Burundi news, le 17/09/2015

AMNESTY INTERNATIONAL

COMMUNIQUÉ DE PRESSE

 

AILRC-FR

17 septembre 2015

 

 

Burkina Faso. Il faut que l’armée libère les dirigeants détenus et s’abstienne de réprimer violemment les manifestations

 

Il faut que la garde présidentielle du Burkina Faso cesse d’avoir recours à la force meurtrière, aux coups et à toute autre forme de violence pour réprimer les manifestations et qu’elle libère les membres du gouvernement de transition qui sont détenus arbitrairement, a déclaré Amnesty International en apprenant que des manifestants avaient été frappés et avaient essuyé des tirs à la suite du coup d’État du 17 septembre.

 

Des manifestations de grande ampleur s’annoncent en réaction à la dissolution du gouvernement de transition et les membres du régiment de sécurité présidentielle (RSP) doivent s’abstenir d’avoir recours une nouvelle fois à une force excessive contre des manifestants pacifiques. En octobre 2014, plus de 10 personnes avaient été tuées et des centaines avaient été blessées lorsque les forces de sécurité, dont le RSP, avaient ouvert le feu sur la foule sans arme.

 

Plusieurs hôpitaux de Ouagadougou ont déjà admis des civils présentant des blessures par balle. Des décès ont été signalés. Des délégués d’Amnesty International se sont entretenus avec un témoin ayant vu le corps d’une personne tuée par balle.

 

« La situation au Burkina Faso est extrêmement préoccupante. Le président par intérim et toutes les autres personnes détenues doivent être libérés sans délai et leur intégrité physique doit être protégée, a déclaré Gaetan Mootoo, spécialiste de l’Afrique de l’Ouest à Amnesty International.

 

« Les forces de sécurité doivent respecter le droit de manifester pacifiquement et prendre les mesures nécessaires pour éviter qu’il y ait davantage de morts et de blessés. »

 

Amnesty International appelle l’armée à libérer immédiatement et sans condition les membres du gouvernement de transition qui ont été arrêtés et placés en détention arbitrairement, y compris le président par intérim Michel Kafando et le Premier ministre Isaac Zida, ainsi qu’à permettre la réouverture des stations de radio fermées.

 

La détention de membres de l’appareil exécutif et l’annonce par le RSP que le gouvernement de transition était dissous ont déclenché des manifestations à Ouagadougou, la capitale, et dans d’autres villes du pays, notamment à Bobo Dioulasso.

 

Des stations de radio, aussi bien nationales que privées comme Oméga, ne sont plus autorisées à émettre. Des journalistes ont vu leur matériel confisqué ; certains ont même été menacés et frappés par des membres du RSP. Par ailleurs, la garde présidentielle effectue des tirs de sommation pour disperser la foule dans les artères principales et patrouille dans la capitale. Un couvre-feu a été instauré et les frontières ont été fermées.

 

« Il n’y a aucune raison d’empêcher des stations de radio d’émettre ou d’intimider des journalistes, a déclaré Gaetan Mootoo.

 

« La liberté d’expression doit être protégée. Des mesures doivent être prises de toute urgence afin que les médias puissent faire leur travail librement et sans restriction, et que le droit à l’information soit respecté. »

 

Complément d’information

 

Le récent coup d’État a eu lieu deux jours seulement après que la Commission de réconciliation nationale et des réformes (CRNR) a recommandé de démanteler le RSP à la suite des allégations selon lesquelles il aurait ouvert le feu sur des manifestants sans arme lors des manifestations antigouvernementales de l’an dernier.

 

En janvier, Amnesty International avait publié un rapport indiquant que des membres des forces de sécurité fidèles au président déchu Blaise Compaoré avaient utilisé des munitions réelles face à des manifestants pacifiques pour la plupart, faisant au moins 10 morts et des centaines de blessés en octobre 2014. Dans ce document, l’organisation appelait les autorités à remplir leurs obligations en respectant le droit de manifester pacifiquement et en interdisant le recours à une force excessive, arbitraire, injustifiée et abusive contre des manifestants, ainsi qu’à respecter et à protéger le droit des journalistes d’exercer leur profession sans crainte d’être intimidés ni menacés.

 

 

Pour en savoir plus

Veuillez contacter le Service de presse d’Amnesty International pour l’Afrique de l’Ouest et l’Afrique centrale à Dakar (Sénégal) au + 221 776586227 ou au + 221 776385834.

Courriel : press@amnesty.org ou sadibou.marong@amnesty.sn

Twitter : @amnestyWaro

 

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AMNESTY INTERNATIONAL

PRESS RELEASE

 

17 September 2015

 

Burkina Faso: Army must free detained leaders and avoid violent repression of protests

 

Burkina Faso’s Presidential Guard must stop using lethal force, beatings and other violence to repress protests and release arbitrarily detained members of the transitional government, said Amnesty International amid reports that demonstrators have been beaten and shot following today’s coup.

 

With large protests announced in response to the dissolution of the transitional government, members of the presidential guard (RSP, Regiment de Sécurité Présidentielle) must refrain from again using excessive force against peaceful protestors. In October 2014, more than 10 people were killed and hundreds injured when security forces, including the RSP, fired on unarmed crowds.

 

Civilians with gunshot wounds have already been registered at local hospitals in Ouagadougou, while there are also reports of deaths. Amnesty International has spoken with an eyewitness who saw the dead body of one person killed by bullets.

 

“The situation in Burkina Faso is deeply worrying. The interim president and all those detained must be immediately freed and their physical integrity protected,” said Gaetan Mootoo, Amnesty International’s West Africa Researcher. 

 

“The security forces must respect the right of the population to protest peacefully, and take action to avoid any more deaths or injuries,”

 

Amnesty International is calling for the immediate and unconditional release of members of the transitional government who have been subjected to arbitrary arrest and detention, including interim President Michel Kafando and Prime Minister Colonel Isaac Zida, and the reopening of radio stations that have been shut down.

 

The detention of members of the executive and the announcement by members of the RSP that the transitional government was being dissolved has triggered protests in the capital, Ouagadougou and other cities across the country including Bobo Dioulasso.

 

National as well as privately owned radio stations, such as the station Oméga, have been prevented from transmitting news. Journalists’ materials have been seized, they have also been threatened and beaten by members of the RSP. Members of the presidential guard have also fired warning shots to disperse crowds in main avenues and have been patrolling the capital city. A curfew has been imposed and the national borders have been closed.

 

“There is also no excuse for cutting off radio stations or intimidating journalists,” said Gaetan Mootoo.

 

“Freedom of expression must be protected. Steps must be taken urgently to ensure the media can freely and fully report, and that peoples’ right to access information is upheld.”

 

Background

 

The coup d’état comes just two days after the National Reconciliation and Reforms Commission recommended that the RSP be disbanded following accusations that its guards opened fire on unarmed protesters during last year's anti-government protests.

 

In January, Amnesty International published a report stating that security forces loyal to Burkina Faso’s ousted president Blaise Compaoré used live ammunition against largely peaceful protesters, leaving at least 10 dead and hundreds injured during October 2014’s protests. The document called on authorities to fulfil their obligation to respect the right to demonstrate peacefully and to prohibit the use of excessive, arbitrary, unjustified and abusive force against protesters; as well as respect and protect the right of journalists to carry out their profession, free from fear of intimidation and threats.

 

For more information

Please contact Amnesty International's press office in West and Central Africa, Dakar, Senegal, on +221 776586227 or on +221 776385834

Email: press@amnesty.org or sadibou.marong@amnesty.sn

Twitter: @amnestyWaro