CASSER L'UPRONA POUR SAUVER LE POSTE DU VICE PRESIDENT SINUNGURUZA

Par Gratien Rukindikiza

 Burundi news, le 27/12/2011

L'Uprona traverse une période difficile. Une minorité de ce parti a accaparé tous les pouvoirs et impose une vraie dictature au sein de ce parti. Le président de l'Uprona, Bonaventure Niyoyankana, un inconditionnel de Sinunguruza, tient d'une main de fer le parti. Il vient de faire emprisonner quelques hauts cadres du parti dont Manwangari, non pas pour l'incident tragique de Kumugumya mais parce qu'ils sont dans le camp majoritaire qui conteste ce refus de démocratie interne à l'Uprona. Sentant le danger de son limogeage par un congrès extraordinaire, Niyoyankana entend se mettre sous la protection du CNDD-FDD. Derrière cette répression au sein de l'Uprona, il y a une histoire d'argent.

Le marché Sinunguruza et le Président Nkurunziza

Tout se passe après  les élections communales. Au moment où les autres partis de l'opposition avaient boycotté les élections présidentielles et législatives, Singuruza a fait un deal avec le Président Nkurunziza, ramener l'Uprona dans le processus des élections et en contre partie, il était nommé 1 er vice Président de la République et sa maison inachevée serait louée par l'OBR.

Aujourd'hui, les militants de l'Uprona refusent de cautionner ce génocide qui se passe au Burundi d'autant plus que le 1 er vice Président Singuruza est à la tête des services qui sont en cours d'exécution d'un génocide contre les militants du FNL, de l'UPD et du MSD. Les militants veulent que l'Uprona se désolidarise en sortant du gouvernement. Or, Sinunguruza refuse de quitter son poste qui protège en même temps ses intérêts. S'il quittait son poste, sa maison ne serait plus louée par l'OBR. Il doit déployer toutes les énergies pour bloquer ce courant majoritaire. Il est aussi le protecteur du pouvoir de Nkurunziza. Il a présenté dernièrement aux ambassadeurs des photos de Ruvakubusa, ce qui est une mission hors de son travail. Il appartenait à la justice de présenter ce genre d'éléments. Comme à la cour, les courtisans ne savent pas s'ils en font assez ou pas. Même quand ils en font trop, ils ont toujours l'impression de ne pas en faire assez pour que le roi soit content.

La force de l'Uprona   

L'Uprona est un des rares partis dans lesquels il y a une démocratie interne. Ce parti a toujours des ressources pour rebondir même après des erreurs. La porte de sortie reste ce congrès extraordinaire dont les signataires demandeurs sont suffisants pour le convoquer valablement.

Il reste à savoir si le pouvoir enverra des policiers pour s'opposer à ce congrès. Le ridicule ne tue pas. Au nom de la défense des intérêts privés, la police peut se déplacer et emprisonner des innocents au Burundi.