CONGRES NON AVERTI DU CNDD-FDD A MUYINGA LE 24 DECEMBRE 2006

 Burundi news, le 13 décembre 2006

Par Gratien Rukindikiza

Radjabu est spécialisé dans des  convocations des congrès sans que les participants ne soient informés de la teneur des rencontres. Pour éviter des contestations, l’ordre du jour est donné à l’ouverture du congrès. Les représentants provinciaux ne peuvent pas soumettre des avis des militants. Ils sont là pour écouter et exécuter les propos ou la volonté de Radjabu.

Ces derniers jours, quelque chose se trame au sein du CNDD-FDD. Cette situation inquiète Radjabu. Ce n’est qu’un secret de Polichinelle que les cadres de ce parti sont exacerbés du comportement du président de ce parti. Ceux qui en parlent ouvertement et disent du mal de Radjabu sans se gêner sont les officiers, anciens FDD.

La dictature de Radjabu au sein du parti et le fait de traumatiser un Président de la République qui ne sait pas comment se débarrasser de Radjabu ne font que renforcer l’amertume des militants et sympathisants du CNDD-FDD.

Radjabu a décidé de convoquer en secret le congrès ou l’assemblée selon les interprétations à la suite des pressions internes au sein du parti et surtout de la part de certains colonels et généraux ex-FDD. Certains cadres du parti sont informés de la tenue de ce congrès de Muyinga d’une façon informelle. Ils ne reçoivent pas de lettre et de programme du jour. Certaines informations commencent à filtrer. Après la dernière bourde de Radjabu de Kigali suivi de son isolement, il commence à penser à quitter la présidence de son parti. Il pourrait surprendre les Burundais en quittant la présidence de son parti en plein congrès. La question qui se pose est de savoir s’il va désigner un dauphin ou si la démocratie va s’imposer pour une élection juste à ce poste.

Le départ de Radjabu pourrait changer la donne. La justice pourrait reprendre son bâton d’ubushingantahe. Ce n’est pas le Rwanda qui va pleurer sur son départ d’autant plus que le différend entre Radjabu et le pouvoir rwandais n’a pas été effacé par les déclarations faites à Kigali. Elles n’étaient que du genre, je t’aime, moi non plus !

Ce congrès du 24 décembre devrait réveiller les cadres du CNDD-FDD plongés dans un profond sommeil en attendant la fin du règne de Radjabu.

Ce congrès pose deux autres problèmes. Le lieu de Muyinga n’est pas anodin. C’est la ville natale de Radjabu. La date du 24 décembre est sacrée pour les chrétiens car ils se préparent pour la messe de minuit. Est-ce  que le musulman Radjabu a oublié que cette messe du 24 décembre existe ? Aurait-il  pu convoquer un congrès le jour de la fin du ramadan ?

Nous ne pouvons que souhaiter un bon congrès aux élus invités à ce congrès. Si ce congrès n’apporte pas de changement, s’il devient qu’une caisse de résonance de Radjabu, les militants auront perdu leur temps. Radjabu devrait comprendre que son temps est révolu. Ses compétences ne sont pas à la hauteur de la tâche qu’il s’est attribué.