Burundi news, le 27/06/2015

 

BURUNDI 2015

 

                       Posons la vraie question pour trouver la vraie réponse.

1. Depuis le 26 avril 2015, des manifestations se déroulent dans la capitale Bujumbura sans interruption, sauf quelques trêves d'un jour ou deux pour enterrer  les manifestants tués par la police.

Pourquoi ces manifestations ?

2. Les manifestants réclament une et une seule chose : le retrait de la candidature de Pierre Nkurunziza à l'élection présidentielle prévue cette année 2015.

Ils estiment, à juste raison, que l'Accord d'Arusha pour la Paix et la Réconciliation signé le 28 août 2000 et la Constitution de 2003 sont explicites ; pas plus de deux mandats successifs. Effectivement, Pierre Nkurunziza a déjà épuisé son stock de mandats puisqu'il a été élu la première fois en 2005 et la seconde fois en 2010.

Monseigneur Simon Ntamwana, Archevêque de Gitega, qui sait compter, dit ; 

" Ako si kabiri ? ".(N’est-ce pas deux ... mandats ?).

Le prélat exprime la position explicite de l' Eglise Catholique du Burundi à propos de cette question. 

La question est purement juridique et nullement ethnique, encore moins politique.

Que Pierre Nkurunziza retire sa candidature, aussitôt les manifestations cessent.

Parole de manifestants.

Qui manifestent ?

3. Depuis le 26 avril dernier, la capitale Bujumbura est en effervescence.

Toutes les activités sont paralysées, les écoles, les hôpitaux  ne fonctionnent plus normalement…

4. On trouve dans la rue surtout les jeunes de tous les quartiers, de toutes les ethnies, de toutes les tendances politiques.

Les manifestants représentent ce front du refus ; " Ntituri abaja ! " (Nous ne sommes pas esclaves... de Pierre Nkurunziza ) , (Monseigneur Ntamwana ).

Cette lame de fond est en train de s'étendre jusqu'a l'intérieur du pays.

Qui a lancé ce mouvement citoyen ?

5. Deux forces s'expriment à travers ce vaste mouvement de contestation.

La société civile en est le fer de lance. Celle-ci rassemble les syndicats,

les organisations  de défense de droits de l'homme, des femmes, des jeunes ,des commerçants...

6. Les partis politiques d'opposition et les frondeurs du Parti au pouvoir 

participent à cette campagne sans précédent au Burundi depuis 1962, date de l'indépendance du pays. Jamais un homme politique n'a été contesté comme  Pierre Nkurunziza. Contesté jusque dans sa propre cour pour une raison bien simple : il viole la loi! Les burundais se battent pour le respect de la loi.

Quiconque viole la loi, ils le combattront toujours.

Le raccourci de Pierre Nkurunziza et son Parti.

7. Face à ce flot arc-en-ciel de protestation le pouvoir cherche une parade.

Alors, comme le sorcier du village, Pierre Nkurunziza se souvient d'une vieille recette,  Pierre Nkurunziza le leader bien aimé des hutu ne peut être contesté que par les tutsi ennemis de la démocratie " .

C'est le sens du message adressé à la Nation après le simulacre de coup d'Etat du 13 mai 2015.

Pascal Nyabenda président du parti au pouvoir appuie et complète son maître dans son interview sur France 24 du dimanche 24 mai 2015.

8. Les deux compères et complices confondent la démocratie et l'ethnocratie. 

La première est une valeur universelle qui rassemble tous les humains, la seconde est la négation de celle-là.

Allez voir dans les rues de la capitale, dans les enceintes de l'Ambassade américaine à Bujumbura, où sont réfugiés les étudiants de l'Université du Burundi, dans les camps des réfugies de la sous-région, dans les  manifestations organisées par la diaspora burundaise à l'étranger, rien que  " des indignés " burundais sans aucune distinction d'ethnie.

Même le Parlement qu'il contrôle, lui a refusé son quitus pour son troisième mandat.

N'est-ce pas le peuple burundais qui lui a dit non au troisième mandat ?

9. Quand toute la communauté internationale rappelle à Pierre Nkurunziza que l'Accord d'Arusha et la Constitution lui interdisent formellement de postuler pour la troisième fois, l'intéressé répond ; " Vous êtes victime de la propagande des tutsi camouflés et masqués au sein de l'opposition et de la société civile ".

Souvenez-vous du nazi qui s'appelait Adolf Hitler (1933-1945). Pour celui-ci le juif était coupable et responsable des problèmes du peuple aryen.

L'incendie planétaire allumé par ce leader " bien aimé ", va engloutir cinquante millions de morts, dont six millions des juifs.

Si la communauté internationale était intervenue en temps utile !!!!!!!

Conclusions

10. Le manifestant anti-troisième mandat est à la fois la solution et l'avenir, Pierre Nkurunziza le problème et le passé.

Aux  Burundais de choisir entre l'esclavage et la liberté, entre le passé et l’avenir.

11. La Communauté internationale, nous n'osons pas dire qu'elle est aveugle,  mais malvoyante, comme en 1933-1945 ou comme en 1990-1994 (génocide du Rwanda).   L'action vaut mieux que le discours. 

12. La Communauté de l'Afrique de l'Est (Rwanda, Ouganda, Kenya, Tanzanie) serait mieux avisée en prenant la tête du mouvement  anti-troisième mandat.

Question de simple bon sens ; " Quand la maison du voisin prend feu, la vôtre est menacée ". Parole de nos ancêtres.

Les Patriotes