Burundi news, le 30/04/2015
Communiqué de presse du Parti socialiste
Le parti au pouvoir au Burundi, le Conseil
national pour la défense de la démocratie - Forces pour la
défense de la démocratie (CNDD-FDD), a investi le 25 avril le
président burundais Pierre Nkurunziza pour concourir à un
troisième mandat consécutif lors du scrutin présidentiel du 26
juin 2015. Le lendemain, les premières manifestations dénonçant
cet acte inconstitutionnel ont causé à Bujumbura la mort de
trois protestataires tués par la police à balles réelles. Dans
la nuit suivante, deux autres personnes auraient été tuées lors
d'une descente menée par les milices des jeunes du CNDD-FDD, les
"Imbonerakure". Depuis, des manifestations tentent de rejoindre
le centre-ville de Bujumbura malgré les interdictions d'accès et
de manifester, malgré la fermeture de la principale radio
indépendante et l'arrestation d'un militant notoire des droits
de l'homme, Pierre-Claver Mbonimpa, alors que d'autres opposants
sont recherchés.
Le Parti socialiste déplore ces morts et exprime ses vives
condoléances à leurs proches. Il exige la libération immédiate
du militant des droits de l'homme et la réouverture de la Radio
publique africaine. Il exprime également sa vive préoccupation
face à la décision du CNDD-FDD. En brisant la règle de la
limitation à deux mandats présidentiels, introduite par les
accords d'Arusha pour la paix et la réconciliation du 28 août
2000 et retranscrite dans la Constitution promulguée le 18 mars
2005, le président sortant prend la responsabilité de raviver
des tensions, difficilement apaisées après 10 ans de guerre
civile entre 1993 et 2003.
Le Parti socialiste soutient la société civile et les partis
démocratiques qui tentent pacifiquement de faire respecter les
règles issues des accords de paix. Il appelle les forces de
sécurité à la retenue lors des manifestations, et demande au
président P. Nkurunziza d'écouter les demandes légitimes de son
peuple qui aspire à la démocratie et à une paix définitive.