DECLARATION DU 07 FEVRIER 2012 DES LOYAUX BAGUMYABANGA DU CNDD-FDD

En cette date du 07 Février 2012, il fera jour pour jour CINQ ANS depuis que le parti au pouvoir le CNDD-FDD emmené par une poignée des déviants décide un revirement de 180° et abandonne en cours de chemin l’idéologie et le programme qu’il s’était fixé dès sa création et pour lesquels venaient d’adhérer des milliers de Burundais toutes tendances confondues. Il a été ainsi crée un autre parti en province NGOZI le 07 Février 2007 sous la bénédiction du Ministre de l’intérieur de l’époque, qui s’était permis de convoquer ce congrès putsch au parti sans en avoir la moindre prérogative. Ce nouveau parti, le CNDD-FDD-NYAKURI sans aucune vision, sous la houlette de Pierre NKURUNZIZA, a alors amorcé une descente aux enfers du pays à partir de cette date fatidique jusqu’à ce jour.

Nombreux Bagumyabanga, déterminés à défendre les valeurs originales de leur parti dont la démocratie, la bonne gouvernance, la justice pour tous et le respect des droits humains, avaient subitement et arbitrairement fait objet de persécutions multiformes sous le label «Radjabistes». La plupart ont été viré de leurs postes de travail, dautres ont été jetés injustement en prison et dautres encore ont même été tués. Certains ont préféré le profil bas dans lespoir de combattre à linterne les maux qui rongent le parti en vue de son redressement. Malheureusement, ces derniers ont essuyé un échec cuisant tels ceux qui, auparavant, lavaient essayé et comme lexprime si bien par ailleurs ladage kirundi: «Akananiye imbwa kananira niyindi». LHonorable Manassé NZOBONIMPA, parlementaire à lEALA en a payé les frais par son renvoie illico du parti, sa persécution ainsi que celle de sa famille. Il a été contraint à lexil et a faillit être assassiné à Kampala dans un attentat commandité par le pouvoir CNDD-FDD.

Lors de linstauration du nouveau système de gouvernance du parti CNDD-FDD basé sur le culte de la personnalité, du suivisme, de la persécution et ou de la mort, certains burundais par naïveté croyaient que cela se limiterait au purge que NKURUNZIZA été entrain dopérer au sein de son parti. Il leur faisait croire quil voulait rétablir lordre en mettant hors d’état de nuire les loyaux BAGUMYABANGA fidèles à son ex-mentor et Président du parti El Hadj Hussein RADJABU et ceci pour lintérêt national. Aujourdhui, ce ne sont les loyaux BAGUMYABANGA qui sont victimes de cette persécution. Il en est de même pour les autres couches de la société burundaise et le drame en est qu’à côté des partis politiques de lopposition, la société civile et les médias ne sont pas épargnés. A part les loyaux BAGUMYABANGA, personne dautre ne croyait quon sacheminait vers là! Voilà ! Aujourdhui la désolation est totale.

Les loyaux Bagumyabanga épris du respect de la loi, analysant l’agenda caché de cette déstabilisation du parti, avaient prévenu les malheurs qui affectent le Burundi actuellement. Ces Loyaux BAGUMYABANGA ont aussi lancé un cri d’alarme à l’opinion nationale et internationale sur les conséquences de cet acte incivique commis le 07 Février 2007 à NGOZI. Certains, par manque d’information, interprétaient malheureusement cela comme un cri de détresse de ceux qui venaient d’être qualifiés de Radjabistes par leur refus obstiné de transformer leur parti en une formation politique anti constitutionaliste autorisée à violer les lois. Ils se sont même remis à la justice et jusqu’à présent, cette affaire reste pendante à la chambre administrative de la Cour Suprême suite aux stratégies du pouvoir. Cette complicité aveugle a permis au pouvoir de faire une purge à l’Assemblée Nationale (par la radiation des 22 députés) pour réussir par la suite l’adoption d’un code électoral contraire à la Constitution. Ce pouvoir tient aujourd’hui à capitaliser sur les conséquences des élections de 2010 pour enfoncer le clou, par la suspension (via la nouvelle loi sur les partis politiques) des partis politiques de l’opposition considérés comme gênants, en l’occurrence ceux regroupés dans l’Alliance pour la Démocratie et le Changement ADC-IKIBIRI en sigle.

Face à tout ce qui précède, les loyaux BAGUMYABANGA épris du respect de la loi portent à la connaissance de la communauté nationale et internationale ce qui suit:

1. En matière des droits de l’homme et de la sécurité

Le respect des droits de l’homme et la sécurité pour tous ne sont réservés qu’aux proches du pouvoir au moment où les autres restent susceptibles aux mauvais traitements. Les tueries sont devenues monnaie courante au pays. Dans la plupart des cas, les filles et fils du pays qui rendent leurs âmes sont tuées par les forces de défense et de sécurité alors qu’ils sont payés pour la protection de tout le peuple. Même la récente résolution du Conseil de sécurité des Nations Unies a condamné ces actes inciviques dénoncés.

2.     En matière politique, la démocratie et le multipartisme

La situation politique est très préoccupante. Au plaisir des tenants du pouvoir, le CNDD-FDD fait cavalier seul en étouffant la démocratie et le multipartisme. Ce CNDD-FDD crée le 07 Février 2007 par le coup d’envoi du principe de «Nyakurisation» des partis politique est aujourd’hui impopulaire dans le pays compte tenu de la criminalité de toute sorte imputable à ses dirigeants. Pour récupérer les membres des partis politiques de l’opposition et les loyaux BAGUMYABANGA, il a alors opté pour une politique de neutralisation de leurs leaders en visant la fragilisation et le démantèlement de leurs partis politiques. Seuls les membres du parti au pouvoir jouissent des libertés civiles et politiques au moment où ceux de l’opposition sont considérés comme un peuple apatride, sans citoyenneté. Il en est de même pour les libertés individuelles. Les membres de l’opposition doivent d’abord se rendre dans le camp de la mouvance ou corrompre certains dinosaures du pouvoir pour jouir de ces libertés. Le militantisme sans précédent des cadres du CNDD-FDD de Pierre NKURUNZIZA à tous les niveaux écarte les membres de l’opposition de la vie nationale sur tous les plans.

3. En matière de Justice

La Justice Burundaise est sous le joug du parti au pouvoir. Elle a perdu son indépendance et ses magistrats ne savent plus dire le droit. Elle est devenue comme une boite qui n’a qu’une seule tâche, à savoir, celle de plaire à NKURUNZIZA. Les criminels, tout en militant pour l’identité politique des tenants du pouvoir pour s’affirmer comme leurs fidèles de premier rang, ils tuent et commettent d’autres actes inciviques multiples, avec la couverture des membres influents de l’appareil judiciaire dominés par certains décideurs intouchables du pays et souvent commanditaires de la plupart des forfaits commis. Les poursuites judiciaires ne sont dirigées qu’à l’endroit des membres de l’opposition. Ainsi, ceux de la mouvance et les corrupteurs restent souvent à l’abri. Les vérités dans l’affaire «massacre de GATUMBA», celui d’assassinat Ernest MANIRUMVA et autres exécutions extrajudiciaires sont très parlantes. Il en est de même pour les cas des dossiers relatifs aux crimes économiques.

 

4. Sur le plan économique

L’économie Burundaise va de mal en pis; des centaines de dossiers de malversations économiques imputables aux caciques du pouvoir CNDD-FDD ne sont jamais traités. Les taxes et les impôts sont majorés rien que pour combler les caisses de l’Etat presque vides suite aux détournements et malversations économiques. On observe une flambée des prix pour les produits de première nécessité, tributaire à ces majorations de taxes. Même l’exploitation des mines reste une affaire privée des piliers du pouvoir et l’économie nationale n’en profite en rien. C’est le peuple qui en paye les pots cassés. Les fonctionnaires sont incapables pour la grande majorité, de joindre les deux bouts du mois par leurs salaires et vivent par ce qu’on peut appeler la magie burundaise.  

Les hommes d’affaires burundais sont ruinés par de lourdes taxes que leur impose l’Office Burundaise des Recettes (OBR). Certains fuient vers les pays de la région tels l’Ouganda, le Sud Soudan, la RDC où le climat des affaires est encore acceptable par rapport au Burundi. Ainsi, l’inflation sans cesse croissante favorise aussi cette fuite de capitaux. Ce domaine n’est pas politiquement en reste car, seuls les proches du système dirigeant occupent jalousement le terrain. Ils bénéficient de certaines faveurs comme l’exonération de leurs produits importés et autres avantages suite à l’appui de leurs maîtres. Ceci contribue à empirer la situation quant à la crise économique qui mine le pays.

En conclusion, les loyaux Bagumyabanga épris du respect de la loi exigent qu’il soit prise des mesures courageuses tant sur le plan politique, économique, sécuritaire et social en vue d’arrêter cette descente aux enfers du pays. La persécution et les assassinats programmés des membres et sympathisants de l’opposition doivent être arrêtés immédiatement et les coupables de ces actes ignobles poursuivis par la justice. Pour renouer avec la paix pour tous et la stabilité du pays, il convient d’initier sans délai les négociations inclusives sur les différentes problématiques de gouvernance de l’heure. Cela devra passer impérativement par la libération de tous les prisonniers politiques comme gage de retour au pays des leaders de l’opposition en vue d’apporter leur pierre à l’édifice, au lieu de bricoler les stratégies de les neutraliser par les arrestations et autres coups, à l’image du cas récent de Dar Es Salam concernant l’affaire Alexis SINDUHIJE. La création des ailes dans les partis d’opposition ne sert en rien le pouvoir. Pour l’intérêt national et surtout sa crédibilité, le pouvoir devrait par contre exploiter les talents des véritables partenaires qui raisonnablement restent incontournables et cela, quel que soit leur identité politique. Ceci pour arrêter de réduire de manière drastique les libertés civiles et politiques, situation susceptible d’entretenir le cycle de violence dans lequel le Burundi se trouve encore plongé malheureusement. Le Gouvernement doit se ressaisir et prendre des mesures effectives de lutte contre les détournements des deniers publics et les malversations multiformes.

Les partenaires tant bilatéraux que multilatéraux sont interpelés pour contraindre les acteurs politiques Burundais, du pouvoir et ou de l’opposition à privilégier le dialogue ou négociations inclusives pour trouver des solutions durables à la crise politico-sécuritaire et économique que traverse le Burundi.

Enfin, les loyaux Bagumyabanga épris du respect de la loi, voudraient saisir cette occasion pour saluer le courage et la détermination de leur leader l’Honorable El Hadj Hussein RADJABU, ses collègues parlementaires et d’autres Bagumyabanga qui croupissent toujours ensemble dans les différentes prisons du pays. Les Bagumyabanga compatissent avec tous ces innocents et leur rappellent que «toute chose a une fin». Ils y croient fermement!

Fait à Bruxelles le 07 Février 2012

Pour le Bureau Politique des Loyaux 

BAGUMYABANGA  du Parti CNDD-FDD

Abdoul  NZEYIMANA

Porte-Parole