LE COUPLE SINUNGURUZA -NIYOYANKANA A FAIT UNE VICTIME AU MUGUMYA
Par Gratien Rukindikiza
Burundi news, le 13/12/2011
La guerre intestine au sein de l'Uprona vient de faire une victime. Une personne morte et plusieurs personnes blessées. Tout cela pour permettre à Sinunguruza de se maintenir à la 1 ère vice-Présidence et à Bonaventure Niyoyankana de rester président même minoritaire de l'Uprona.
Les faits
Depuis plusieurs mois, le siège de l'Uprona communément appelé Kumugumya était interdit aux militants de l'Uprona de l'aile majoritaire qui veut évincer Niyoyankana de l'Uprona pour sa politique d'arrière cour du CNDD-FDD. Des policiers étaient toujours présents pour garder Kumugumya. Des jeunes étaient payés pour empêcher les militants de l'aile majoritaire de venir au bar de Kumugumya. Après plusieurs mois d'absence, les policiers et les jeunes se sont retirés du fait que ces militants "haïs" par l'aile minoritaire ne venaient plus.
Ainsi, ces militants ont décidé de reprendre le chemin de Kumugumya ce dimanche 11 décembre 2011. Ils ont pris leur verre tranquillement jusqu'au moment où le secrétaire exécutif de l'Uprona en la personne de Faustin Ndayishingije appelle la police (qui refuse d'intervenir) et après les jeunes miliciens. Ces jeunes sont arrivés sur des motos et ont commencé à jeter des pierres sur des gens. Ils ont sorti des baïonnettes et ont poignardé une première personne qui a été évacuée à l'hôpital par l'ancien député Manwangari. La bagarre a continué et une personne est morte.
A l'hôpital, la police, accompagnée de quelques fonctionnaires de la 1 è vice-Présidence, a arrêté des militants qui étaient venus voir la personne hospitalisée. Il a été décidé d'arrêter aussi Manwangari Jean Baptiste. Ce lundi à 5 hrs du matin, la police lourdement armée est venue chez Manwangari pour l'arrêter. Ne l'ayant pas trouvé à la maison, elle a arrêté ses enfants; une méthode digne d'un régime fasciste. Grâce aux médias, ses enfants ont été libérés après plusieurs heures de garde à vue à la police.
Tatien Sibomana, militant de l'Uprona aile majoritaire,est interrogé alors qu'il n'était même pas présent Kumugumya ce jour de l'incident.
Des morts pour annuler un congrès
La majorité du comité central de l'Uprona, seul organe capable de convoquer un congrès de l'Uprona, a décidé de convoquer un congrès pour évincer Niyoyankana. Fort de son soutien du CNDD-FDD, il recourt à des méthodes proches de celles du CNDD-FDD pour mâter son opposition interne. Ces bagarres sont destinées à arrêter ses opposants afin de les empêcher d'organiser ce congrès. Tout pourra y passer.
Toutes les arrestations actuelles ont aussi un autre objectif pour le parti au pouvoir, le CNDD-FDD, qui tire sur les ficelles. Diviser l'Uprona, le ramener au stade de Nyakuri, filiale du CNDD-FDD. Ce parti qui avait gardé plusieurs cadres compétents commençait à inquiéter le CNDD-FDD d'autant plus qu'il n'est pas dans l'ADC Ikibiri mais ses militants sont sensibles au discours de l'ADC Ikibiri. Niyoyankana est en train de réaliser le rêve du CNDD-FDD, casser l'Uprona à jamais.
Compte tenu de ce qui s'est passé, le président de l'Uprona devait en tirer les conséquences et présenter sa démission. Le parapluie du CNDD-FDD est troué. Il est même incapable de couvrir les assassinats organisés par le pouvoir.