MARINE BARAMPAMA ENGAGE UN BRAS DE FER CONTRE LE PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE

Burundi News, le 06 février 2007

Par Gratien Rukindikiza

Madame Marine BARAMPAMA, c’est la troisième personnalité de l’exécutif burundais après le Président de la République et le Premier Vice-Président de la République. En effet, depuis le 12 septembre 2006, elle est devenue Deuxième Vice-Président de la République en remplacement de Madame Alice NZOMUKUNDA, qui avait démissionné le 5 septembre 2006 pour conflit personnel avec le président du parti CNDD-FDD, El Hadj Hussein RADJABU.

Radjabiste plus que tout le monde, cette musulmane de 35 ans est une inconditionnelle de Hussein RADJABU, et elle ne s’en cache pas.

Qu’elle soit radjabiste ou non n’est pas là le problème. En démocratie, se ranger dans un camp politique comme dans un autre est un droit inaliénable. Si un membre du gouvernement n’est pas d’accord avec le chef de l’exécutif, il démissionne. Or, Marine Barampama a été l’instigatrice de la lettre adressée au Président de la République qui ressemble beaucoup à une lettre ouverte et qui a été diffusée à grande échelle dans les médias.

Une lettre ouverte, on l’écrit généralement à quelqu’un quand il n’ y a pas d’autres moyens pour communiquer. Or, la communication entre le Président de la République et ses deux Vice-Présidents se fait sans aucun intermédiaire. La deuxième vice-Présidente Marine Barampama pouvait aller discuter avec le Président de la République de la question du parti CNDD-FDD. En cas de désaccord, écrire une lettre serait un aveu de faiblesse. Cette lettre montre bien que Marine Barampama et certains de ses ministres ont engagé un bras de fer avec le Président de la République.  

Selon une source au ministère de l’agriculture, elle a aussi convoqué tous les cadres du ministère de l’agriculture à l’échelle nationale pour une réunion qui aura lieu à Bujumbura demain le 7 février, au moment où ce congrès sera en cours. Il s’agit d’au moins 300 congressistes qu’elle voudrait « détourner » de ce congrès qui a eu la bénédiction du Président de la République. Le ministre de la fonction publique a même sorti aujourd’hui un communiqué informant les cadres de la fonction publique qui désirent participer à ce congrès qu’ils sont autorisés à y aller. Sans oublier aussi que ce congrès bénéficie du feu vert du ministre de l’intérieur qui a instruit le Secrétaire Général du CNDD-FDD de le convoquer avant le 10 février, conformément aux statuts et règlements de ce parti.

La question qui se pose maintenant dans le cas de Madame Barampama est la suivante : jusque quand continuera-t-elle à opposer son bras de fer au Président de la République ? Il s’agit d’un combat perdu à l’avance, car si le Président décidait de la limoger, ce n’est pas un Radjabu impliqué jusqu’au coup dans plusieurs dossiers de corruption et de détournement des deniers publics (la Falcon 50) qui viendra la sauver.

Le congrès prévu demain le 07 février 2007 permettra de commencer une nouvelle période au Burundi. Des changements sont attendus notamment la nomination d’une autre deuxième vice-Présidente et d’autres ministres. La grande surprise serait aussi le départ des deux vice-Présidents. Et si Alice Nzomukunda récupérait son poste ?

Le poste de Radjabu reviendra probablement à Jérémie Ngendakumana, ambassadeur actuel du Burundi au Kenya.