BOURRAGE DES URNES JAMAIS FAIT AU BURUNDI

Burundi news, le 25/05/2010

Par Gratien Rukindikiza

Les élections communales qui viennent de se passer au Burundi est hors du commun. Les tricheries étaient programmées de longues dates. La CENI a été complice ou naïve. Elle a laissé faire le parti au pouvoir alors qu'elle a sévi contre les partis de l'opposition. Quatre jours avant les élections, après le report, ont permis au CNDD-FDD d'affiner ses méthodes de tricherie. Le CNDD-FDD a continué aussi la campagne, en rachetant aussi les mandataires. Les témoins gênants de l'opposition ont été mis au cachot pour faire pression sur les  autres cadres de l'opposition.

Report des élections néfastes pour la suite

La mauvaise organisation de la CENI a profité au CNDD-FDD. Il était incompréhensible que la CENI, qui avait reporté en raison des bulletins en nombre insuffisant aux bureaux de vote, manque des bulletins de vote dans plusieurs bureaux le jour des élections. Les membres de CECI devaient se déplacer chaque fois. Ce qui pouvait faciliter des tricheries pour ceux qui s'y sont préparés.

Le report des élections a poussé certains cadres du CNDD-FDD à rester à la campagne alors que d'autres moins fortunés des autres partis sont rentrés à Bujumbura. De la bière coulait à flot et de l'argent était distribué avec des menaces. Certains cadres locaux des partis de l'opposition ont été intimidés jusqu'à leurs domiciles pour les empêcher de faire la campagne.

Les 800 millions de francs retirés des caisses de l'Etat ont servi pour arroser certains cadres locaux de l'opposition. Des mandataires ont été approchés ainsi que ceux qui tenaient les bureaux de vote pour faciliter des tricheries.

La position de l'opposition politique

Ce soir, l'opposition s'est exprimée en rejetant les résultats actuels. L'opposition demande de refaire les élections communales en même temps que les présidentielles. En plus, elle affirme détenir des preuves matériels de ces tricheries.

Dans les lieux où il n' y a pas eu de tricherie, c'est l'opposition qui s'en est bien tirée. C'est le cas de Ngagara, Buyenzi où plusieurs cas de tentatives de tricherie ont été soulevés depuis les inscriptions, Musaga, Kanyosha, bref dans la ville de Bujumbura.

Les techniques utilisées pour tricher

L'argent a servi à corrompre beaucoup d'intervenants dans le processus. Le deuxième facteur est celui des menaces. Un opposant très regardant était arrêté soi disant qu'il avait distribué des tracts. Ces menaces ont été utilisées pour signifier aux paysans que dans les isoloirs il y a des caméras qui les surveillent. D'autres leur disaient que s'ils ne votent pas le parti au pouvoir qu'ils auront des problèmes.

Lors des dépouillements, en certains endroits, des urnes ont été échangées avec celles contenant que des voix du CNDD-FDD. Les preuves viendront ultérieurement.

Beaucoup d'observateurs se rendent compte qu'il y a eu des tricheries au regard de ce score et de la campagne. Le score de 80 % dans des fiefs du FNL est inimaginable. Dans certains endroits, les gens se posent la question de ce qui est arrivé par rapport à leurs voix exprimées. Si ce sont les mêmes techniques aux élections législatives et présidentielles, il y a lieu de se poser la question de ces élections.