DEUX OFFICIERS ET ONZE SOUS OFFICIERS ARRETES DANS L'ARMEE BURUNDAISE 

Par Gratien Rukindikiza

Burundi News, le 29/01/2010

Une nouvelle histoire de putsch du style Ndayizeye-Kadege ou une rébellion sanglante en préparation à l'armée burundaise? Les Burundais se posent la question après la médiatisation de ces arrestations sur la plage du lac Tanganyika en plein jour avec des caméras de télévision. Des rumeurs couraient sur des probables arrestations des politiciens chez les civils alors que dans l'armée, les rumeurs parlaient d'une fronde contre les généraux militaires.

Un problème militaire traité dans le civil

Les arrestations ont fait suite à plusieurs réunions d'un capitaine ex-fab, d'un lieutenant ex rebelle  et de 11 sous officiers. Selon des sources de l'armée burundaise, la réunion sur la plage serait la dernière. D'autres se seraient déroulées au domicile d'un officier.

Le chef d'Etat major de l'armée, le général Godefroid Niyombare, a arrêté personnellement ces 2 officiers et 11 sous officiers. Le fond de l'affaire est à suivre. Les interrogatoires continuent car ils ont été arrêtés cet après midi du 29/01/2010. Par ailleurs, la forme de l'arrestation par une médiatisation à outrance produit les effets inverses de ce qui était souhaité. Loin de rassurer l'opinion, ces arrestations en plein plage, à côté des civils suscitent des interrogations et la peur. Pourquoi ne pouvaient -ils pas les arrêter au retour dans les camps militaires ou le faire discrètement. Les Burundais ont déjà compris que le direct à la télévision ne rime pas avec la vérité.

La rumeur qui court mais le problème est purement militaire

La rumeur court que ces arrestations visent surtout des civils politiciens. En réalité, le problème est purement militaire. Toutes les informations dignes de foi recueillies auprès de plusieurs officiers hauts gradés dans l'armée confirment que ces 13 militaires préparaient une rébellion au sein de l'armée dans le prolongement de la fronde chez certains sous officiers. Les sous officiers qui étaient impliqués dans des tentatives de rébellion dans l'armée ont été jugés par le conseil de guerre et ont déjà quitté l'armée.

Il était prévu d'organiser des assassinats des généraux de l'armée mais rien n'indique une quelconque tentative de coup d'Etat. Celui qui voudrait en profiter pour éliminer ses adversaires politiques serait un mauvais perdant. Les 13 militaires n'ont eu aucun contact avec les politiciens civils. Il est difficile de concevoir un putsch d'un capitaine, un lieutenant et 11 sous officiers.

L'origine de l'information et l'ignorance de la Documentation

L'information est venue directement de l'armée. Si réellement c'est un montage, il y aurait eu une manipulation de l'information pour que celui qui donne l'information de bonne foi soit manipulé. L'affaire née de l'armée a été entièrement traitée par l'armée. Ni la police, ni la Documentation n'a pas participé à ces arrestations. La Documentation n'était pas au courant de cette affaire malgré les rumeurs qui couraient. Il va de soi que le général Adolphe Nshimirimana n'aurait pas laissé les arrestations au général Godefroid Niyombare.

Et si c'était un montage bien conçu?

La critique historique nous apprend qu'une information peut en cacher une autre. L'information se vérifie, elle est analysée dans son contexte, dans la cadre historique. Est-ce que le passé a donné raison à une telle information? Comment deux officiers subalternes peuvent-ils préparer une rébellion dans l'armée en commençant par tuer les généraux? Burundi News s'engage à revérifier les informations, à les analyser pour vous donner la version la plus proche de la réalité. Ces personnes ont déjà signé des PV d'audition et reconnaissent les préparatifs de réunion et l'existence des plans qu'ils détenaient.