ET SI L'ARGENT DE REMBOURSEMENT DE PRET PAR L'OUGANDA AVAIT ETE DETOURNE EN OUGANDA?

Burundi news, le 08/03/2011

Par Gratien Rukindikiza

Merci Manassé Nzobonimpa d'avoir relancé le sujet appelé à tort le dossiers des cahiers ougandais. Merci Manassé d'avoir donné la parole au peuple, merci d'avoir eu le courage de dire tout haut ce que les cadres du CNDD-FDD nous disent dans un cadre confidentiel.

Le dossier du remboursement du prêt burundais à l'Ouganda a bel et bien eu lieu. Le remboursement s'est fait en argent et non en nature contrairement à ce que disent certains du pouvoir. Burundi News essayera d'éclairer l'opinion.

Un ambassadeur zélé à Paris enfonce le pouvoir

L'ambassadeur Gaspard Musavyarabona vient d'écrire un article sur le site Arib. Je le cite : "En tant qu'ancien Ambassadeur du Burundi en Ouganda de 2008 à 2011, j'ai eu à suivre le dossier du remboursement de la dette ougandaise en faveur du Burundi, puisque ce remboursement était en cours depuis 2005, année de la conclusion d'un accord de remboursement échelonné sur 5 ans jusqu'en 2010.

Cette dette a donc été payée par tranches, capital et intérêts, et le dernier payement a été effectué en 2010."

L'ambassadeur Gaspard Musavyarabona affirme qu'il a suivi le dossier de remboursement de la dette ougandaise. Il est bien clair qu'il était le mieux  placé pour suivre le dossier. Il devient le témoin du détournement de 13 millions de dollars. Notre cher ambassadeur a changé d'idéologie ou de parti. Au moment où il était ambassadeur à Kampala, il était du Frodebu. C'est dans ce cadre qu'il a reçu Pancrace Cimpaye, porte parole du Frodebu. Il lui a montré le dossier de ce remboursement en lui disant que c'est une affaire grave; que ces gens du pouvoir viennent de détourner des millions de dollars. Pour appuyer ses dires, il a donné à  Pancrace Cimpaye des documents y relatifs comme il l'a dit sur la RPA. Il lui a en plus remis des coupures de presse de l'Ouganda concernant ce dossier.

Aujourd'hui, notre cher ambassadeur traite de ragots les informations qu'il a lui-même fournies. Ceux qui les reprennent ne sont pas des patriotes, sont malhonnêtes intellectuellement!

Tout de même merci à l'ambassadeur Musavyarabona d'avoir donné des éléments pour étayer le dossier. Pancrace Cimpaye dispose des documents de preuve de ce dossier qui lui ont été remis par le même ambassadeur. Pour rassurer notre ambassadeur, il existe même des indices de preuves de cette remise. Tenter de contester ne ferait que compliquer la question.

Notre cher ambassadeur affirme que le prêt a été remboursé par tranche. Il ne dit pas clairement sur quelle banque ce virement a été adressé. Par ailleurs, le pouvoir affirme que le remboursement a été échangé en cahiers ougandais. Nous y reviendrons. Qui dit vrai? Le pouvoir ou l'ambassadeur?

Le cabinet ougandais Sendege est sollicité par la ministre des finances  pour se taire

Nous avions annoncé qu'un cabinet d'avocats ougandais n'avait pas été payé et qu'il a relancé l'Etat burundais. Ce cabinet a signé un contrat de recouvrement avec le Président Ntibantunganya le 12/07/1995. Eh oui, le dossier est vieux comme le monde! Le Président Buyoya a pu récupérer  500 000 dollars et le virement a été effectué sur un compte de la BRB. A l'arrivée du CNDD-FDD, le pouvoir du CNDD-FDD a relancé le dossier. L'Ouganda a payé mais l'argent n'est jamais arrivé sur un compte du Burundi.

Le cabinet Sendege vient d'écrire une lettre au ministre des finances en date du 15 février 2011, selon un haut cadre du ministère des finances. Dans cette lettre, le cabinet menace de saisir la justice internationale pour récupérer les 300 000 dollars. La ministre des finances, dans sa lettre d'hier 08 mars 2011, elle demande avec insistance au cabinet Sendege de ne pas saisir la justice  contre le Burundi. Elle précise que les honoraires seront payés dans un délai de deux mois. La ministre explique ce délai par un besoin de vérification minutieuse de ce montant. Or, les honoraires ont été déjà calculés. 

 A la date d'aujourd'hui, nous ignorons si le cabinet a déjà reçu la lettre de la ministre des finances ou pas. Nous ignorons aussi la réaction de ce cabinet.

Le remboursement fait sur un compte en Ouganda et le partage fait sur place

Contrairement à ce qui a été dit, l'Ouganda n'a pas acheté des cahiers pour le Burundi. Des virements ont été faits sur un compte dans une banque ougandaise. Les différentes missions en Ouganda servaient à se partager l'argent entre certains officiels ougandais et burundais. Pour camoufler ce banditisme d'un nouveau genre, les étrangleurs du peuple, car il faut les appeler ainsi, ont simulé un prêt  échangé en cahiers pour que la dette soit considérée comme remboursée. Quelques cahiers ont été envoyés au Burundi avec la complicité de la société Pikfar qui aurait  aidé à détourner l'argent du Falcon 50. Le Président Nkurunziza avait expliqué aux Burundais et il l'a redit en conseil des ministres que ces cahiers sont un don du Président ougandais sans faire mention de remboursement de cette dette.

Si le remboursement de la dette était fait en cahiers, le Burundi aurait exigé un appel d'offre internationale et bien vérifié que le compte était bon. La réception de ces cahiers au Burundi a été comique. Au ministère des finances, il fallait réceptionner ces cahiers. Les cadres qui sont partis réceptionner ces cahiers ont trouvé un container vide. Le chauffeur de la remorque a donné des explications qui ne tiennent pas concernant un vol. D'autres cahiers ont été bien distribués dans le pays mais cette distribution servait à camoufler ce détournement des 13 millions de dollars.

Nkurunziza en tête a bénéficié de ce détournement. Quand Manassé parle du père de la famille qui observe sa femme, ses enfants détourner, il vise implicitement le Président lui-même. Nkurunziza a déjà dit que l'argent a été détourné par le ministre de l'éducation de ce moment Saidi Kibeya. Comme il ne l'a pas arrêté, c'est que Kibeya était un porteur de valises. Pour qui? On pourrait demander en haut, comme le disent les Burundais. Il est grand temps que le peuple récupère son pouvoir. Celui qui le confisque peut-être accusé de haute trahison pour ces malversations et autres assassinats.

La chute de Nkurunziza sera acclamé par le peuple comme ça se fait dans d'autres pays. Un peuple ne peut accepter une telle honte au sommet de l'Etat. Un Président qui ne mérite pas sa place à la tête d'un pays doit apprendre à tirer les conséquences qui s'imposent, se retirer et laisser le peuple choisir ses nouveaux dirigeants dans la grande transparence.