LE CNDD-FDD EST IL EN CHUTE LIBRE?

Par Gratien Rukindikiza

Burundi news, le 27/10/2009

Les élections font peur surtout à ceux qui sont au pouvoir. Perdre les avantages acquis et aussi devoir rendre compte n'est pas une chose facile. Un parti politique ne perd pas les élections le jour des élections, il les perd le long de sa législature. Le pouvoir use et le parti vainqueur résiste à cette règle. Le jour des élections, c'est la matérialisation de la défaite.

Les signes du découragement

Le CNDD-FDD a déjà constaté qu'il a perdu les élections à travers le sondage commandé à la Documentation par le Président Nkurunziza, sous traité par une ONG de la société civile et qui a donné un chiffre de 25 % qui se rapproche déjà du chiffre donné par un sondage du site Abarundi, proche du pouvoir. Lors d'une réunion du Président Nkurunziza avec les généraux et quelques civils comme Manassé, un des participants a proposé de sortir Radjabu pour le mettre à la tête du CNDD-FDD compte tenu du chaos actuel et des échéances prochaines. Certains généraux l'ont soutenu mais le Président et d'autres généraux ont balayé d'un revers d'une main cette proposition. Cela démontre bien que le parti va mal et perd ses militants. D'autres cadres disent de plus en plus tout ce que les autres pensent tout bas. Le parti est en chute libre. Beaucoup de corrompus ont migré vers ce parti pour une protection.

L'UPD, va-t-il avaler le CNDD-FDD?

La question est hasardeuse en apparence mais elle a un fond de réalité. Aujourd'hui, les coups bas au CNDD-FDD consistent à fomenter des histoires comme tel est membre de l'UPD. Le président du Sénat Rufyikiri en a eu l'expérience. Ses détracteurs en interne l'ont désigné candidat de l'UPD. Il s'agissait de le casser d'autant plus qu'il incarne l'image d'un autre CNDD-FDD, une image présentable. Il est l'idéal d'un candidat propre du CNDD-FDD. Il sait lui aussi qu'il est surveillé de près, ses gestes sont interpéretés par le camp de Nkurunziza.

Au-delà des rumeurs, l'UPD a récupéré beaucoup de militants du CNDD-FDD. Des actes d'allégeance à Radjabu vont jusqu'aux hauts gradés du CNDD-FDD. Il n' y a pas une réunion, même au haut niveau des généraux qui échappe à Radjabu. Certains ironisent que Radjabu est au PC à Mpimba et qu'il a le temps de compter ses fidèles. Cet engouement de retrouver Radjabu est un appel de détresse et aussi un aveu de la chute de la maison CNDD-FDD. Dans l'entourage du Président, ce n'est plus un secret de polichinelle, la défaite est là. Le problème est de savoir s'il faudra l'accepter ou comment la gérer.

Rema FM au centre des divisions internes du CNDD-FDD

Des mails tracts ont circulés y compris à notre rédaction pour dénoncer l'infiltration de l'UPD dans cette radio. Nyamitwe est considéré comme un élément avancé de l'UPD à la radio. Ces mails démontrent que la radio est financé par le Président Nkurunziza, par le biais d' un député. Une nouvelle intéressante est la lutte entre Gélase Ndabirabe et Jérémie Ngendakumana à propos de cette radio. Gélase Ndabirabe, l'oeil du Président Nkurunziza a la suprématie. Certains pensent que les éditoriaux de cette radio ne font que rendre un mauvais service au CNDD-FDD. Une radio non crédible entache celui qui est défendu par la même radio.

Je mange, tu manges, ils se taisent

Au CNDD-FDD, plusieurs cadres du parti, où ils sont, ont adopté cette devise. Les chefs mangent, entendez, voler l'Etat ou le parti, ceux qui détournent s'entendent et ne veulent pas celui qui les embêtent et n'embêtent pas les autres qui détournent. Ceux qui n'ont rien à détourner se taisent. C'est de cette façon que la police n'est pas commandée, le pays connaît une corruption sans faille.

Celui qui ne mange pas est le peuple et on lui demande de se taire. A défaut, c'est le cas d'Ernest Manirumva.