Source : Burundi transparence

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Le CNC entreprend un combat stérile aux médias électroniques : Burunditransparence dans le champ de mire.
 Le 23 Juin 08

  

Encore une fois, le Conseil national de la Communication (CNC) dévoile sa face d’être au service du pouvoir et du parti dont il est issu au lieu de jouer le vrai rôle de régulateur et promoteur de la diversité médiatique.

C’est ce vendredi, 20 juin que le bureau du CNC, par le biais de la déclaration de la présidente Vestine Nahimana ; comptable de formation, s’en est pris aux médias électroniques : Burunditransparence.org et Tutsi.org, en les taxant tous de « médias de la désolation », « médias de la haine ».

Selon Mme Nahimana, ces médias donneraient des informations divisionnistes. Elle a alors invité lors d’un point de presse tenu au siège même du CNC, les médias locaux à diffuser et relayer ses menaces à ces médias électroniques, signe que sa main est de portée fortement réduite pour les atteindre.

Autre fait leur reprochés, les auteurs des articles mis en ligne sur ces sites, ne sont pas signés par crainte qu’ils soient démasqués, dit-elle. Il est à faire remarquer aux internautes que ce fameux bureau du CNC n’et que progéniture du parti au pouvoir qui, comme il le fait ailleurs, dans la police, dans le judiciaire, au gouvernement, au parlement, tente de manipuler cette institution.

La présidente Nahimana renégate de ses origines (Mwaro), est présidente de la Ligue des Femmes de la province de Bubanza, un mouvement intégré au parti CNDD-FDD. Son vice-président Charles NKANGANYI est bien connu pour sa virulente plume souvent lue dans « abarundi.org » porte-parole du CNDD-FDD depuis les temps du maquis, et s’est actuellement substitué en site officiel du gouvernement, surtout de la 2ème vice présidence. Le secrétaire exécutif de cet organe lui, est connu de ce qu’il écrivait dans le journal « Nyabusorongo » des années 94.

Voilà ceux dont les médias burundais attendent un service de régulation, un arbitrage neutre.

Un responsable d’un média présent lors du point de presse transformé en conférence-débat, a exprimé sur place son inquiétude que le CNC ne soit pas sous pression du parti aux commandes des affaires du pays, et qui par ailleurs a placé la majorité de ses membres.

Mme Nahimana ne sachant pas donner même un exemple d’un article qui s’inscrirait dans le sens de l’apologie de la haine, a plutôt recommander les journalistes à visiter ces sites, voir et juger leurs produits. Une manière de se contredire en leur faisant une publicité gratuite.

Pour le cas précis de « Burunditransparence.org », nous le connaissons pionnier dans la dénonciation des détournements, de la corruption et malversations économiques, de la violation de la loi fondamentale qu’est la constitution de la république par ceux-là même sensés être gardiens et protecteurs.

Burunditransparence est aussi connu pour ses révélations inédites sur la violation des droits de la personne humaine, ainsi pour son omniprésence qui fait que rien ne l’échappe. C’est grâce à ce site que l’opinion nationale et internationale met aussi sous trame les informations relatant la situation, afin que la réalité soit mise à découvert.

Mme Nahimana s’acharne contre des médias qui ne sont par ailleurs pas régis par la loi burundaise, et va jusqu’à dire qu’elle fera tout pour démasquer leurs animateurs et leurs propriétaires afin qu’ils soient devant la justice.

Quelle justice ?

Celle qui a fait rire la galerie en déclarant que feu Kassi Manlan s’est suicidé chez lui à la maison et est allé lui-même se jeter au bord du Lac Tanganyika ; celle qui n’a pas su arrêter la personne clé sur les massacres de Muyinga ; celle qui s’arroge le droit populaire de limoger les élus du peuple ; celle qui n’a pas su enquêter et juger les criminels qui ont lancé les grenades chez les élus du peuple ; en bref celle qui bouge sous les faits et gestes du CNDD-FDD ? Mme Nahimana, soit sûre que dans n’importe quelle justice où nous irons, pour nous ça sera une occasion de faire encore connaître au monde entier les méfaits de ces apprentis dictateurs qui sont au pouvoir dans notre pays.

Le CNC veut en effet, emboîter le pas au chef de l’Etat qui, lors de sa tournée à Kirundo et Muyinga (au début de cette année), a ordonné l’arrestation et l’emprisonnement des gens surpris entrain de lire des articles tirés de Burunditransparence. Cela traduit en effet, le degré d’intolérance, de faible maturité politique et démocratique. Ils ignorent que l’homme a le droit d’accès à l’information. Le combat qu’engage le CNC, pour ne pas dire le CNDD-FDD puisque tous les membres n’ont pas été consultés sur la question pour qualifier de médias de la désolation les sites précités, se situe dans le cadre de la tactique de ce parti au pouvoir sans pouvoir, de déstabiliser les syndicats qui ne militent que pour la survie des travailleurs, des étudiants de l’université du Burundi qui ne souhaitent que l’élection transparente de leurs représentants, de l’assemblée nationale en voulant faire avaler aux députés des lois et procédures antidémocratiques…

Burunditransparence ne sera jamais sous la botte d’une dictature rempante.

Les dirigeants de ce pays, notamment les responsables du CNC, auront à se souvenir que leur main mise sur la Radio Télévision Nationale du Burundi (RTNB) et autres organes de presse gouvernementale, dont les dirigeants sont vulnérables à la manipulation du pouvoir de Bujumbura, ne touchera pas ces sites dont les animateurs se trouveraient au palais présidentiel de Nkurunziza, au CNC, au Service national de Renseignement du général Nshimirimana, à Djibouti, en Papouasie Nouvelle Guinée…

La force de l’électronique a fait que de vastes continents se réduisent en simple village, pour ainsi dire que rien n’échappera à l’opinion. Mr. Nkanganyi le sait bien quand il inondait les burundais, de ses propos à parti du Canada. L’on aurait compris que Mme Nahimana avait l’obligation de rendre compte à son patron qui l’a nommée sur inspiration de son cher Melchior Wagara, le chef de cabinet du chef de l’Etat et originaire de la commune adoptive de Vestine, et elle aura ainsi justifié son pécule d’un million trois cent milles Fbu qu’elle touche à la fin de chaque mois.

Rappelons-nous, le pouvoir a à maintes reprises tenté d’intimider les médias : la RPA, radio Bonesha, Isanganiro, comme il en est pour des gens de l’opposition et de la société civile qui osent pointer du doigt les différentes exactions et violations de la loi. 

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