Burundi news, le 09/03/2015

 

Collectif pour la Mobilisation citoyenne en faveur de la libération immédiate des 5 mamans de Mpimba

Libérat NTIBASHIRAKANDI, PhD 

Saffierstraat 244

2600 Antwerpen – BELGIUM

E-mail: ntibashirakandiliberat@gmail.com /    robben.mpimba.island@gmail.com

                                                                      

                                                                       Anvers, 4 mars 2015

Mrs Michelle OBAMA                                             

The White House

1600 Pennsylvania Avenue NW

Washington DC 20500

USA

 

Chère Madame Michelle Obama,

Nous ne vous écrivons pas en tant que  Première dame, mais comme une mère. Nous faisons appel à vous au nom de cinq femmes burundaises qui croupissent depuis 12 mois  à la prison centrale de Mpimba,  un établissement pénitentiaire immonde,  insalubre et surpeuplé,  situé dans la périphérie de Bujumbura. L’ancien président Mandela, après avoir visité cette horrible institution  il ya quelques années  eut le cœur brisé  et demanda à  l'élite burundaise: "Y a-t-il au Burundi des gens  qui croient en Dieu et osent soumettre des  êtres humains à des conditions aussi épouvantables."

Lorsque votre mari à l'Assemblée générale des Nations Unies en septembre 2014 a appelé à la libération du célèbre militant des droits de l'homme, Pierre-Claver Mbonimpa, le vieil homme fut immédiatement libéré. De même, nous avons besoin de votre aide maternelle pour faire libérer ces cinq mamans. Elles  sont actuellement en mauvais état moral, physique et matériel.

Nadine, Odile, Josiane, Gertrude, Furaha sont parties de chez elles en cette fatidique journée ensoleillée du 8 mars 2014 pour au aller participer à la  réunion de leur parti politique. Elles embrassèrent affectueusement leurs enfants, mais  ne sont jamais revenues à l’affection de leurs petits. 12 mois plus tard, elles ne sont toujours pas rentrées à la maison et les jours vont continuer à s’accumuler. Avec leurs collègues masculins, ils ont été brutalement attaqués, mitraillés, battus et jetés dans l’immonde prison de Mpimba et finalement condamnés à des peines scandaleusement longues allant de perpétuité à 20, 15, 10 et 5 ans. Trois mineurs de l'école primaire et secondaire n’ont pas été épargnés et furent condamnés à deux années dans la prison pour adultes. Dieu merci, après 10 mois de prison, les mineurs viennent d’être élargis grâce  à une  discrète intervention humanitaire.

Gertrude, mère du petit garçon de 3 ans, Rick, a été condamnée à la réclusion à perpétuité. Lorsque Rick est venu la visiter la dernière fois il a demandé: «Maman! Pourquoi tu ne viens pas  dormir à la maison? "" Quel type de mère êtes-vous? " Gertrude a été émue aux larmes.

Josiane est veuve et mère de six enfants, la dernière née, Nadia, a  5 ans. Josiane a été battue lors de l'arrestation et craint que son désespoir d’être éloignée de ses enfants ne puisse la tuer ou la rendre folle.

Odile est une jeune mère de deux enfants. Le dernier né, Irakoze, a  six ans. Odile a été tellement battue lors  l'arrestation qu'elle a été hospitalisé pendant deux semaines et confinée à un fauteuil roulant de sorte qu'elle n'a pas pu comparaître  devant le tribunal. Ses reins et trompes ont été endommagés. Sa collègue Furaha a également été hospitalisée  à cause de son passage à tabac par la police. Le dernier né de Furaha a  10 ans. Elle n’a pas été jugée non plus.

Last but not least, Nadine est une étudiante de première année d’université. Elle a été condamnée à la prison à vie et ne parvient pas à accepter son triste sort. C’est la plus déprimée depuis lors.

Ces cinq mamans souffrent parce qu'elles ont cru en la promesse de la démocratie. Elles sont juste sorties en cette fatidique journée du 8 mars exercer leur droit constitutionnel d'association et de réunion.

Nous faisons appel à votre aide pour demander la libération immédiate et inconditionnelle des cinq mamans militantes du Parti MSD ensemble avec les autres prisonnières politiques notamment celles du Parti FNL. s

Pour terminer sur  une note plus légère, quand votre mari a mentionné Pierre-Claver Mbonimpa dans son discours à l'ONU, le porte-parole du gouvernement du Burundi, Philippe Nzobonariba,  a ironisé: "Obama ne sait même pas où se trouve Burundi". S’ il vous plaît, Mama Malia (comme vous seriez appelée  en Afrique, du nom de votre première-née), prouvez-lui que vous savez où se trouve le  Burundi et que vous vous souciez des  cinq mamans qui souffrent depuis trop longtemps.

Cordialement,

 

Libérat Ntibashirakandi, PhD.

 

Pour le Collectif pour la Mobilisation citoyenne en faveur de la libération immédiate des cinq mamans de Mpimba. (www.isangi.info)