QUI A TUE LE LT COLONEL IKURAKURE DARIUS?

 Burundi news, le 23/03/2016

Par Gratien Rukindikiza

Un proverbe arabe dit qu'un homme ressemble à son époque qu'à son père. Un tueur ne le devient pas génétiquement mais en raison de son entourage. Souvent, même des dictateurs le deviennent par rapport aux autres dictateurs du monde. Souvent, l'élève devient plus connaisseur que le maître. Nkurunziza est devenu plus dictateur que Mugabe son maître, plus glouton que Zuma son professeur en matière de corruption.

Au Burundi, les jours passent mais l'insécurité reste. Ceux qui font la violence pensent qu'ils ont le monopole des armes et oublient que ce sont ces mêmes armes qui se retournent contre eux-mêmes. Nkurunziza peut terminer sa vie comme Kadhaffi ou Samuel Doe.

Le criminel de Kinama, le lieutenant colonel Ikurakure Darius assassiné à l'Etat major

Darius Ikurakure était devenu un chef d'Etat major bis dans l'armée burundaise. Il régnait en maître dans les quartiers Nord de la capitale de Bujumbura. Il avait le droit de la vie ou de la mort sur les citoyens paisibles de Kinama. Ses positions ou les positions du camp Muzinda étaient des fosses communes. Ikurakura avait transformé son unité de génie en unité d'intervention de la mort at avait séléctionné uniquement une seule ethnie. Cette unité s'était illustrée dans des tueries sans nom. Darius s'est révélé plus violent que feu général Adolphe Nshimirimana.

Le lt colonel Darius Ikurakure est tombé sous les trois balles d'un pistolet à l'Etat major. Il est mort comme un non initié. Depuis quelques jours, des rumeurs couraient partout qu'il sera assassiné à l'Etat major. Inconscient des dangers, un sanguinaire qui se présente à l'Etat major pendant la pause de midi pour répondre à un appel qui l'invitait à venir lire sur le tableau d'affichage. Sur le tableau d'affichage de l'Etat major, on lit parmi les premiers les promotions, les grades, les mutations. Probablement que Darius pensait qu'il était promu général major après ses tueries.

Le système de sécurité de l'Etat major est un casse tête pour les sanguinaires. On ne peut pas y entrer avec sa sécurité. Si de nouvelles règles laissent certains officiers d'entrer avec leurs sécurités, il y aura beaucoup plus de carnage car on peut s'imaginer la sécurité de Darius croisant celle du général major Ndayishimiye, le chef d'Etat major adjoint des FDN.

Beaucoup de militaires ex Fab en voulaient à Darius pour ses massacres visant les tutsi dans les quartiers Nord.

Le militaire qui a assassiné Darius avait un sang froid sans faille. Après avoir assassiné Darius de trois balles, il a laissé son arme à l'Etat major et est sorti de l'Etat major. Il a pris directement place à bord d'un véhicule qui l'attendait au moment où une fausse piste indiquait qu'il se cachait à la clinique Prince Louis Rwagasore. Cette fausse piste relayée sur les réseaux lui a permis de ne pas tomber sur des barrières mises en place à cet effet.

Des pistes

D'après nos informations, l'assassinat de Darius était minitieusement préparé. Ce n'est pas un acte isolé. Plusieurs personnes ont collaboré à cet assassinat.

Certains ont avancé une piste de Prime Niyongabo ou celle de Nkurunziza. Il ressort que ce sont de fausses pistes. Darius était sur le front et menait un mauvais combat et il a subi lui aussi une mauvaise défaite. Pour question de sécurité des complices, nous préferons ne pas donner la vraie piste.

Qui est épargné?

La violence a déjà commencé. On ne sait pas quand elle terminera et où elle frappera demain. Nkurunziza est en danger. La seule façon de se sauver est d'arrêter la violence. Toute personne qui exerce la violence sur les autres crée une animosité et une détermination sans faille des probables assassins qui se rendent justice. Les familles burundaises ne sont pas épargnées. Il est difficile de se dire que la famille de Nkurunziza, celle de Steve, celle de Prime sont en sécurité malgré les imposantes sécurités. On se rend compte que désormais ce sont ces militaires de la sécurité qui tirent sur la gâchette devenue facile.

C'est un deuxième officier du sérail de Nkurunziza qui tombe sous les balles des ex- Fab. Il est sera difficile de maintenir la cohésion de l'armée. Elle est déjà divisée. Nkurunziza a intérêt à la souder car les ex Fab ne sont pas les derniers dans la violence.

Un commandement parallèle qui met en danger certains officiers

Nkurunziza s'ennuie dans ses palais. Pour combattre l'ennui, il s'est créé un commandement de deux bataillons, celui de Muzinda et celui de Muha. Les commandants de ces unités exécutent directement les ordres de Nkurunziza sans en référer au chef de l'Etat major. C'est pour cela du jour au lendemain, les militaires protecteurs de la population sont devenus des assassins. Ces officiers ont été vite identifiés et souvent cités dans des radios Inzamba et Humura de Rpa. Ils deviennent alors des cibles de la population en colère. Les responsables de Darius lui avaient demandé d'arrêter de massacrer la population et il avait refusé en arguant qu'il recevait des ordres ailleurs.

Une course a déjà commencé. Il s'agit de montrer qui est le plus violent pour remplacer Prime Niyongabo à l'Etat major ou Steve à la Documentation. Pour avoir sa place parmi les policiers et militaires ex FDD, il faut être un grand sanguinaire. C'est pour cela que le commandant de Camp Muha rivalisait avec Darius qui commandait le camp Muzinda. Uwamahoro tentait de dépasser Darius. Bunyoni se montrait le grand superviseur des massacres, se disputant la palme avec Ndakugarika. Ceux qui n'assassinent pas sont considérés comme opposés au 3 è mandat. Plus on assassine, plus on perçoit une grande prime à la Documentation pour le service rendu. Aujourd'hui, la machine s'est emballée. On a des massacres au Burundi liés à une compétition interne pour exister, pour s'enrichir et pour prendre la place de l'autre. C'est en assassinant qu 'on arrive à garder sa place dans le royaume de Nkurunziza.