LE PRESIDENT NKURUNZIZA HUMILIE DANS L'EAST AFRICA

Par Gratien Rukindikiza

Burundi news, le 19/05/2009

L'humiliation du Président de  son pays n'est pas une chose facile à digérer. Le Président de la République représente toujours les Burundais. Qu'il soit dictateur, corrompu, assassin, il reste toujours Président d'un pays.

Le Burundi est entré dans la communauté de l'East Africa il y a plus de deux ans. Votre site Burundi News avait critiqué cette entrée sans préparation. Nous avions affirmé que le Burundi serait perdant dans cette communauté faute de préparation. Il est le seul pays francophone dans cette communauté où la langue de travail est l'anglais. Il n' y a pas de milliers de Burundais, capables de travailler à l'aise, négocier des dossiers techniques en anglais. Le dossier d'entrée du Burundi dans l'East Africa a été négocié par le Rwanda à la place du Burundi, faute de compétence.

Le Président Nkurunziza humilié par ses pairs

Après la présidence rwandaise de l'East Africa, c'était le tour du Burundi de présider cette communauté régionale. En règle générale, tout se passe automatiquement. Même en Europe, les nouveaux entrants peuvent présider l'Union Européenne. Pourtant, la présidence de l'East Africa vient d'échapper au Burundi au profit du Rwanda. Le Président Kagame se voit reconduit dans les fonctions de la Présidence de cette communauté à la place du Président Nkurunziza.

Les quatre Présidents de l'Ouganda, la Kenya, la Tanzanie et le Rwanda ont estimé que le Président Burundais n'avait pas la capacité de diriger cette communauté en cours de changement. Il suffit de regarder ce qui se passe au Burundi pour comprendre les doutes de ces Présidents. Ce refus de confier cette présidence au Président Nkurunziza  humilie surtout le Burundi.

Des ministres incompétents et des conseillers défaillants

Cette humiliation du Président Nkurunziza est surtout imputable aux deux ministres chargés de ce dossier à savoir celle de l'Intégration Régionale et celui des affaires étrangères. Ils auraient dû  anticiper la décision des chefs d'Etat de cette communauté et éviter l'humiliation au Président Nkurunziza. Il aurait été difficile de changer la perception du Président Nkurunziza par ses pairs. Le rôle même du Président burundais est trop grand pour lui. La communauté East  Africa serait pire au niveau de ses prestations.

Les deux ministres et ses conseillers auraient pu choisir une stratégie qui honore le Burundi et son Président. Ils auraient dû suggérer au Président de prendre les devants en annonçant qu'il ne pouvait pas assumer cette présidence dans une période pré-électorale. Il aurait pu expliquer qu'il serait trop pris par la préparation des élections et la campagne électorale. La communication aidant, le message serait passé comme une lettre à la Poste.