QUELLE ATTAQUE DU BURUNDI?

 Burundi news, le 12/07/2015

Par Gratien Rukindikiza

Le Burundi s'achemine dans un chemin dangereux. Le Président Nkurunziza vient d'organiser les élections communales et législatives ou une comédie électorale car ceux qui étaient dans la campagne électorale ont eu des surprises. En effet, le FNL de Jacques Bigirimana n'a pas eu un seul député alors que Bigirimana prétendait avoir des militants. En réalité, ses militants étaient des imbonerakure qui ont rejoint leur camp. L'Uprona de Concilie a été ridiculisée avec deux députés. L'ironie de l'histoire, Rwasa qui n'a pas participé à cette comédie électorale obtient une vingtaine de députés. La CENI avait passé cinq jours avant la publication des résultats.

Il va de soi que les calculs étaient compliqués pour le CNDD-FDD qui voulait se créer une opposition de Rwasa après avoir jugé Concilie et Bigirimana trop mous, trop suiveurs aveuglement qu'ils ne pouvaient venir à l'esprit à personne qu'ils sont indépendants du CNDD-FDD. Si le FNL de Rwasa refuse de participer à l'Assemblée Nationale, le CNDD-FDD se retrouvera presque seul à l'Assemblée Nationale. Tout ce jeu vise à préparer d'éventuelles négociations. Nkurunziza devrait se faire élire dans une élection comique où il serait accompagné par les suiveurs de service comme  l'Uprona de Concilie qui sera représenté par l'opportuniste Gérard Nduwayo.

Cette comédie électorale ne laisse pas indifférents certains opposants et surtout les anciens compagnons de Nkurunziza du CNDD-FDD.

Attaques au 10 juillet ou une rumeur?

Le 10 juillet 2015, beaucoup de gens ont signalé des attaques ou tout au moins des tirs dans la forêt de la Kibira. Quelques militaires ont été tués et un rebelle tué et deux arrêtés.

Beaucoup de choses ont été dites sur ces tirs. Le pouvoir affirme que ces rebelles sont venus du Rwanda. Selon certaines informations, il s'agirait d'une diversion  pour permettre au gros de troupe de franchir la frontière congolaise. Ainsi, les rebelles seraient entrés au Burundi par le Congo mais en évitant les erreurs de l'année dernière.

Les rebelles ont déjà atteint la province de Bubanza et seraient lourdement armés et bien entraînés. Il était attendu que la radicalisation du pouvoir allaient mener à la radicalisation de beaucoup de Burundais. La violence appelle la violence comme on le dit dans l'armée , le feu attire le feu.

Une certaine coordination aurait eu lieu avec d'autres gens dans la capitale car à cette date, il y a eu des tirs dans la forêt de la Kibira et attaque dans la capitale. Ce qui est étonnant, c'est que le 11 juillet; donc ce samedi, l'impression était que les rebelles soient disparus.

L'accrochage en soi avec les militaires n'était pas une attaque des rebelles mais un mouvement de ces combattants déjà installés dans la forêt de la Kibira qui a essuyé les tirs de l'armée.

Qui est derrière les attaques?

Il est difficile de le savoir en dehors des déclarations faites par les proches du général Niyombare. Il va de soi que les deux généraux qui ont parlé, ont commis des erreurs. Les militaires ou combattants ne s'expriment pas sur les actions à venir, à moins de jouer au bluff. Si Niyombare est à la tête de ces attaques, cela voudrait dire qu'il a invité Nkurunziza à se préparer. Or, l'action devait être une grande surprise.

Selon des sources bien renseignées, Niyombare serait le chef militaire de l'attaque mais il ne serait pas le seul chef de cette rébellion. La rébellion serait issue d'un grand mouvement de contestation de Nkurunziza et sa clique.

Quant aux chances de ce mouvement, tout dépendra de l'union. Demain, Nkurunziza même élu ne sera pas reconnu par beaucoup de pays. La communauté internationale a besoin d'un seul interlocuteur. Un seul chef, un seul chargé des affaires étrangères, un seul chargé de la communication, un seul chargé des finances. Bref, un gouvernement en exil qui peut parler et se faire entendre.