LE CONSEIL NATIONAL DE LA COMMUNICATION CONTRE LA RPA SUR COMMANDE
Par Gratien Rukindikiza
Burundi news, le 24/09/2008
Le Burundi se caractérise dans ces jours par un harcèlement des journalistes. La période rappelle celle qui a précédé le limogeage de l'ancien président du CNDD-FDD Hussein Radjabu. Les plus zélés s'étaient mis devant pour mériter des avantages ou pour se maintenir à leurs postes. Ils ont suivi moutonnement et aujourd'hui, ils sont incapables d'assumer ce qu'ils ont fait à ce moment.
Au CNDD-FDD, des problèmes commencent à surgir. La lutte pour remplacer le président du parti CNDD-FDD Jérémie Ngendakumana a commencé. Des noms circulent chez les militants. Le Président de la République a son candidat mais il n'est pas sûr qu'il gagnera. Jérémie Ngendakumana voudrait bien s'accrocher et il compte ses soutiens. C'est dans ce climat interne que le CNDD-FDD espère fédérer ses militants autour d'un combat contre les journalistes, nouveaux boucs émissaires. La société civile est dans le collimateur. Le pouvoir du CNDD-FDD n'a pas encore compris qu'aucune dictature n'a pu venir à bout de la société civile. Tôt ou tard, ce combat se retourne contre les initiateurs.
Le CNC en mission commandée contre la RPA
Je plains le travail de Jean Charles Nkanganyi qui se présente au conseil du CNC avec des décisions déjà prises, croyant les imposer aux autres membres du CNC. En effet, la décision de fermer la RPA pendant six mois était prise à la Présidence de la République. Nkanganyi et la directrice du CNC devaient mettre en application l'ordre d'en haut conformément à la politique de l'escargot chère au Président Nkurunziza. Le CNC n'a pas avalisé la sentence et il a été ordonné à la RPA de dire qu'elle a menti ces derniers huit mois. Or, les trois litiges en soi sont devant la justice qui n'a pas encore statué. Le CNC s'est arrogé des pouvoirs qu'il n' a pas car aucun organe ne peut juger un litige ou un délit qui est en cours de jugement par la justice du pays. En plus, la RPA persiste et signe qu'elle a des preuves de ce qui a été dit à la radio. Décidément le pouvoir évite la justice comme s'il savait qu'il était perdant. Simple coïncidence ou une manipulation de la justice, le directeur de la RPA est convoqué ce jeudi chez le procureur de la République pour le même dossier. Il est difficile de s'imaginer qui du CNC et du procureur de la République est aux ordres de l'autre.
La presse dans le collimateur du pouvoir
Le directeur de Net Press Jean Marie Kavumbagu est en prison depuis plus d'une semaine. Il est victime de l'écrit concernant les 100 000 $ que le Président avait pris pour sa mission en Chine aux Jeux Olympiques. Le Secrétaire général du gouvernement a porté plainte contre ce journal du fait que ce dernier affirmait avoir reçu des informations de ce Secrétariat général. Kavumbagu est sommé de fournir le nom de son informateur. Or, un journaliste est protégé par la loi et ne peut fournir en aucun cas le nom de son informateur.
Cette campagne contre la presse répond à la médiocrité du pouvoir en panne d'idées et qui tient à désinformer la population sur son vrai visage. Le pouvoir pille le pays, le pouvoir possède des milices, le Président est un corrompu etc....Voilà la réalité que le pouvoir veut cacher aux Burundais. Si les gens veulent faire respecter les institutions qu'ils représentent, ils ont le devoir de les assumer correctement.
Hier, c'était Net Press, aujourd'hui, c'est la RPA, demain ça sera le tour de Arc-en ciel, Isanganiro etc... Quant à nous internet, nous sommes présents et nulle part. Cette force nous permettra de continuer de vous informer loin de la pression du pouvoir.
Le pouvoir aimerait contraindre les Burundais à écouter la radio publique et la radio du CNDD-FDD qui est dans l'illégalité car un parti politique ne doit pas posséder une radio.
Celui qui prive la liberté d'expression aux autres finit par être privé de sa liberté tout court. Les exemples ne manquent pas.