QUI A ASSASSINE ET JETE DANS LES TOILETTES LA TETE DE LEANDRE BUKURU?

Burundi news, le 23/11/2011

Par Gratien Rukindikiza

Fidèle à sa ligne, votre site Burundi News promet de traiter  le dossier de l'assassinat sauvage du militant du MSD de Gitega portant le nom de Léandre Bukuru. Comme nous l'avons fait pour Gatumba, nous vous promettons des détails sur ce massacre.

Il faut nommer un chat un chat. Le pouvoir de Nkurunziza est sanguinaire.  Les assassinats actuels ont été commandités au haut sommet par le Président Nkurunziza lui-même que certains appellent le plus grand méchant burundais.

Le MSD visé, une leçon promise

Après le FNL, Safisha s'applique aux militants du MSD. La leçon devait être donnée à Gitega pour décourager les militants. Les assassinats sont organisés et commandités par des policiers et agents des renseignements, anciens FDD. A Gitega, une autre stratégie a été abordée. Quelques militants étaient tués ici et là sans attirer beaucoup d'attention.

Les faits

Le 13 novembre 2011 à 7 heures du matin, des policiers sont arrivés chez un militant du MSD nommé Léandre Bukuru et l'ont arrêté. Les voisins ont pu noter le numéro d'immatriculation du véhicule. Son épouse n'a pas retrouvé son mari. Le lendemain, un cadavre sans tête a été trouvé à Giheta. L'administrateur communal a enterré rapidement ce corps malgré les appels de l'épouse de Léandre qui clamait haut et fort que son mari est introuvable après son arrestation par la police.

Les médias ont saisi l'affaire et un autre fait a créé un rebondissement. La tête de Léandre a été trouvé dans un trou de toilette par un enfant. Il devenait évident que la tête appartenait au corps enterré à Giheta, à plus de 10 km de Gitega.

Même les morts n'ont pas droit à un repos au royaume de Nkurunziza

L'administration a refusé de déterrer la tête pour permettre d'enterrer dignement cette personne. Le procureur général près de la cour d'appel a remis un cercueil de quelques centimètres à l'épouse de Léandre contenant la tête du défunt. Son épouse a refusé d'enterrer uniquement cette tête.

Le ridicule ne tue pas, si non le procureur général près de la cour d'appel de Gitega serait parti de lui même s'enterrer dans un cimetière. Il a osé aller dans un cimetière enterrer la tête de Léandre Bukuru sans la présence de sa famille. Selon les gens présents, il a battu le record de la honte en appelant à prier pour cette tête tout en sachant probablement qui avait assassiné cette personne.

L'organisation de l'assassinat et le montage mensonger pour impliquer le commissaire de Mwaro

D'une pierre deux coups, le militant du MSD était assassiné et celui qui devait être impliqué devait être un tutsi; une façon de mettre hors de cause les ex FDD de la police.

Le commissaire adjoint de la police à Gitega surnommé Rwembe a organisé ce massacre. Il savait que le véhicule du commissaire de Mwaro serait à Gitega la nuit du samedi 12 novembre 2011. L'administrateur de Gitega n'était pas à Gitega et son véhicule était disponible. Son véhicule double cabine couleur blanche Hilux est le même modèle que celui de la police. Le commissaire de la police de Mwaro n'a pas envoyé comme prévu son véhicule à Gitega pour le transport des policiers en partance pour la formation à Muramvya. Gitega était le point de regroupement pour le transport vers Muramvya des policiers venus de Ruyigi et Mwaro. Le véhicule de Mwaro était à Mwaro, selon les témoins, à 12 hrs. Il est arrivé à Gitega à 14 hrs. Or, l'arrestation de Léandre Bukuru s'est passée à 7 hrs du matin avec un véhicule Hilux portant l'immatriculation du véhicule de Mwaro, présent à cette heure là à Mwaro.

Le commissaire adjoint de la police à Gitega a fait fabriquer une plaque d'immatriculation portant le même numéro que la plaque du véhicule de Mwaro. Comme le véhicule devait être à Gitega la nuit du samedi au dimanche, le véhicule du crime serait facile à identifier. Un assassinat commis à Gitega par un commissaire de Mwaro! Un véritable crime parfait pour le commissaire adjoint Rwembe. Sauf que ce véhicule était encore à Mwaro. C'est le véhicule de l'administrateur de Gitega qui a servi à l'arrestation avec l'immatriculation fausse mais avec un numéro de Mwaro.

La tête a été découpée pour que le corps ne soit pas identifié et enterré à la hâte. C'est cet enfant qui a relancé la piste avec cette tête vue dans les toilettes.

Les enquêtes au point mort

Dans les médias, le pouvoir annonce un début d'enquête. En réalité, aucune enquête n'a jamais commencé. L'OPJ  de Giheta à qui on a demandé d'enquêter a rejeté le dossier car le procureur général près de la cour d'appel a déjà traité le dossier; donc qui peut le plus peut le moins. Il peut terminer le dossier. En plus, cet OPJ n'est pas bête. Il sait que le crime a été organisé par le commissaire adjoint de Gitega. Il ne sert à rien de faire une enquête sur son chef.

La pression monte et la commission nationale des droits de l'homme promet de soutenir la famille pour porter plainte.

Est-ce que le pouvoir va lâcher le commissaire adjoint? Va-t-il accepter le procès de Safisha car c'est le grand coupable?

Les crimes au Burundi sonnent la fin du régime. Le peuple devrait se préparer à prendre le pouvoir par tous les moyens. Au Rwanda, le génocide a précipité la chute du pouvoir. Au Burundi aussi, la chute de Nkurunziza est inéluctable. Les fils et les filles dignes de la nation burundaise doivent reprendre l'esprit patriotique pour sauver la nation. Les Burundais ne doivent pas assister impuissants devant la violence du pouvoir qui n'a aucune limite dans l'horreur contre son propre peuple.