LA BANQUE MONDIALE NE DONNERA PAS SON ARGENT AU BURUNDI

Par Gratien Rukindikiza

 Burundi news, le 22 octobre 2007

La mission conduite par la ministre des finances qui a séjourné  aux Etats-Unis a essuyé un vrai camouflet. Elle avait une mission délicate, celle de convaincre la Banque mondiale de donner les 40 millions de dollars au Burundi sans tenir compte des conditions posées au départ.

La Banque Mondiale exigeait l'aboutissement des enquêtes parlementaires sur la vente illicite de l'avion présidentiel Falcon 50 et les massacres de Muyinga. La Banque Mondiale n'a pas cédé à ses conditions. Pire, elle a ajouté un autre élément étonnant selon la délégation burundaise. La Banque Mondiale exige la récupération des 21 milliards de francs bu volés dans les 6 derniers mois. Finalement, elle dispose des informations qui n'avaient pas encore filtré. Les membres de la délégation sont restés de marbre quand ils ont entendu cette autre condition.

Découragés, les membres de la délégation ont tenté de jouer les petits enfants qui demandent du pain en évoquant l'impossibilité du Burundi à payer les fonctionnaires les jours à venir. La Banque Mondiale a bien spécifié que les conditions sont là et ne sont pas difficiles.

Pourquoi les Burundais se retrouvent-ils dans une telle situation?

Le coupable est connu.

 C'est celui qui a vendu d'une façon illicite le Falcon 50 et qui a fait de fausses factures.

C'est celui qui a commandité ou couvert les massacres de Muyinga.

C'est celui qui pille le pays pour s'enrichir sans limite.

C'est celui qui met devant le football et la prière avant les intérêts du peuple burundais, qui va jouer au football au moment où il y a un conseil des ministres.

C'est celui qui bloque les dossiers de corruption.

A défaut de l'argent de la Banque Mondiale, la situation risque d'être intenable pour le pouvoir. La question qui se pose est de savoir si les Burundais vont accepter de continuer à souffrir de la pauvreté pour couvrir un Président corrompu plus jamais.