Un canular ! Selon la rédaction du FRODEBU Belgique

Par Jean Pierre Nduwumwami

 Burundi news, le 16/12/2008

 

Des critiques et analyses, parfois sévères se font autour des fameux « 33 postes dévolus au Palipehutu FNL », sur certains sites internet. Ils prétendent que monsieur Agathon Rwasa a été dupé. Ces analyses proviennent, si je ne m’abuse, d’en dehors de la famille politique concernée, le PH-FNL. Certains vont jusqu’à dire des sarcasmes trop grotesques tels que : « Nimwabanywera neza ngirango bazobongera ». Ou encore : « Le maigre butin du FNL Palipehutu »

 

Est-ce « maigre » par rapport à « juteux » comme certain de mes compatriotes osent le dire ? Sur quelle base sont classées les fonctions au Burundi, pour que certaines méritent le vocable de maigre et d’autres juteux? L’on oubli que plus de 80 % de la population n’a rien de tout cela : maigre ou juteux! Ne mange à sa satiété, nombreux n’ont même pas d’eau potable à boire. L’on estime cependant que « Et le peuple continuera à trinquer (......)”? Mais diantre ! quels quidams qui ne pensent que tout ne se règle que dans le boire et le manger!

 
Soit ! Je voudrais plutôt présenter mes sincères félicitations au président du mouvement PH-FNL monsieur Rwasa Agathon, ainsi qu’à ses proches collaborateurs qui ont accepté de signer l’accord et promettre  de procéder au changement de nom, même s’il connaissait très bien, le contenu de ces postes politiques réservés à son parti (d’après l’interview lui accordé par un journaliste le même jour du 4 décembre). Oui, ces fonctions sont elles maigres ou sans valeur ?

 

Il a prouvé une fois pour toute que lui et son équipe sont rentrés, non pas pour occuper des postes; non pas pour venir manger ou boire, mais pour désormais construire un Burundi paisible, pacifique et prospère. Pour se préparer avec leur base au rendez-vous de 2010, aux urnes.  Je crois même savoir que le PALIPEHUTU-FNL n’a jamais insisté pour entrer dans ce gouvernement dont la plupart de ministres dilapident leur  budget  à mi-exercice annuel. Après tout, 2010 n’est pas si éloigné et je crois que le PALIPEHUTU aura bien son heure. Dans ces conditions , la direction de ce mouvement eu raison de ne pas vouloir se salir trop, en intégrant un gouvernement aux abois, tout en acceptant cependant, de participer à la gestion de certains secteurs.

 

A ce titre, je me dois de féliciter aussi le Président de la République, monsieur Pierre Nkurunziza qui a tenu sa parole. En effet, loin d’avoir organisé savamment un « jeu de poker-menteur », je dois dire que monsieur Pierre Nkurunziza vient, au contraire, de créer une occasion pour que son interlocuteur le PH-FNL lui fasse encore confiance. Les postes ne sont pas négligeables. Ils gardent  leur importance, si l’on considère  par exemple, qu’être à la tête d’une société paraétatique saine ou d’une banque. Etre à la tête d’une représentation diplomatique n’est pas synonyme de tourner les pouces, … Cependant, ces nouveaux responsables du PH-FNL devront éviter de tomber dans la même erreur. Ils devront être imbus du sens du bien commun. Ils devront marquer la différence et ne pas mordre à l’appât, à l’instar de ces ministres et hauts responsables qui ont confondu le bien de l’Etat et le leur, au fil des régimes qui se sont succédé jusqu’aujourd’hui au Burundi. Ceux de ces trois dernières années ayant beaucoup déçu plus d’un, de l’intérieur ou de l’extérieur au CNDD-FDD. 

 

J’ai décelé cependant un hiatus dans l’offre des postes et qui pourrait être une entorse grave  aux accords signés ainsi qu’au processus de paix. Il ne faut pas que le président NKURUZIZA soit trop gourmand dans le partage du pouvoir au sein des forces de défense et de sécurité. Il lui faut aussi respecter les délais. Car, même si je fais révérence à Son Excellence, j’insiste que le PALIPEHUTU-FNL garde toute sa substance intact et ses nombreux combattants réputés aguerris et assez disciplinés, n’apportent leurs armes au cantonnement, que si la question du partage des responsabilités au niveau du haut commandement et des états majors de  l’armée et de la police est pas élucidée. Il en serait de même pour la détermination, au préalable, des effectifs des FNL devant intégrer les corps de défense et  de sécurité. Cette question sécuritaire est si cruciale que personne au BURUNDI, hommes politiques, hommes d’affaires, simples paysans étrangers ainsi que la communauté internationale, ne pardonnerait au président NKURUNZIZA de jouer là-dessus.

 

JPC. N.