UNE CREATION DU SERVICE NATIONAL  DE RENSEIGNEMENTS POUR MATER L'OPPOSITION

Par Gratien Rukindikiza

 Burundi news, le 18/03/2008

Un document confectionné par le Service National des renseignements SNR a été transmis à travers un circuit indirect aux services de renseignements rwandais et d'un autre pays voisin. Ce document fabriqué de toutes pièces a pour objectif de servir comme pièce d'accusation contre certains opposants du pouvoir. Les Burundais se rappellent du fameux club de Kampala parti sans laisser de traces. Au départ, les cadres du CNDD-FDD l'avaient considéré comme une parole d'évangile. Aujourd'hui, ceux qui disaient que club était réel adoptent un profil bas quand on parle de ce sujet.

Le pouvoir burundais ne manque pas d'imagination. Par ailleurs, il laisse une faille dans la touche qui permet de démasquer la supercherie. La Documentation vient de confectionner un document attribué à  des Burundais qui se prétendent des patriotes. Selon ce document, il s'agirait d'un Conseil National  Pour  la Résistance (SNR). Ce SNR serait créé  sur la colline de Mujejuru en province de Bujumbura. Pourquoi  à Mujejuru et pas à Bujumbura? Pourquoi le document parle d'une colline et non d'une commune?

Notre rédaction a décidé de ne pas publier le faux document car ça serait rendre service à la Documentation. Nous avons aussi décidé de ne pas le diffuser même auprès des amis et connaissances pour éviter de tomber dans le piège du pouvoir. En faisant parvenir ce document aux services de renseignements des pays voisins, le pouvoir burundais espérait la diffusion de cette information en provenance de l'étranger. La nouvelle aurait été plus fiable. Or, le document est fait de contradictions entre les actions pacifiques et les actions armées. Des erreurs de français montrent bien qu'un tel groupe aurait fait des efforts pour corriger. Le document aurait été diffusé au Burundi avant qu'il ne transite dans les pays voisins.

Le but de ce document était de l'attribuer à certains députés qui ont été attaqués à la  grenade, à d'autres politiciens et personnes de la société civile. Cette création aurait permis de mettre en prison beaucoup de personnalités qui critiquent le pouvoir. Des actions auraient été entreprises pour les attribuer à ces mêmes personnes.