CAFOUILLAGE DU POUVOIR DU CNDD-FDD FRISE LE RIDICULE

 

Burundi news, le 26/09/2010

Par Gratien Rukindikiza

Une rébellion ou un groupe de bandits armés? Entre les deux, le pouvoir a du mal à choisir. Les contradictions naissent de ce refus de voir la réalité en face. Que faire? Continuer à dire le contraire de la réalité?

Une conférence de presse du directeur général de la Police digne d'un apprenti en communication

Le ridicule ne tue pas. Des fois, la personne qui se ridiculise est la première à se rendre compte de sa dérision. Le directeur général de la Police Ndayishimiye, alias Joke, a animé une conférence de presse le jeudi 23 septembre 2010. Niant toujours l'existence de la rébellion, le commissaire principal de la Police a affirmé qu'il y a des arrestations des gens de ces bandes et que ces personnes sont membres des partis politiques de l'opposition. S'il était malin, il pourrait compter les bandits ayant la carte du CNDD-FDD, il se rendra compte qu'ils sont plus nombreux que le reste des autres bandits. Les Imbonerakure armés utilisent leurs armes pour dépouiller les citoyens. Il n'a pas à chercher de midi à 14 heures les bandits armés. Par ailleurs, personne n'a accusé le CNDD-FDD d'être un parti des bandits. Un bandit ou un criminel n'a pas de religion, ni parti. L'appartenance à une religion, à un parti n'implique ni la religion, ni le parti.

Reconnaître implicitement que Jackson,  qui a été tué par un officier de la Police et qui a donné l'ordre aux paysans d'enterrer le cadavre, qu'il a été tué parce qu'il est du MSD est une erreur monumentale. Ndayishimiye peut être poursuivi de complicité avec ce crime d'autant plus qu'il continue à protéger l'assassin.

Il fallait oser  le dire que le Burundi opère des arrestations au Congo "20 autres ont été appréhendés en République démocratique du Congo". Au moment où le pouvoir est en train de démentir que l'Armée burundaise n'a pas été au Congo dans la guerre contre Mobutu, Ndayishimye reconnaît procéder aux arrestations au Congo. Un incident diplomatique est vite arrivé avec ce genre de communication. Quant à ceux qui disent que l'Armée burundaise n'a pas fait la guerre au Congo, je leur recommande la prudence car Burundi News peut produire des informations en détail sur la participation burundaise à cette guerre, mais on n'est pas encore là.

Les cadavres retrouvés dans la Rusizi ne seraient pas encore identifiés et les cadavres se ressemblent, a dit le commissaire principal sans se gêner. Manque de chance, la télévision Renaissance avait les identités de ces cadavres dont un officier de la Police. Un directeur général de la Police qui ignore qu'un officier de son corps a été tué et enterré et qui ose affirmer que les identifications continuent, se moque des Burundais. Il devrait au moins reconnaître que cet ancien FNL, lieutenant de la Police affecté à Matana, est tombé dans une embuscade au moment où il tentait de rejoindre le Congo avec le major Nzabampema, ex Fnl. Nzabampema a été blessé mais il a rejoindre la Congo.

Le Président Nkurunziza convalescent et refuse la présence des journalistes des radios qui ne sont pas des satellites du CNDD-FDD

Burundi News avait informé ses lecteurs que le Président avait été opéré en Inde. La remise de prix était un prétexte pour cette opération. En descendant de l'avion, le Président devait s'appuyer sur un agent de sécurité et sur une canne.

Une conférence de presse s'est tenue au palais contrairement aux usages. Les journalistes qui ne sont pas des agents du CNDD-FDD ont été refusés. Ainsi, les radios privées, sauf Rema FM qui appartient au CNDD-FDD, n'ont pas eu l'autorisation d'entrer au palais. Certains conseillers du Président ont dit qu'il était souffrant. Souffrant pour ne pas écouter des questions qui dérangent mais bien portant pour écouter des louanges.

Et si le qualificatif de bandits armés arrangeait l'Armée?

En parlant à la télévision, le ministre de la défense nationale a précisé que en cas de bandits ou des problèmes de sécurité intérieure, c'est à la Police de traiter la question. Il a dit qu'il appartient au ministre de l'intérieur de s'en occuper. L'Armée ne pourra être saisie que s'il s'agit d'une agression à la frontière ou si la Police est incapable de régler la question de sécurité intérieure.

En définitive, ce n'est pas un problème de l'Armée, comme le disent plusieurs officiers. Il s'agit d'un problème politique qui doit être réglé politiquement.