Burundi news, le
14/12/2011
LA BELGIQUE EST EN DEUIL, QUELLES
LECONS POUR LE BURUNDI ?
Par Pancrace Cimpaye
Ce Mardi 12
Décembre 2011 un criminel a lancé trois grenades et ouvert le feu sur une foule
à Liège, Place Lambert tuant 4 personnes et causant une centaine de blessés. Le
Royaume de Belgique est en deuil. Nous présentons nos condoléances aux familles
éprouvées.
Mais au-delà de
cette douleur, qu’est ce que la dictature de Bujumbura doit retenir de cette
tragédie ?
- Au niveau
de la compassion, le pouvoir de Bujumbura doit savoir que le Roi des belges
et la Reine se sont vite rendus sur les lieux du drame pour témoigner leur
sympathie. A côté du couple royal, le Premier Ministre, Monsieur Elio di
Rupo ainsi que la Ministre de l’Intérieur ont effectué le déplacement. Au
Burundi depuis le hold up électoral de Mai 2010 plus de 300 personnes ont
été tuées. Mais on a vu le Président Nkurunziza juste une fois à Gatumba le
18 septembre 2011. Par la suite on a compris que ce jour là il était venu
parce qu’il avait un plan d’utiliser le drame pour décapiter l’opposition.
Dans ces lieux des drames on ne voit même pas les membres du gouvernement ;
cette absence a été remarquée au campus universitaire de Mutanga quand la
police a tué un étudiant; même le ministre en charge de ce département a
brillé par son absence.
- Aujourd’hui
tout le Royaume de Belgique va observer une minute de silence en mémoire des
disparus. Au Burundi aucun geste de sympathie n’est adressé à l’endroit des
familles des 300 victimes.
- Le Premier
Ministre belge a vite clarifié : « Il s’agit d’un acte isolé ; ce
n’est pas un acte terroriste ! » Tout gouvernement responsable évite
d’utiliser à tort et à travers le terme « terrorisme » parce qu’il est
grave de signification. Au Burundi pour justifier l’emprisonnement
arbitraire du journaliste Hassan Ruvakuki qui a tendu le micro à la nouvelle
rébellion, le pouvoir de Bujumbura l’accuse de «
participation à des actes terroristes ».
- Avant de se
rendre sur les lieux du crime le Chef du Gouvernement Belge n’ a pas demandé
d’abord l’identité des victimes. A Bujumbura la tendance est de compatir
quand c’est un membre de son camp qui est disparu.
- Pour
justifier les assassinats au Burundi le pouvoir devrait éviter de niveler
par le bas en disant ; « Même en Europe et aux Etats-Unis les gens sont
assassinés ». Espérons que demain le Président Nkurunziza qui aime ce
raccourci ne dira pas au peuple burundais que
« même à Liège les gens sont tuées ».
Pour terminer
l’autorité burundaise devrait retenir que la vie d’un homme est sacrée. Quand il
y a un citoyen qui meurt le gouvernement devrait trembler. La réaction ne
devrait pas être celle de Philippe Nzobonariba, porte parole du Gouvernement qui
ridiculise ceux qui compatissent aux divers assassinats. La réaction ne devrait
pas être celle du Président Nkurunziza qui ne bouge pas quand des militaires
burundais en mission en Somalie dont un officier général sont tués. Ce jour là,
il n’est venu ni à l’ aéroport ni à la messe encore moins à l’enterrement !
Bien plus comme l’a si bien dit l’ancien Président Sylvestre Ntibantunganya on
ne joue pas avec le terme « terroriste » !
Pour les Indignés Burundais,
Pancrace CIMPAYE.