QUAND LE CONSEIL DE SECURITE SE RIDICULISE

Burundi news, le 12/11/2011

Le conseil de sécurité vient de sortir un communiqué sur la situation sécuritaire. Le premier point affirme que "Les mesures de sécurité prises par les instances habilitées ont renforcé la sécurité et la stabilité dans la zone Gatumba victime des massacres du 18 septembre 2011". Le ridicule ne tue pas. Ce conseil de sécurité n'ignore pas que dans la journée du 18 septembre 2011, Gatumba a eu la visite des hauts responsables de la sécurité pour préparer justement ces massacres. Ne sont-ils pas les policiers et les miliciens Imbenerakure qui les ont massacrés? Qui assure aujourd'hui la sécurité à Gatumba? Les policiers et les militaires. Pourtant ce sont les policiers qui ont tué, il y a aussi  des officiers qui ont prêté assistance d'une façon ou d'une autre pour ce carnage. Peut-on tuer et assurer la sécurité de la même population en même temps?

Le conseil de sécurité, très disposé à désigner les ennemis du pays, continue à tirer à boulets rouges sur les médias et la société civile. Ils sont accusés d'avoir pointé du doigt sur les tueurs. Un crime de lèse majesté au moment où le pouvoir les protège. Ce conseil de sécurité a évité de désigner Rwasa comme l'avait indiqué le rapport des services de renseignement. Il a constaté qu'il déclencherait une polémique incontrôlable.

Pourquoi le conseil de sécurité ne fait-il pas son travail? Pourquoi ne désigne-t-il pas les noms des auteurs du carnage à Gatumba? Le conseil de sécurité ne mentionne nulle part dans son rapport une punition exemplaire des assassins de Gatumba. Ce rapport blanchit autrement les auteurs de ce carnage. La sévérité s'abat sur les journalistes et la société civile. Oser tendre le micro à une personne qui est au cœur du montage de Gatumba peut coûter cher aux journalistes au moment où les assassins de Gatumba amassent des centaines de millions de francs bu pour construire leurs villas.

Le conseil de sécurité a perdu son temps en se réunissant pour produire un tel rapport. Il aurait évité de se ridiculiser.