Burundi news, le 08/02/2015

 

Communiqué DE PRESSE du FODIB 

(FORUM DES DIASPORAS BURUNDAISEs ; de Belgique, de France, du Royaumme-UNI, de norvège et de Suède).

Dès sa création, le FODIB s’est donné comme but majeur  à remplir : la promotion et la   fédération  des actions des diasporas burundaises, et ce, en faveur de tout le peuple  burundais.

En particulier, le FODIB  défend les droits de l’homme et les droits humains et soutient  toutes les associations indépendantes locales qui poursuivent les mêmes buts pour que le peuple burundais vive en paix et en démocratie et que le Burundi aspire à un développement harmonieux.

En rapport avec ce qui se passe actuellement sur le terrain, le FODIB exprime ses vives inquiétudes en rapport avec l'incertitude politique persistante.

Les media indépendants et les ONG de défense des droits de l'homme aussi bien locaux qu'internationaux décrivent un climat très délétère, et spécialement en cette période préélectorale.

Des journalistes, des membres de partis politiques de l'opposition comme ceux des associations indépendantes de la société civile sont persécutés, soit menacés par le pouvoir en place, soit injustement emprisonnés et même forcés de se cacher ou de s'exiler pour ne pas être tués. C’est dans ce contexte que le journaliste Bob Rugurika, directeur de la Radio publique africaine (RPA), a été arrêté et écroué le 21 janvier puis incarcéré dans la prison de Muramvya et sa détention continue semble être une tentative flagrante de museler les médias.

Le FODIB en profite  pour exprimer sa profonde préoccupation eu égard aux restrictions toujours croissantes  sur la liberté d'expression, la liberté de réunion, la liberté de la presse. Le pouvoir use de ces violations des droits humains pour procéder à des assassinats politiques des opposants par peur d'une saine compétition électorale.

Selon notre analyse, la tension actuelle a pour origine la tentative du chef de l'Etat actuel, le Président Pierre  NKURUNZIZA de vouloir, à tout prix, se maintenir au pouvoir, alors que  les termes de la constitution et ceux des Accords de Paix d'Arusha l'en empêchent formellement.                                                                       

Depuis cette manœuvre du Président NKURUNZIZA, plusieurs personnalités tant nationales qu’internationales ont vite élevé la voix pour contrer à cette tentative ; entre autres, la société civile, certaines personnalités très respectées,  les confessions religieuses  ont  eu le courage de rappeler que la constitution et les accords d’Arusha  doivent être scrupuleusement respectés.

L'impunité dont souffre le Burundi depuis l'indépendance a été dangereusement sacralisée et même amplifiée, les exécutions extrajudiciaires à caractère politique instaurées, le système judiciaire instrumentalisé pour réprimer les défenseurs des droits de l'homme et du citoyen ainsi que les journalistes indépendants.

 Compte tenu de la gravité de la situation, nous ne pouvons pas rester les bras croisés. C'est pourquoi nous demandons avec force le soutien de la communauté internationale en exerçant une forte pression sur le pouvoir de Bujumbura  afin qu'il mette fin au régime de terreur qu'il est en train d'imposer à son peuple en brutalisant, en emprisonnant, en humiliant, en exilant ou en assassinant quiconque réclame le respect des droits humains.

 En tant que contribuables de l'Union Européenne, nous ne pouvons, sous aucun prétexte, accepter que notre argent soit utilisé pour enterrer à jamais la démocratie et pour favoriser  l'oppression, les emprisonnements arbitraires de journalistes, d'opposants ou de présumés opposants, les assassinats de nos chers compatriotes au Burundi.

 Nous demandons, dès lors, à l'Union Européenne de durcir les conditions de financement des élections au Burundi qui doivent être transparentes, équitables, apaisées et démocratiques pour tous les protagonistes politiques.

Le FODIB en appelle à la Communauté Est-Africaine, à l'Union Africaine, à l'Union Européenne, aux Etats-Unis et à l'ONU pour appuyer les efforts de la société civile burundaise afin de réussir les élections de 2015, et ainsi prévenir une tragédie de trop.

Dans l’ultime but de plaider pour le bien-être de tout le  peuple burundais et  vu la situation actuelle qui prévaut dans notre pays le Burundi,

1°.     Le FODIB se joint au concert de tous ceux qui exigent la libération immédiate et inconditionnelle du journaliste Bob RUGURIKA ainsi que l'établissement de la vérité sur l'ignoble décapitation des 3 religieuses italiennes en septembre 2014 ;

2°.     Le FODIB exige le strict respect de la constitution et des accords de paix d'Arusha et rappelle au président de la République qu’il est doit être le premier à respecter et à faire respecter ces textes fondamentaux pour le peuple burundais;

3°.     Le FODIB demande au pouvoir en place de garantir la sécurité de tous les protagonistes politiques, ainsi que le retour de ceux encore en exil aujourd'hui ;

4°.     Le FODIB  demande au pouvoir actuel   de mettre fin aux violations massives des droits humains (intimidations, menaces, arrestations, assassinats, etc... des opposants, ou présumés comme tels) et de mettre fin à la déstructuration de l'économie, à  l'impunité, à la corruption, à la politique de paupérisation et  d'asservissement;

5°.     Le FODIB entend rester vigilant pour contribuer à renouer les fils du dialogue entre tous les burundais.

Pour le FODIB,

Oscar Butare, Président.