LES ASSASSINS D'ERNEST MANIRUMVA ET LES INTIMIDATIONS DE LA DOCUMENTATION NATIONALE

Par Gratien Rukindikiza

Burundi news, le 23/05/2009

Les lecteurs de notre site sont déjà au courant de cet assassinat du vice président de l'Olucome, spécialisé en lutte contre la corruption. Les enquêtes continuent à pas de tortue car les enquêteurs connaissent  déjà les pistes qu'il faut éviter. Le site Abarundi, proche du pouvoir avait affirmé que les assassins sont connus et qu'ils ont rencontré la représentante de Human Right Watch. Une semaine, après, ce site se fondait en excuses auprès de cette jeune Américaine en affirmant que le site avait été induit en erreur. Par qui? Par celui qui avait envoyé les démobilisés pour induire en erreur la représentante de Human Right Watch. 

Les assassins assassinés par une main mystérieuse

Après l'assassinat sauvage d'Ernest Manirumva, un autre assassinat est passé inaperçu dans les médias. Le capitaine Pacifique a été tué à Cibitoke par ses hommes de sécurité. Ce capitaine était un officier de la sécurité présidentielle. Il était soupçonné d'avoir participé à l'assassinat d'Ernest Manirumva. Son assassinat serait une façon de brouiller les pistes. Après cet assassinat, cinq démobilisés qui auraient participé à cet assassinat ont déjà quitté la capitale de peur des représailles. Il est connu actuellement que les auteurs des meurtres dans la capitale, commandités par les services de renseignement, sont tués à leur tour pour éliminer des traces. Il en est ainsi des tueries à Kinama et de la tentative d'assassinat du colonel  Maregos.

Ceux qui font des meurtres commandités par la Documentation devraient savoir qu'ils sont les suivants sur la liste des tués.

Une enquête brouillée

Les enquêtes avancent très lentement. On pourrait même dire qu'elles font deux pas en arrière. Et pourtant, les éléments d'enquêtes sont disponibles. Les assassins ont ramené Ernest au bureau du ministère de l'agriculture et de l'élevage. Ce ministère était gardé par des policiers et des veilleurs. Ils ont tout vu. Chez Ernest, le domestique a tout vu aussi. Il a bien vu 8 personnes portant des kalachnikovs. Ces policiers, veilleurs de nuit ainsi que le domestique ont été arrêtés. Aujourd'hui, seul le domestique est encore au cachot. Les policiers sont libres comme s'ils étaient lavés de tous soupçons. La piste est bien connue. Les policiers ne peuvent pas dénoncer leurs collègues de la Documentation et des éléments de la sécurité présidentielle. Pire, la commission est composée des policiers et le chef de cette commission est un homme proche du pouvoir. Son premier devoir a été de libérer les policiers, une façon de les innocenter avant de faire les enquêtes.

Il aurait fallu que la commission soit composée par des policiers réputés neutres, des membres de la société civile comme la ligue Iteka. Aujourd'hui, l'enquêteur du FBI ne peut pas faire les investigations en dehors de la commission. Il ne peut interroger qu'en présence de ces policiers et doit compter sur son interprète burundais qui ne doit pas être en dehors des pressions.

Tôt ou tard la vérité sera connue. Ce ne sont pas les intimidations comme celles exercées par les agents de la Documentation qui vont faire plier les Burundais. Un chauffeur du patron des renseignements burundais a été pris en flagrant délit d'intimidation d'un médecin gréviste de Gitega. Ce chauffeur ne pourra pas éviter la justice et sera sacrifié.