Note de la rédaction : Un lecteur a envoyé à la rédaction un article sur Willy Nyamitwe, le conseiller à la Présidence de la République, à la Documentantion et à la permanence du parti CNDD-FDD.
C'est au lecteur de juger.
LES AUTRES FACES DE WILLY NYAMITWE
¨Par Kiburente Alexandre
Willy Nyamitwe est né à Bujumbura , la capitale Burundaise vers la fin des années 1960. Il est marié et père de 5 enfants, 2 garçons et 3 filles. Il a étudié à l’école primaire du quartier 5, Ngagara. Il a fait l’école secondaire au Lycée du Saint Esprit pour le Cycle inférieur et à l’Ecole Technique Secondaire de Kamenge pour le Cycle supérieur. Il était dans la section électronique.Encore petit enfant, le jeune Nyamitwe était un grand bricoleur. Ceux qui ont grandi avec lui savent qu’il fabriquait de petits jeux comme les voitures, les téléphones à partir de boîtes d’allumettes, ainsi de suite. Il jouait aussi au football comme gardien de buts, comme attaquant, bref, il était partout comme aujourd’hui.
J’écris sur Willy Nyamitwe car j’ai envie de présenter les
autres faces de ce conseiller choisi par le Président de la
République du Burundi pour déstabiliser toute l’opposition,
la presse et la société civile. C’est un homme qui a
longtemps été mon ami mais que j’ai toujours considéré comme
dangereux, raison pour laquelle je souhaiterais que le monde
entier sache et interprète les signes des temps. Demain il
sera trop tard peut être. Tous ceux qui voudraient
contribuer à la recherche des solutions aux différentes
crises que connaît le Burundi devraient chercher à savoir
qui est ce Willy Nyamitwe, présent dans toutes les affaires
du pays.
J’en sais beaucoup sur Willy Nyamitwe, tout comme il en sait
beaucoup sur moi. Je détiens des photos de lui avec moi, ou
avec d’autres personnes, dans des occasions très diverses.
Le moment venu, je les rendrai publiques. En guise
d’exemple, je détiens une photo de cet homme en tenue
militaire, en compagnie du Commandant John Kaganda, sur le
pont Kalemabenge, à l’Est de la République Démocratique du
Congo. Il portait le nom de Willema Kambale et le surnom de
MM. On le surnommait, en effet, à l’époque MM pour dire « Mwana
Mboka » à cause de ses accoutrements à la zaïroise, le
Kitoko et son lingala à la kinoise. Je détiens une autre
photo qui le montre de dos, bavardant avec Houssein Rajabu
dans les années 1998. Willy Nyamitwe avait une guitare à la
main. J’ai toujours admiré ses talents en musique.
Willy Nyamitwe Meurtrier
Willy Nyamitwe est recherché par l’armée congolaise (RDC)
pour meurtre prémédité de 4 soldats banyamulenge en 1996,
sur le sol congolais. Accompagné de 7 autres personnes, sans
doute des ex-soldats rwandais, Willy Nyamitwe a attaqué un
camp de soldats congolais tenus par des Rwando-congolais
Banyamulenge et des Rwandais, à Uvira dans le Sud-Kivu, en
1996, pour libérer un prisonnier rwandais Interahamwe qui y
était détenu, un certain Georges que tout le monde appelait
Joriji. C'était aux environs de 19h00'. Les combats se sont
poursuivis jusque très tard dans la nuit et Joriji a pu être
libéré et vit actuellement au Canada. Tous ceux qui étaient
avec Willy Nyamitwe dont une femme, sa copine, ont été
abattus. Lui et Joriji ont été les seuls survivants de cette
aventure suicidaire. A bord d'une pirogue, Willy Nyamitwe a
pris le large par le lac Tanganyika, emmenant Joriji qui
pourtant était accusé d'avoir trempé dans le génocide
Rwandais de 1994. Il est donc parti laissant derrière lui 4
morts dans les rangs des Banyamulenge. L’armée congolaise
l’a cherché partout mais elle ignorait que le fameux
Capitaine ou Commandant Kambale n’était que Willy Nyamitwe,
un rebelle FDD Burundais qui s’était infiltré dans les rangs
de l’armée de Kabila pour l’espionner. Il a alors regagné
les rangs des FDD dans la province de Bubanza et sera vite
envoyé par Houssein Rajabu au Liban où il passera quelques
mois et prendra le nom de Issa Mouhamed. C'est lui même qui
m'a révélé le nom qu'il a utilisé pour partir au Liban et y
séjourner. Ses activités là-bas me sont inconnues car il n'a
jamais voulu m'en parler.
Willy Nyamitwe Espion
Aussitôt revenu au Burundi, Willy Nyamitwe a d’abord été
envoyé dans la province de Ngozi. C’est là où nous nous
sommes retrouvés après plusieurs années de séparation, dans
une boite de nuit. Il venait y ouvrir une entreprise,
m’avait-il confié, une maison de décoration qu’il avait
dénommée Lion’s Will Services. Mais cela n’était pas vrai.
C’était un espion, à la solde des FDD et je le savais. La
preuve, cette maison n’a jamais existé, n’a jamais
fonctionné. Mais, aidé par un certain Rasta du nom de
Gédéon, il n’a pas tardé à se lier en amitié avec beaucoup
de gens, des commerçants, des policiers, des militaires, du
gouverneur Twagiramungu, des prêtres, etc. Il savait comment
pénétrer tous les milieux.
Avec des buveurs, il boit. Avec des fumeurs, il fume. Avec
des danseurs, il danse. Willy Nyamitwe est un homme qui sait
s’adapter à toutes les situations.
Sa mission terminée, il est rentré à Bujumbura où une autre,
très grande cette fois-ci, l’attendait : Espionner le
Président Buyoya. Mais la tâche n’était pas du tout facile.
Il fallait pénétrer en passant par un intermédiaire. Cet
intermédiaire sera trouvé en la personne de Joris Ndongozi,
un colosse que le Major Pierre Buyoya utilisait pour les
missions louches, comme les éliminations physiques des
éléments genants. Certains le soupçonnent d’ailleurs d’être
le meurtrier de plusieurs personnalités politiques hutu
entre 1994 et 1996, comme Kabushemeye. Chose étonnante,
Willy Nyamitwe en a fait un ami. Ils sont devenus de grands
amis et ce Joris a pu l’introduire chez Buyoya. Je ne sais
pas s’il en a retiré grand-chose, mais il est entré quand
même. C’est ainsi qu’il naviguera entre espionner Buyoya et
espionner le Frodebu. Il s’introduira sans beaucoup de
difficultés chez Minani Jean, chez Léonce Ngendakumana et
j’en passe. Il dirigera d'ailleurs plus tard, en
collaboration de Alexandre Niyonzima et son frère Hyacinthe,
l'opération d'élimination physique de Agathon Rwasa, le
leader historique du mouvement Palipehutu-Fnl. Le financier
était Buyoya en personne, aidé par le Frodebu. Mais cette
opération a tourné en fiasco, Willy Nyamitwe s'en est tiré
indemne, mais Anicet Ntawuhiganayo le porte-parole du
mouvement ainsi que Alexandre Niyonzima et son frère ne
purent pas échaper. Ils furent tout simplement tués, mais
révélèrent les identités des commenditaires : Willy Nyamitwe
dirigeait les opérations.
L’ancien Chef d’Etat Domitien Ndayizeye que Willy Nyamitwe a
envoyé en prison pour « tentative de déstabilisation des
institutions » n’avait pas aussi échappé aux manigances de
l’agent secret à la solde de Houssein Rajabu et Peter
Nkurunziza. Dès son arrivée à la chaise présidentielle,
Willy Nyamitwe s’introduira. Il parviendra à convaincre le
Président de la République que c’est lui qui connaissait
tout ce que Buyoya faisait sous la table. Ndayizeye ne
tardera pas à tomber dans le panneau, faisant de Willy
Nyamitwe son conseiller privé et privilégié en matière de
communication, alors qu’il avait déjà un professionnel,
Pancrace Cimpaye. Willy Nyamitwe pouvait donc accéder à tous
les fichiers du Président de la République et les
transmettait à ses patrons, Rajabu et Peter, mais le
malheureux président ne s’en rendra compte que trop tard …
après les élections de 1995 où il essuya un échec cuisant,
même sur sa colline natale. Ce n’était pas tout. Cet homme a
aussi pu entrer en contact avec l’épouse du Président, Mme
Aude Ndayizeye. Cette dernière le regrettera toute sa vie,
car elle a mis toute sa confiance en cet homme sans cœur.
L'ONU n'a pas été épargnée. Elle devrait ouvrir une
enquête pour savoir comment Willy Nyamitwe est entré à
l’Opération des Nations Unies pour le Burundi (ONUB),
car il y a travaillé pendant six mois. Etait-ce pour
l’espionner ? Le Cndd-fdd l’avait-il placé là-bas pour y
installer un logiciel d’espionnage ? Rien n’est
impossible car d’après des sources dignes de foi, Willy
Nyamitwe n’a pas été chassé mais a démissionné de ses
fonctions. Sa mission était-elle terminée ? Qu'a-t-il
fait comme fonctionnaire des Nations Unies ? Comment un
propriétaire d'une entreprise et d'un commerce
florissant pouvait-il se faire embaucher par les Nations
Unies alors qu'il gagnait 5 fois plus par mois ? On
pourrait même se poser la question de savoir comment et
pourquoi un homme aussi riche que lui peut accépter
d'être nommé à une fonction de Conseiller, même avec le
rang de ministre qu'il a, alors que les salaires dans le
secteur public sont très bas, dans un pays qui paie un
ministre moins de 300 dollars américains.
Willy Nyamitwe, Homme d’affaires
Aussitôt arrivé à Bujumbura, de retour du Liban, M. Willy
Nyamitwe a entretenu et entretient toujours un commerce
florissant au marché central de Bujumbura. Il y détient
plusieurs stands où il vend des habits, des ustensiles de
cuisine, des souliers, etc. Et personne ne s’en apercevra
jamais car cet homme le fait très discrètement, n’entre
jamais dans ce marché, laissant le soin à sa femme de
superviser tout ce qui s’y passe. En plus, il est à la tête
d’une entreprise commerciale spécialisée dans la conception
et la réalisation des sites internet. D’aucuns pensent qu’il
a aussi entretenu un commerce illicite, comme la drogue ou
autre chose. Mais il est difficile de l’affirmer car plus
discret que cet homme, difficile de le trouver au Burundi.
Willy Nyamitwe, chrétien fervent
Willy Nyamitwe a été membre de la religion des Témoins de
Jéhovah, passant ses weekends ou temps libre à annoncer la
bonne nouvelle du Royaume de Dieu qu’ils appellent Jéhovah
dans cette religion. Pour ceux qui ne la connaissent pas,
c’est une religion très riche, qui a ses origines aux
Etats-Unis d’Amériques. C’est normal qu’un homme comme
Nyamitwe y fasse un tour. Les témoins de Jéhovah de
Bujumbura interrogés sur la personne de Willy Nyamitwe
affirment qu’il ne fait plus partie de leur église, en ayant
été exclu pour mauvais comportement. Peut être a-t-il voulu
se servir dans la caisse ? Je ne sais pas. Mais je sais
qu’il a déjà fait le tour de plusieurs religions : l’Islam,
les Témoins de Jéhovah, les Catholiques, les Pentecôtes, les
Baptistes, etc… Au Congo je le voyais avec les adeptes de la
religion des Frères Branham.
Willy Nyamitwe, dans l’humanitaire
Tous les moyens sont bons pour Willy Nyamitwe pour arriver à
ses objectifs. Dès son arrivée à Bujumbura, pour mieux
passer inaperçu, il a vite fait de s’introduire dans le
Collectif des associations des jeunes (CPAJ) où il a, en
l’espace de quelques mois, occupé la présidence. Comme
président du CPAJ, il pouvait contrôler les actions de
toutes les associations des jeunes. S’il avait été une
femme, c’est sûr qu’il aurait attaqué aussi le Collectif des
associations de femmes (CAFOB). Son objectif ? Avoir un
carnet d’adresses et enrichir sa carte de visite. Willy
Nyamitwe a aussi été Président du Rotary International,
poste que n’importe qui ne peut pas avoir dans la vie. Les
Rotariens sont des hommes très riches. Etre leur président,
il faut être dix fois plus riche qu’eux. Tout le monde s’est
étonné, en le voyant à la télévision du Burundi, être décoré
comme Président du Rotary. Moi je savais qu’un nouveau pas
dans son travail était marqué.
Au Zaïre (RDC actuellement), Willy Nyamitwe a travaillé au
CICR. En analysant sa vie au Congo, vous pourrez comprendre
finalement que Willy Nyamitwe n’est pas une personne
ordinaire. Le CICR était soupçonné par la rébellion Hutu de
collaborer avec les Banyamulenge dans la guerre qu’ils
menaient contre le Zaïre. Les FDD ont alors envoyé Willy
Nyamitwe pour aller les espionner. Il est alors entré comme
sentinelle. Eh oui, Willy Nyamitwe est devenu le gardien des
bâtiment du CICR, puis garçon des courses avant d’être promu
au poste d’Assistant-Comptable. De Sentinelle à
Assistant-Comptable! La vie de Willy Nyamitwe dans les
différentes régions du Zaïre est très riche. Il a été
bradeur de monnaie, dessinateur, étudiant, commerçant,
fabricant de briques, agent de sécurité au port de Kalundu,
etc.
Revenons à ses fonctions comme agent de sécurité au port de
Kalundu, port situé sur le lac Tanganyika. C’est là où
passaient les munitions et autres armes qui venaient de
l’armée Burundaise ou de la Zambie. Les FDD les
réceptionnaient sur ce port là. Mais ce n’était pas du tout
facile car des fois, les militaires zaïrois se servaient et
donnaient le reste aux FDD. Il fallait alors y placer un
homme de confiance, le fameux Kambale Willema, qui avait une
carte pour citoyen pouvait être d'une grande utilité. Il s’y
est alors introduit comme agent de sécurité travaillant pour
le compte d’une société appelée Société Général de
Surveillance (SOGES), créée à cet effet par un certain SAKI
qui a longtemps travaillé pour le compte de la Société City
Security Company de Bujumbura, et dont le petit frère Moïse
Wemba était Témoin de Jéhovah et ami à Willy Nyamitwe. Et
là, tout était joué.
Willy Nyamitwe dans la politique
Il suffit de suivre l’histoire du Burundi depuis 1991 pour
se rendre compte que Willy Nyamitwe faisait de la politique
déjà, à l’époque où bon nombre de ses congénères vivaient
encore dans l’obscurité politique. Vers 1987, il était
membre du Palipehutu. En 1991, il était parmi les rebelles
qui ont attaqué les camps militaires. Il a même failli être
emprisonné mais Dieu seul sait comment il a échappé. En
lisant son journal Intumwa on se rend d'ailleurs compte
qu’il connaît mieux que quiconque le mouvement
Palipehutu-Fnl pour avoir été parmi les militants de la
première heure de ce mouvement.
Willy Nyamitwe dans tout
Ecrire sur Willy Nyamitwe demanderait tout un livre. C’est
un homme à plusieurs faces, prêt à prendre la Bible pour
tuer dans la discrétion le Pape. On le sait non buveur
d’alcool mais cela ne le dérange pas d’en prendre pour
entrer dans le cercle des buveurs. Il ne fume pas mais on
l’a souvent vu, cigarette à la main pour mettre à l’aise les
fumeurs. C’est un homme qui a revêtu plusieurs
personnalités. De sentinelle à Conseiller du Président de la
République, d’agent de sécurité civile au commandant des
opérations militaires, de chrétien né de nouveau à
l’intégrisme musulman, de simple dactylographe à
l’informaticien sans égal etc.
Toutes les mesures prises par le Gouvernement actuellement
comportent une touche de Willy Nyamitwe. Faut-il renvoyer le
personnel du Ministère des Finances ? Willy Nyamitwe est
dans le coup. Faut-il arrêter des présumés putschistes ?
Willy Nyamitwe est dans le coup et sur les lieux. Faut-il
donner un coup dur contre la Radio Publique Africaine qui ne
mâche pas ses mots ? Willy Nyamitwe est dedans. Faut-il
éjecter de son propre parti un Nyangoma qui ne ménage pas le
Gouvernement ? C’est Nyamitwe le meneur de jeu. Faut-il
déstabiliser le Frodebu ? La main invisible de Nyamitwe y
est. Les journalistes de la RTNB font la grève ? Eh bien,
ceux qui faussent la compagnie aux autres sont déplacés par
Willy Nyamitwe. Et pourquoi le Président de la République du
Burundi s'acharne-t-il à garder des personnalités comme
Nyamitwe Willy et Mpozagara qui sont des rejetés de la
société Burundaise ?
Le texte suivant comportera d’autres détails sur les autres
faces de Willy Nyamitwe, sur ses faits et gestes. Il donnera
tous les détails au peigne fin sur les manigances de Willy
Nyamitwe. Lorsque je terminais mon papier, j'ai appris que
les journalistes de la RPA sont emprisonnés pour avoir violé
le secret défense. Moi j'ai la chance de ne pas me trouver
au Burundi en ce moment. Comme Nzomukunda l'a bien dit, je
n'y retournerai que lorsque des éléments nuisibles comme
Rajabu, Nyamitwe et consors ne seront plus les meneurs de
jeu.
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