MSD

Mouvement pour la sécurité et la démocratie

Bureau politique

Communiqué n°2

 

Depuis plusieurs mois, la situation sécuritaire du Burundi se caractérise par une recrudescence d’actes de violences qui confirment la présence de milices en cours de réorganisation. La distribution illégale d’armes et l’entretien de caches d’armes s’accompagnent d’un nombre important d’assassinats et de massacres ciblés, malgré les promesses tenues en matière de désarmement.

Ces atteintes au droit à la vie se déroulent en même temps que les médias se font l’écho chaque semaine, dénonçant la part jouée dans cette nouvelle impasse par certains hauts responsables de l’Etat. S’y ajoute la non application des accords signés entre le Gouvernement et le Palipehutu FNL, qui crée ce terrain propice aux violences, portant atteinte à l’intégrité de nos institutions.

Il en résulte que les grands chantiers de la consolidation de la paix et de la reconstruction demeurent irréalisables. La mise en place de la Commission Vérité et Réconciliation, qui apparaît pourtant comme étant un instrument idéal pour les Burundais désireux de tourner la page aux quarante années de détresse, est par exemple remise en question par l’instabilité grandissante. En même temps, la situation régionale en Afrique des Grands Lacs, qui était sensée s’améliorer notamment grâce au modèle burundais de pacification, en souffre, alors même que nombre de partenaires choisissent de s’établir à Bujumbura dans un but d’aider la région à se stabiliser.

Suite à cet état de guerre civile latente, plusieurs témoignages indiquent que les échéances politiques de 2010 sont compromises. Il semble même que nos plus hautes autorités s’en accommodent, pendant que le parti présidentiel fait rayonner sa stratégie « exclusionniste », créant un terrain fertile pour le retour aux divisions ethnistes qui commençaient à s’estomper. D’où la méfiance actuelle de la communauté internationale.

Dans ce  contexte, le MSD demande aux citoyens burundais désireux de consolider les acquis des années antérieures en matière de paix à exiger de nos autorités qu’elles s’acquittent des tâches urgentes suivantes :

Le MSD demande aussi qu’un nouveau Gouvernement de plus large union nationale, soit constitué sur une base réaliste, qui aura deux tâches prioritaires :

Le MSD encourage la société civile à poursuivre comme elle le fait depuis deux ans à défendre avec encore plus d’audace et de perspicacité les intérêts de la population. Apportant son soutien à la résolution 1791 du 19 décembre 2007, encourageant le BINUB à jouer son rôle politique fort pour que la consolidation de la paix soit une réalité au Burundi, le MSD promet sa disponibilité à collaborer à cet agenda et remercie la communauté internationale pour les efforts menés jusqu’à ce jour.

 

Fait à Bujumbura, le 14 février 2008