L'OUGANDA A REMBOURSE LE BURUNDI, OU EST PASSE L'ARGENT?

Burundi news, le 05/03/2011

Par Gratien Rukindikiza

Le député du Burundi dans la communauté Est Africaine a pointé du doigt beaucoup de dossiers de malversation. Dans son dernier communiqué, il a parlé du dossier de la dette ougandaise. Votre site Burundi News avait déjà révélé ce cas de corruption le 16 mai  2007 pour la première fois. Ce dossier  ne pose pas seulement un problème au Burundi. Ses séquelles se trouvent aussi en Ouganda. Le Burundi, un des 5 pays les plus corrompus, dirigé par un des 5 Présidents les plus corrompus, paresseux de la planète, ne peut qu'exceller dans son domaine. L'homme qui dirige le pays "au nom de Dieu" comme il l'aime l'invoquer déshonore non seulement les Burundais mais aussi ce Dieu qui est cité à tort et à travers.

Au commencement, c'était la dette de la rébellion ougandaise de Museveni

 Lors de la rébellion ougandaise de Museveni contre le Président Obote, le rebelle ougandais Museveni, était soutenu par le Président Bagaza. Bagaza était un Président respecté et craint dans la sous région. L'économie burundaise était solide, une croissance soutenue, une armée bien entraînée et bien équipée, plus équipée même que celles de certains pays voisins. Le Président Bagaza faisait la pluie et le beau temps.

Sur demande de Museveni, le Président Bagaza a accordé une aide à la rébellion ougandaise. Cette aide était composée d'équipements militaires, composés des tenues de combat, des armes et munitions. Pragmatique, le Président Bagaza a exigé le remboursement de cette aide -prêt après la victoire. Il avait misé sur la victoire de Museveni. Dans cette rébellion, Kagamé, actuel Président rwandais,  était du nombre. L'évaluation de cette dette varie en fonction des sources. Certains parlent de 8 millions de dollars, d'autres 14 millions de dollars y compris les intérêts.

L'homme fort du Burundi a été renversé par un coup d'Etat en septembre 1987. Le nouveau pouvoir de Buyoya n'a pas pu ou voulu se faire rembourser.

L'arrivée de Nkurunziza au pouvoir et la source d'enrichissement illicite    

Le pouvoir du CNDD-FDD a trouvé la piste pour détourner l'argent. La mission principale, s'enrichir personnellement. Après eux, le déluge pour le peuple.

Le Président Nkurunziza a mandaté un cabinet d'avocats ougandais pour ce remboursement de cette dette. Ce cabinet devait être payé 10 % du montant recouvré. Grâce à ce cabinet, l'Ouganda a versé 13 millions de dollars au Burundi mais l'argent a été détourné. Nulle part se trouve cet argent, ni dans le budget de l'Etat de 2007 ou 2008, ni sur un compte de la BRB. Après avoir détourné cet argent, le Président Nkurunziza a négocié par le biais des personnes citées par Manassé, une société ougandaise de fabrication de cahiers  pour livrer quelques cahiers.

La première question qui s'était posée, était de savoir le pourquoi de ces cahiers. Le Président Nkurunziza a dit que l'Ouganda a remboursé la dette par le don de ces cahiers. Il suffit de s'imaginer l'embarras du Président ougandais qui a inscrit dans le budget du pays le remboursement de cette dette. Le gouvernement burundais n'a jamais précisé la valeur de ces cahiers, qui a bénéficié gratuitement de ces cahiers. Au Burundi, des imprimeries fabriquent des cahiers, pourquoi acheter des cahiers en Ouganda?

Les personnes impliquées dans ce dossier sont : Le Président Nkurunziza, Jérémie Ngendakumana, président du CNDD-FDD, Clotilde Nizigama, ministre des finances et Kibeya, ancien ministre de l'éducation. Manassé cite ces personnalités sans le Président Nkurunziza, probablement par pure stratégie.

Le cabinet d'avocats ougandais non payés et panique à Bujumbura                                                                                                                             

Le cabinet d'avocats ougandais a su que la dette a été remboursée. La commission n'a pas été payée contrairement au contrat signé. Selon une source du ministère des finances, cette commission a été détournée comme le principal aussi (La dette remboursée). Selon cette source, ce cabinet réclame son dû. La ministre des finances a voulu inscrire dans le budget de l'Etat de 2011 ce montant à rembourser ce cabinet mais d'autres ont refusé. Cela aurait été inédit dans l'histoire du budget, inscrire dans le budget le remboursement par l'Etat de l'argent détourné par des individus.

Le Burundi risque de connaître une autre médiatisation dans la communauté de l'East Africa. Et si le cabinet d'avocats portait plainte dans cette communauté? Est-ce que le Burundi oserait dire que l'Ouganda a remboursé en nature alors que le virement est bien parti de la banque centrale ougandaise?

Le ridicule ne tue pas. Le Président Nkurunziza reconnaît que cet argent a été détourné et accuse l'ancien ministre Saïd Kibeya. Drôle de Président qui connaît celui qui a détourné des milliards de francs bu et qui ne le livre pas à la justice.

Les Burundais pourraient oublier que ce grand corrompu dirige aujourd'hui la communauté de l'East Africa. Que fait-il pour cette communauté? Au mieux, rien, au pire, la honte.

Merci à Manassé d'avoir révélé ce que Burundi News avait déjà publié le 16 mai 2007 sans que les politiciens burundais ou les organisations de lutte contre la corruption s'en occupent. Le dossier revient à la une et nous nous en réjouissons. A quand le dossier du pétrole nigérian?

Le Burundi est riche, riche en corrompus! Malheureusement, cette richesse ne rentre pas dans la marmite des citoyens!