L' ART PRESIDENTIEL DE PILLER LE BURUNDI
Par Gratien Rukindikiza
Burundi news, le 27/08/2008
Certains fêtent le troisième anniversaire au pouvoir en comptant les maisons construites et des voitures achetées avec l'argent du peuple. Les autres comptent les deux années qui restent pour remercier ceux qui ont traité le peuple avec mépris. La fonction présidentiel intéresse beaucoup de gens actuellement car la nouvelle méthode Peter de l'escargot est à la portée de tout le monde. Compte tenu des détournements, du pillage du pays, l'appât du gain facile attire.
Tu vendras tout ce qui est vendable pour faire table rase à ton départ
La politique de la terre brûlée servait aux guerriers de tout détruire derrière eux pour ne rien laisser à l'ennemi. Le pouvoir actuel agit comme s'il était convaincu que ce mandat est le dernier. Le tout est vendu, ce qui peut être vendable. La génération à venir devra se mettre au travail et faire des économies pour payer les pots cassés.
Le Président Nkurunziza a poussé le bouchon très loin en vendant l'avion présidentiel que certains chefs d'Etat nous enviaient. Il a au passage empoché quatre millions de dollars et a partagé au pays 1 million dont deux cents mille dollars sont revenus aux deux courtiers du Président à savoir Mbazumutima et Dieudonné Ngowembona. Les quatre millions, si non les cinq auraient contribué à l'amélioration de l'agriculture au Burundi ou à améliorer le système de santé. Le Président aura préféré autre chose : ses poches de plus en plus profondes et communicantes.
Vendre le sous sol aux aventuriers
Ce que les Burundais ne savent pas, c'est que le Burundi a été vendu par morceaux. Il faudra payer pour le récupérer. Certains faux exploitants miniers donnent quelques millions de dollars pour s'emparer des gisements de minerais sans pouvoir les exploiter dans le but de la surenchère. Qui sait qui a acheté le nickel de Musongati? A qui appartient-il? Au premier acheteur ou au deuxième?
La nouvelle technique consiste à acheter des minerais, en prévision de la hausse mondiale des cours et laisser inexploités ces minerais. Soit, le pouvoir, impatient de la lenteur de l'acheteur, réattribue le même gisement au deuxième acquéreur. Le premier est souvent un juriste plus qu'un exploitant minier. Il saute sur l'occasion pour intenter un procès qui a été en réalité préparé lors de la signature du contrat en leur faveur. Nos chers dirigeants ne voient que le dollar alléchant et signent ce qui leur est présenté. Le pouvoir burundais est malmené à Paris en raison de ce genre d'affaires sur le dossier du nickel. Il devra se préparer à indemniser l'ancien acheteur.
L'autre possibilité est de ne pas extraire les minerais, attendre la hausse des cours pour les revendre au vrai exploitant minier. Le premier acquéreur empoche une plus value sans sortir la moindre machine. Tout cela sur le dos du peuple.
Il ne manque pas des techniques pour piller le pays. Des sociétés reçoivent des permis de recherches de minerais dans le sous sol burundais. Elles extraient des minerais pendant plusieurs années en disant qu'elles font des études. Ces études durent longtemps et enrichissent ces sociétés qui extraient officieusement les minerais sans payer de taxes ou impôts grâce à la complicité du pouvoir. Quand ces sociétés auront extrait une quantité importante, elles ne déclareront qu'il n' y a rien dans le sous sol burundais et plieront bagages pour revenir sous un autre nom.
Les courtiers en minerais supplantent les ministres quand les contrats se précisent. Mbazumutima n'a pas arrêté de servir le pouvoir car il était l'homme des minerais du Président après avoir clôturé le dossier Falcon 50.
Piller et vendre les sociétés de l'Etat
L'argent détourné ne sert que s'il est blanchi. Au lieu d'épargner à la banque, l'entrée dans le capital des sociétés privées devient plus intéressante. Le mieux pour ces dirigeants est de liquider des sociétés d'Etat comme la Sosumo, le Cotebu, Onatel etc... pour les acheter au rabais. D'une pierre deux coups, ils assèchent des sociétés en les pillant et les acquièrent à un prix dérisoire pour les refaire démarrer. Ceux qui n'ont pas pu assurer le minimum pour gérer un pays auront des difficultés à bien gérer une société d'une grande taille. La politique de l'escargot ne marche pas quand on gère une grande société.
Si le rythme continue ainsi, celui qui sera élu en 2010 ne fera que contempler les sociétés en ruine et aussi la faillite de l'Etat burundais. Aujourd'hui, le budget est financé à 55 % par la communauté internationale, demain, il le sera à 80 %.
Vider le budget avec l'aval du parlement
Le budget social du gouvernement a déjà basculé dans le trésor du Président Nkurunziza. En lui confiant un budget pour distribuer des tôles, des sacs de haricots, du ciment comme il veut, ceux qui ont voté ce budget lui ont donné de l'argent gratuitement pour faire sa campagne et gérer ces deux milliards en dehors des regards intéressés. Les citoyens croient que ce Président est généreux en distribuant de petits cadeaux à gauche et à droite mais ils ignorent qu'il agit comme celui qui vous prend une voiture pour vous donner trois vélos en échange. Il n'hésitera pas l'année 2010 de gérer le budget de plusieurs ministères à la Présidence. La honte à celui qui pille le pays alors que le peuple meurt de faim, de manque de soins de santé etc...
Le jour viendra où les vrais fils et filles de la nation demanderont des comptes aux pilleurs et se consacreront au développement de ce pays.