. Espérons que cette unité arrête de faire ce genre d'intervention pour des motifs personnels. On se demande si,  un citoyen X de Mutakura avait appelé l'Unité de sécurité présidentielle pour dire que des bandits s'apprêtaient à l'attaquer, elle serait intervenue. La réponse est NON à 100 %.