The Leadership Institute est animé par un groupe de burundais animés des valeurs devant mener
à l'avènement d'un véritable Etat de Droit au Burundi mais qui a choisi l'anonymat dans ses analyses
pour éviter de mettre en danger ses membres qui vivent au Burundi face à un pouvoir diactatorial et oppreseur.

Une Coalition pour un Etat de Droit s’impose…

 Par The Leadership Institute

Parfois, on ferme les yeux et on se dit que l’on a  fait un mauvais rêve, que l’on va se réveiller et se retrouver dans un Burundi de lait et de miel, un pays où les gens travaillent et mangent le fruit de leur sueur, où les enfants vont à l’école, où les hôpitaux fonctionnent et sont accessibles à la population, où le viol n’existe pas, où l’on meurt soit par accident ou par mort naturelle et non par assassinat, où la justice est là pour tout le monde et non uniquement pour servir les intérêts des dirigeants, où les opportunités de développement sont telles que les étrangers viennent y investir, bref un pays où il y a de l’espoir pour les générations futures.

 

Mais hélas, on est bel et bien dans la galère sans savoir comment s’en sortir.

 

Beaucoup d’espoirs avaient accompagné les élections de 2005 dont on attendait qu’elles allaient permettre aux Burundais de ne plus vivre dans un rêve. Le Burundi devrait théoriquement être un Etat de Droit. Alors qu’est-ce qui n’a pas marché, à près de trois années depuis ces fameuses élections ? Reconnaître que le Burundi n’est pas, aujourd’hui en JANVIER 2008, un Etat de Droit est un premier pas vers la recherche des conditions à améliorer ou des réformes à faire pour l’établissement d’un véritable ETAT DE DROIT au Burundi. Il faut continuer les efforts, le processus ne doit pas faire marche arrière.

 

Nous sommes curieux de savoir ce qu’en pense le Président NKURUNZIZA, car c’est lui qui, aujourd’hui, est aux commandes de la Nation étant donné les énormes pouvoirs que lui confère la Constitution. Dans tous les cas, refuser de reconnaître la triste vérité serait irresponsable de sa part car il serait en train de mener le pays dans les mêmes ténèbres que celles qui ont motivé son entrée dans la guérilla comme seule voie de solution pour amener le pouvoir militaire de l’époque à s’asseoir et accepter des réformes qui devaient mener à la démocratie. C’est très important, politiquement, de s’identifier par rapport à certaines valeurs et de garder une position cohérente par rapport à elles.

 

On espère bien que NKURUNZIZA ne trouve pas normal qu’aujourd’hui les burundais soient tués par l’armée et la police, que la corruption touche les dirigeants au plus grand sommet de l’Etat et au grand jour, que les femmes burundaises sont violées chaque jour qui passe, que des burundais soient muselés pour leurs opinions politiques, que la justice reste une justice pour le pouvoir et non pour le peuple etc… ! Si hier, il était parmi les persécutés, il devrait reconnaître ces maux et les JUGULER pour ne pas que son pouvoir soit identique à ceux qu’il a combattus. C’est cela la mentalité d’un véritable freedom fighter.

 

Mais hélas, ce n’est pas le cas, à voir l’attitude avec laquelle le régime traite tous ces maux énumérés ci-haut.

 

Nous en avons marre, nous aussi, de nous lamenter chaque fois et souvent on se dit que si nous ne sommes pas capables de proposer une voie de sortie, et bien cela ne sert à rien de critiquer.

 

Cependant, avant de proposer une solution, allons droit au but en se posant la question, QU’EST-EST QUI N’A PAS MARCHE DEPUIS LES ELECTIONS DE 2005 ?

 

Voici quelques observations que nous aimerions partager avec vous :

 

-         Ce n’est pas normal que des actes de torture, de violence et de persécutions soient perpétrés par les services de sécurité sans que le pouvoir réagisse et que des sanctions soient prises contre les responsables. C’est ignorer les responsabilités énormes qui pèsent sur les épaules du Chef de l’Etat et le fait que sa fonction exige un certain degré d’intégrité. Le minimum dans un cas pareil serait, faute de les poursuivre peut-être en justice, d’exiger la démission des responsables que sont le Chef des Services de Renseignement et Monsieur Willy NYAMITWE, Conseiller en Communication du Chef de l’Etat, qui a pris ces images. Disons le haut et fort, c’est vraiment le minimum que l’on attendrait d’un leadership responsable.

 

-         Le Président NKURUNZIZA n’a pas le droit de s’enfermer dans une tour d’ivoire et d’ignorer les positions de la classe politique, de la société civile, des leaders religieux et de la communauté internationale sur les grandes questions qui pèsent sur l’avenir de la Nation burundaise. C’est un devoir pour lui d’établir un dialogue sincère et constructif avec toutes les composantes de la population au lieu de faire la sourde oreille et de se lancer dans la campagne pour 2010. Les élections ne suffisent plus pour instaurer la stabilité au Burundi et le cas du Kenya est éloquent dans ce sens.

 

-         Les dirigeants actuels du pays ne semblent pas avoir compris que le Burundi d’hier n’est plus celui d’aujourd’hui. Ils semblent prendre pour modèle politique non pas les freedom fighters  ailleurs dans le monde mais bel et bien les anciens dictateurs qui ont dirigé le Burundi. Les BAGAZA, BUYOYA et autres grands tutsis de l’époque semblent être  les modèles qu’il faut suivre pour les dépasser même dans l’oppression et la corruption. Ce n’est pas étonnant que parfois quand vous critiquez les actes du pouvoir actuel, certains de leurs militants vous disent ouvertement : « Qu’est-ce que les pouvoirs tutsis ont fait ? Est-ce qu’eux n’ont pas achetés des hélicos qui ne marchent pas, est-ce qu’ils n’ont pas emprisonné et torturé ? Etc. ». Tout cela pour justifier quoi ? Que le peuple, que les vrais démocrates doivent accepter cela comme une excuse valable ? NON. Le modèle n’est ni Buyoya, ni MICOMBERO, ni BAGAZA, ni NDAYIZEYE. Le pouvoir est dans une situation où il a pris comme modèle les oppresseurs d’hier. C’est peut-être un problème psychologique qu’il faudrait soigner. Franchement les psychologues devraient se pencher sure ce phénomène qui frappe nos dirigeants africains à voir ce que deviennent les MUGABE, ABDOULAYE WADE et tout près de chez nous KIBAKI. Le pouvoir doit savoir qu’aujourd’hui, de plus en plus de burundais, la communauté internationale, la société civile et j’en passe, NE PEUVENT PLUS ACCEPTER DE REPETER L’HISTOIRE ET DE FAIRE UN RETOUR EN ARRIERE PAR RAPPORT AUX PRINCIPES QUI GOUVERNENT LES NATIONS EN CE 21ème SIECLE. Les temps ont changé.

 

-         Le Président NKURUNZIZA doit comprendre que parce que ses  prédécesseurs n’ont pas compris à temps que les choses ont changé dans le monde, que le courant démocratique était un autre TSUNAMI, il a pu les disqualifier sur le plan national et international. Le recours au facteur ethnique a ses limites dans le temps. Les burundais ne sont pas immunisés contre le courant démocratique. Pour preuve, aujourd’hui, les hutus et les tutsis de tous bords se retrouvent ensemble derrière des valeurs et non pas des considérations ethniques. C’est cela la grande leçon à retenir. La bonne gouvernance, le respect des droits de l’homme, le respect des valeurs démocratiques sont les critères d’évaluation pour juger les Etats dans tous les forums. Sur ce point, on est dans le regret de déclarer que le Burundi est A FAILED STATE.

 

-         Les partis politiques, les associations de la société civile, les leaders religieux et autres leaders d’opinion doivent se lever comme un seul homme pour sauver la Nation. A ce titre, nous pensons qu’un véritable dialogue inter burundais, cette fois-ci à l’initiative des burundais eux-mêmes, doit être enclenché pour diagnostiquer  l’Etat de la Nation dans cette période post-conflit. Cet exercice permettrait de déterminer les actions nécessaires pour aborder sereinement la compétition politique en 2010 dans un contexte qui garantisse le respect des valeurs fondamentales de démocratie. En clair, nous proposons la mise en place d’une véritable COALITION POUR UN ETAT DE DROIT, qui devrait renforcer les fondements de la gouvernance politique, économique et du respect des droits et libertés des citoyens. Cette COALITION se poserait comme un PACTE MORAL devant servir de base pour des réformes profondes de nos institutions afin de garantir les principes ci-haut cités. Il est aberrant aujourd’hui de parler de DEVELOPPEMENT avant de s’attaquer à ces pré-requis d’une stabilité et d’une paix durables. sans

 

-         Le fait que le CNDD FDD soit au pouvoir à l’issue d’un processus démocratique ne devrait pas nous faire oublier que la plupart de nos institutions restent à réformer pour arriver à asseoir un véritable ETAT DE DROIT. Sans ces réformes, le Président NKURUNZIZA devrait arrêter de parler de « reconstruction nationale ». Ce serait comme bâtir une maison sur du sable que de penser développer une Nation sans des institutions solides garantes des libertés des citoyens. Cela est une vérité indéniable.

 

-          Le Président NKURUNZIZA devrait être cohérent avec lui-même et comprendre que la stabilité du pays prime sur tout. Personne ne devrait permettre aujourd’hui à une clique d’individus agissant pour leurs propres intérêts personnels, de remettre ce pays à feu et à sang. Aucun démocrate ne travaille contre les intérêts de son propre peuple. D’autre part, NKURUNZIZA doit RENDRE DES COMPTES sur sa gestion du pays ces trois dernières années. Certains faits inquiètent sur l’attitude du Président de la République face aux droits de l’homme et chose encore plus importante, face aux manipulations de la justice burundaise.

 

         Il s’agit des faits suivants :

 

-        L’implication du Président de la République dans la vente du jet présidentiel FALCON 50 en 2006.

-        L’impunité, l’implication et la couverture faites par le Président de la République dans les assassinats de Muyinga.

-        Les montages et l’emprisonnement abusif et arbitraire de l’Honorable Hussein Radjabu.

-        Les tortures et l’emprisonnement abusif de Kadege (ancien Vice-président de la République).

-        L’emprisonnement abusif de l’ancien Président de la République, Domitien NDAYIZEYE.

-        Les tortures et assassinats divers reprochés au Service National de Transition.

-        La gestion des multiples cas de malversations économiques

-        Le retour d’une politique de discrimination ethnique dans la gestion de l’Etat.

-        Une gestion désastreuse de la politique de désarmement et de démobilisation.

-        Un pouvoir législatif manipulé par l’Exécutif et qui déstabilise le fonctionnement de cette institution et menace les libertés fondamentales des élus du peuple : les levées de l’immunité parlementaire sont monnaie courante pour les opposants au régime ; ce qui n’honore ni la démocratie ni le pouvoir.

-        Les menaces et autres intimidations à l’endroit des membres de la Presse et de la société civile.

-        Les violations des droits de l’homme et autres actes de violence perpétrés par les forces de sécurité

 

Face à tout cela, nous demandons aux patriotes burundais de se lever comme un seul homme et de réclamer ce dialogue inter burundais pour RECTIFIER les choses, à tout prix.

 

Etant donné que l’Etat burundais est un pouvoir d’oppression, nous allons aller plus loin et réclamer de nos leaders religieux, politiquement désintéressés et moralement crédibles, de suggérer et de parrainer cette idée. On peut espérer, au moins, que le pouvoir NKURUNZIZA n’osera pas toucher, emprisonner ou intimider les éminents leaders spiritueux de ce pays.

 

Dans une démocratie, le peuple a besoin d’être protégé contre la folie et l’abus de pouvoir de ses propres dirigeants dans un esprit de protection et de pérennisation de cette même démocratie face aux folies de la nature humaine.