BURUNDI : LES IDIOTS UTILES DE PIERRE NKURUNZIZA

 Burundi news, le 09/05/2015

Par Laurent Bahenda

Au moment où Pierre Nkurunziza (Nkurumbi pour les Burundais) s’apprête à réaliser un holdup up électoral, de nombreux idiots utiles l’auront beaucoup aidé dans sa sale besogne.

1. Parmi les plus coupables, je citerai en premier l’armée Burundaise. Certains manifestants ne tarissent pas d’éloges envers sa neutralité. Je n’irai pas jusqu’à l’accabler mais je dois avouer que les communiqués  du ministre de la Défense et du chef d’Etat-major me laissent pantois.

Le Général Pontien Gaciyubwenge a beau jurer devant les Burundais et la terre entière qu’il défendra la constitution et les accords d’Arusha, il fait pourtant le contraire dans les faits.

Alors que l’armée dispose du seul outil contraignant pour protéger les accords d’Arusha, elle a laissé Nkurunziza piétiner les dits accords ainsi que la constitution, jusqu’à aller déposer sa candidature à la CNI. Pire, elle s’apprête à assister le président Nkurunziza dans son dernier baroud d’honneur au cours duquel il veut  « nettoyer » les nombreux foyers de protestation.

Les agents de la police « nationale » ne méritent pas mon indignation. Ils ont tellement dévoyé la fonction qu’ils devraient rendre leurs uniformes. Cela faciliterait la création d’un nouveau corps, désinfecté des milices du genre « Imbonerahamwe ». La confusion est volontaire.

 

2. Le deuxième groupe d’idiots utiles est composé de certains cadres du parti « Uprona » aile Nibigira Concilie. Je ne reviendrai pas sur les conditions d’atterrissage de cette dernière à la tête d’un parti porté par de jeunes ventriotes et naïfs, très éloignés des idéaux du Prince Rwagasore.

En cassant l’Uprona en deux (nyakurisation en terme local), le ministre de l’intérieur Nduwimana Edouard, l’idiot le plus nuisible des années Nkurunziza obéissait à des ordres dont il ne mesurera jamais assez les conséquences. Il payera, tôt ou tard, ses actions néfastes contre la jeune démocratie burundaise. Le premier vice-président fait partie de ces idiots utiles,  placés là où il faut pour avaler les couleuvres pendant que Nkurunziza se cache. L’UPRONA doit retirer sa candidature.

 

3. Le troisième groupe d’idiots utiles est constitué par les membres de la commission nationale électorale «  indépendante»  et de la Cour « constitutionnelle ». Les guillemets en disent long !

Les membres de ces deux organes auront pleinement joué leur rôle de  « soutiers » du régime. Il les avait d’ailleurs nommés avec un objectif bien clair : troisième mandat. Sinon la CENI rejetterait la candidature illégale de Nkurunziza. On peut toujours rêver. Si le CNDD-FDD  n’avait pas phagocyté et surtout confondu  les pouvoirs législatif, judiciaire et exécutif, le Burundi ne serait pas classé deuxième pays le plus pauvre du monde et cinquième pays le plus corrompu de la planète!

 

4. Le quatrième groupe d’idiots utiles est de loin le  plus garni. Il compte de nombreux Burundais qui regardent et laissent faire Pierre Nkurunziza. La lâcheté est inhérente à la nature humaine. Mais alors ! Tout citoyen, conscient des crimes économiques et de sang qui ont jalonné les dix dernières années ne peut détourner sa tête. Quand il osera regarder la réalité en face, il sera peut-être trop tard. Un troisième mandat de Nkurunziza ne pourra être que fatal pour le Burundi.

 

6. Enfin, le dernier groupe d’idiots utiles est constitué de diplomates qui se laissent manipuler par l’entourage de Nkurunziza. L’Union Européenne qui n’hésite pas à financer la mascarade électorale de 2015 en compte un bon nombre.  Plusieurs dizaines d’entre eux s’apprêtent même à venir couvrir les « élections », bénissant de ce fait le forfait de Nkurunziza. L’EAC laissera –t-elle faire ?

En conclusion : seuls les Burundais détiennent les clés de la porte de l’enfer qui attend le pasteur Nkurunziza. Il devra d’abord séjourner au purgatoire de La Haye avec ses généraux, où la Procureure de  la Cour Pénale Internationale les attend de pieds fermes. Elle vient d’afficher sa détermination.

Laurent Bahenda un habitant de Kanyosha (Bujumbura)