QUI POURRA DEBLOQUER LE PARLEMENT BURUNDAIS?

Par Gratien Rukindikiza

Burundi news, le 21 avril 2007

Avant de savoir qui pourra débloquer le Parlement du Burundi, il convient d'abord de savoir celui qui l'a bloqué. Une institution peut se bloquer par des actes non faits ou des actes faits.   

Le 18 février 2007, il y a plus de deux mois, j'avais prévu le blocage du Parlement comme conséquence du duel entre Radjabu et Nkurunziza. Dans un article "Duel entre Nkurunziza et Radjabu, une équations à plusieurs inconnues", j'avais donné plusieurs scénarios. Je privilégiais surtout un scénario. Le voici :

 

 Aujourd'hui, ce scénario se passe comme prévu. Radjabu libre, devient un casse tête pour le Président. Son groupe de député empêche le parti au pouvoir d'avoir la majorité. Il est obligé de s'incliner devant le Frodebu et l'Uprona. Le limogeage de la présidente du Parlement malgré l'opposition du Président de la République, pose un problème au CNDD-FDD.

La démission d'Onésime Nduwimana est problématique. Il a démontré qu'il ne peut pas bloquer les institutions. Or, les députés s'opposent à sa démission; d'où une sorte d'annulation de sa démission. Onésime Nduwimana est toujours vice-président du Parlement et il va de le rester. Dans tous les cas, sa démission n'arrangeait pas la situation d'autant plus que les deux partis, nouveaux alliés, n'ont pas encore de réponses concrètes à leurs promesses reçues. La balle se trouve dans le camp du Président de la République. La formation du gouvernement serait un signe de respect ou de non respect de la constitution selon le nombre de ministres membres du Frodebu.

Onésime Nduwimana ne veut pas devenir ministre contrairement à une certaine opinion. Il entend rester député même si sa démission était acceptée par le Parlement. N'en déplaises à ceux qui ont commencé une politique de diabolisation auprès du Président de la République et à l'étranger.

Le Burundi prépare une table ronde des bailleurs de fonds. Or, un nouveau gouvernement est attendu. Le Parlement est bloqué, le pays est dans l'impasse. Les bailleurs de fonds peuvent boycotter cette table ronde ou d'être moins généreux en attendant la stabilité. Détendre l'atmosphère fait partie de la réussite de cette table ronde. Les solutions sont dans les mains du Président de la République. Quant aux problèmes, ceux qui sont créés ou posés par ses conseillers sont suffisamment nombreux que le Président pourrait s'occuper à temps plein. Le refus de trouver des solutions en accord avec le Parlement n'est pas un bon signe. Si les députés veulent que Onésime Nduwimana reste à son poste, le Président devrait trouver des solutions pour que le Frodebu et l'Uprona accèdent à certaines de leurs revendications. A défaut, le Président a été élu par le Parlement et le Sénat. Les deux institutions sont les seules aptes  à le destituer constitutionnellement.

Certains amis de Radjabu n'ont pas quitté le groupe parlementaire du CNDD-FDD et s'improvisent des conseillers du Président. Aidé par le directeur de cabinet du Président, Radjabu envoie ses hommes portant d'autres casquettes et arrivent à influencer le Président de la République. Jean Marie Ngendahayo en est l'exemple.