Source : Iwacu i Burundi
BURUNDI /PRESSE Un couteau et une machette au domicile du directeur de la RPA ! Le directeur de la RPA, Emmanuel Nsabimana, a décidé de porter plainte contre X. Dans la matinée du 21 octobre dernier, il a fait une découverte qui fait froid dans le dos : un couteau et une machette étaient posés sur le portail qui ferme son domicile. Un message clair . En acceptant de
succéder à Alexis Sinduhije à la direction de la RPA, Emmanuel Nsabimana
savait à quoi il s'engageait. « Je m'attendais à des sollicitations
de toutes sortes, à des intimidations, y compris les menaces de mort »
rappelle, un brin philosophe, le directeur de la célèbre station
burundaise.
Le courage malgré les harcèlements "Plutôt mourir que taire la vérité » est la devise du directeur de la RPA et, à ceux qui lui disent qu'il risque gros, il répond « qu'en choisissant de dire la vérité, c'est pour l'avenir de ses enfants, de tout le Burundi que le journaliste travaille". Il prend son métier comme un sacerdoce. Avec ses petites lunettes d'intellectuel, ce natif de Bujumbura rural, grand bosseur, toujours jovial malgré l'environnement hostile, n'a pas peur et affirme qu'il ne va pas « changer son style de vie » même s'il reconnaît prendre « quelques précautions sécuritaires ». Cette assurance il la puise ailleurs : «c'est Dieu qui est le garant de ma sécurité. Ce n'est pas une affaire de bataillons ou d'escouade de policiers » lâche le journaliste. Le directeur de la RPA s'étonne de cette cabale montée contre la radio, estimant que le pouvoir devrait plutôt se réjouir d'avoir une presse qui lui montre les problèmes qui minent le Burundi, « les médias sont là pour aider le pouvoir à bien travailler» au lieu de chercher des journalistes à arrêter, le pouvoir devrait plutôt s'estimer heureux de savoir ce que l'opinion pense de l'action gouvernementale et en tenir compte. Emmanuel Nsabimana rappelle que « par le passé, on a connu des dirigeants qui croyaient que tout allait bien dans le meilleur des mondes, à cause des conseillers qui leur donnaient de faux rapports ». Mais entretemps, les menaces elles sont bien réelles. Le 23 avril dernier, au lendemain de sa prise de fonction, Emmanuel Nsabimana, lucide, disait qu'en Afrique, « le métier de journaliste est une course de fond où ceux qui n'ont pas d'endurance n'ont pas de place". Tout est dit : endurer et durer. Malgré les menaces. Antoine Kaburahe Vous pouvez encourager
Emmanuel Nsabimana en lui envoyant un petit mail :
ensabi@yahoo.fr
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