Par Gratien Rukindikiza

La vérité vient d’éclater. Maintenant, nous savons ce que valent les partis politiques burundaises. Les burundais viennent de choisir en âme et conscience, sans tenir compte des ethnies.

Le CNDD-FDD a gagné avec plus de 80% de communes remportées. Le Frodebu perd lamentablement les élections malgré l’implication du Président Ndayizeye. Il perd aussi parce qu’il n’a pas pu tricher après la suppression ,au lendemain des élections, le vote par procuration. Il perd aussi en raison de la gestion catastrophique du parti par son président Minani. Le Frodebu paie aussi son alliance avec l’Uprona et Buyoya dans certains dossiers de couverture mutuelle. La trahison au Président Ndadaye rattrape aussi le Frodebu. A Nyabihanga, commune de naissance de Ndadaye, le Frodebu obtient 3 sièges contre 21 du CNDD-FDD. Au bureau de vote où se fait élire Madame Ndadaye, l’échec du Frodebu est catastrophique. Le peuple a compris et sait punir les traîtres.

Ces élections facilitent l’analyse de  l’importance  de la classe burundaise à défaut des sondages. Elles ne donnent pas le pouvoir car il y aura des élections législatives. La tendance est souvent amplifiée. Certains militants vont déserter le bateau Frodebu pour rejoindre le parti gagnant, opportunisme aidant. Il y a de fortes chances que le CNDD-FDD dépasse son score en législatives. Si ce parti gagne plus de 70 % de places au parlement et au sénat, il pourra composer seul le gouvernement. D’après certaines informations, le gouvernement sera ouvert à certains partis politiques. Je suis convaincu que le Frodebu et l’Uprona ne seront pas associés à ce gouvernement par respect du choix du peuple. Le peuple demande à travers ce vote et les prochaines élections législatives d’écarter le Frodebu et l’Uprona du pouvoir. Ces partis devront former l’opposition pendant 5 ans en attendant les prochaines élections.

Tout pays a besoin des partis au gouvernement et d’autres dans l’opposition. Un gouvernement d’union nationale dans l’état actuel du Burundi n’est pas dans l’intérêt du peuple. Si le CNDD-FDD accède au pouvoir, il devra démontrer sa capacité de gérer l’Etat pour le bien-être populaire.

Le CNDD de Nyangoma a démontré que son assise ne dépasse pas la province natale de Nyangoma. Ce parti, à travers ses propagandistes, affirmait que la victoire était à la portée de la main. Aux législatives, ce partis pourra obtenir un ou deux sièges au parlement.