Au moment où notre pays observe un deuil en hommage à Mandela, un homme qui s’est battu pour la dignité de tous, même les prisonniers, les conditions de détention de Frédéric Bamvuginyumvira n’honorent pas le Burundi.
A la vue des conditions dans lesquelles vivaient les prisonniers, il semble qu’Eugène Nindorera, le ministre des Droits de l’Homme de Buyoya qui accompagnait Mandela lors de sa visite à la prison de Mpimba, a reçu « un savon » qu’il n’oubliera jamais. Mandela, furieux, l’a traité de tous les noms.
L’ancien vice-président à la BSR
n’est même pas dans un cachot. Il est détenu dans
une sorte de chenil, grillagé. D’un côté, des
femmes, certaines avec des enfants.
De l’autre, sa cage. Le froid, les moustiques
s’engouffrent allègrement. M. Frédéric
Bamvuginyumvira dort sur un matelas posé à même le
sol. Quand il pleut, l’eau pénètre dans la cage et
il est obligé de se mettre debout.
Sur une chaise, une chemise. Un livret de prière.
Quelques bananes. Une bouteille d’eau.
Depuis trois jours, il n’a pas pris de douche.
Aujourd’hui, le Burundi compte
deux vice-présidents. Comment peuvent-ils dormir
tranquille quand un homme qui a occupé les mêmes
fonctions qu’eux dort par terre comme un chien ?
Cet homme a été vice-président du pays. Il n’a pas
tué, il n’a pas volé.
Au-delà de tout ce que l’on peut lui reprocher, par
respect pour la fonction qu’il a exercée, il
mériterait un peu plus de respect.
Ceux qui laissent l’ancien vice- président se faire humilier de la sorte pourraient se retrouver demain dans ces conditions. L’histoire est un éternel recommencement …
Dans ce pays très chrétien on ne devrait pas oublier cet enseignement du Christ : « Ne faites pas aux autres ceux que vous ne voulez pas qu’on vous fasse. »