L'ARMEE UNIE SERA LE DERNIER REMPART DU PEUPLE BURUNDAIS

Burundi news, le 20/07/2011

Par Gratien Rukindikiza

Ces derniers jours, l'armée qui a résisté à plusieurs pièges a besoin de beaucoup d'énergie et de cohésion pour maintenir le cap. Cette armée a pu intégrer les anciens rebelles avec succès. Elle a résisté à plusieurs sollicitations des politiciens. Ces sollicitations n'ont pas cessé. Certains politiciens  aimeraient même placer des pseudo militaires politiciens à la tête des postes opérationnels de l'armée.

L'armée doit reconnaître ses forces et aussi ses faiblesses. C'est une armée qui a connu le régionalisme, le tribalisme, le clanisme. On pourrait dire qu'elle est guérie de ces maux. Mais la guérison ne signifie pas l'absence de vigilance. La cohésion suppose la vérité, la reconnaissance mutuelle, le respect de l'autre et aussi la volonté de travailler pour un but commun. Personne ne travaille pour sa région, personne ne doit défendre sa région. Tout le monde doit défendre toutes les régions du Burundi. La cohésion existe quand la promotion appartient au méritant. Cette promotion ne doit pas bloquer quelqu'un parce qu'il vient de telle ou telle autre région. Elle ne doit pas bloquer non plus un bon élément parce que sa région a plus de promus que les autres.

Cette cohésion sera parfaite quand le promu sera admiré pour sa combativité, son sens du devoir plus que son origine régionale.

Les chefs de l'armée ont aussi un grand rôle à jouer. Certains doivent combiner le commandement pur et aussi la gouvernance de la troupe et des officiers. Cette gouvernance est aussi synonyme d'ouverture, de discussions, d'échanges, de moyens nouveaux pour trouver des solutions communes pour le bien du corps.

L'armée, surnommée à tort la  grande muette, n'en est pas une. Il y a beaucoup de rumeurs dans l'armée burundaise. Ces rumeurs datent pratiquement de l'existence de cette armée. Ces rumeurs sont synonymes de déstabilisation du corps. La meilleure façon de les combattre est de discuter, de dialoguer comme il a été toujours le cas. Contrairement à ce qu'on pourrait penser, l'armée a sa démocratie en interne, sa liberté d'expression dans les limites de la discipline militaire et sans obstruer la force de commandement.

Les écrits qui concernent l'armée ne doivent pas décourager les militaires ou les détourner de leur mission. Au contraire, les militaires doivent en tirer des leçons. Eventuellement qu'il n' y a aucun problème. En ce cas, une communication s'impose, un dialogue pour lever les ambiguïtés. Si un écrit a pour rôle de diviser l'armée, il appartient aux chefs de rassembler et de se consolider afin de faire barrage ensemble. Le linge sale se lave en famille. C'est le dialogue qui permet de canaliser les rancœurs, de lever les ambiguïtés.

La police burundaise est en lambeaux. Elle a subi les conséquences des politiciens mal intentionnés. Elle est maintenant à la solde des politiciens du parti au pouvoir. Aucun militaire ne doit l'oublier. Les divisions viendront des sollicitations politiciennes. Dès qu'une brèche sera ouverte, le trou s'agrandira et il engloutira ceux qui ont ouvert la brèche et aussi les innocents.

Sachez chers militaires que votre cohésion est la fierté du peuple. Vos divisions ne serviront qu' à ceux qui rêvent d'en découdre avec l'armée. Soyez des professionnels, soyez à l'écart des sollicitations des politiciens, soyez unis. Si un problème surgit au sein du corps, s'il vous plaît, mettez des mécanismes en place à l'abri des politiciens, réglez vos histoires pacifiquement et dans la fraternité. Vous en sortirez vainqueurs.