Texte envoyé par The Leadership Institute

 

2008 : L’Année de tous les défis.

 

La fin de l’année 2007 s’annonce dans une ambiance de dénouement moral et matériel pour la plupart des burundais face à la situation sociale, sécuritaire et économique qui prévaut au Burundi.

 

L’année 2008 voit se faufiler pas mal de défis que nous allons essayer de partager avec vous dans les lignes qui suivent:

 

1.     La réussite ou l’échec de la coalition au pouvoir au vu des différends combien importants qui les séparent déjà au Parlement sur la question du Palipehutu-FNL, de l’insécurité mais aussi par rapport à leurs propres agendas politiques.

 

2.     La cassure ou la redynamisation du CNDD FDD avec la chute annoncée des grands dirigeants actuels de ce Parti que sont le Colonel Jérémie NGENDAKUMANA et la clique de généraux qui l’ont mis en place. Les dérives de ce groupe l’ont discrédité aux yeux des militants de ce Parti et de la plupart des parlementaires de ce Parti qui ne reste plus que l’ombre de lui-même. Le Président NKURUNZIZA, qui est le véritable chef de ce parti doit en assumer la responsabilité de la chute ou de la relève de ce Parti, même si cela ne semble pas être parmi ses priorités

 

3.     La réussite des pourparlers de paix avec le Palipehutu-FNL reste compromise au vu de l’attitude belligérante du gouvernement et du Parti CNDD FDD. La question du processus de paix avec ce dernier mouvement rebelle semble être en manque de leadership tant du côté de la médiation que du gouvernement.

 

4.     La relance économique qui n’a pas été au rendez-vous en 2007 ne semble pas non plus sur l’agenda de nos leaders politiques qui se distinguent dans la perpétuation de l’état de guerre et la mauvaise gouvernance, sans oublier les violations des droits de l’homme. La gestion des questions budgétaires, de la famine qui menace dans le pays et des questions de développement sont des questions sérieuses pour nos dirigeants en 2008.

 

5.     La mise en place des états majors des partis politiques pour les élections de 2010 semble au rendez-vous de l’année 2008. Dans cet esprit, ce sera le moment de faire certaines alliances et stratégies pour un bon positionnement en 2010. Mais au Burundi, ce pourrait aussi bien être l’élaboration de stratégies museler l’opposition et chambarder tout l’exercice démocratique en 2010, comme l’indiquent déjà certains commentateurs politiques.

 

6.     L’aboutissement des enquêtes en cours sur la vente du FALCON 50 présidentiel ainsi que l’issue réservée aux tueries de Muyinga constitue aussi un défi pour la crédibilité du pouvoir de Bujumbura.

 

7.     Le procès politique de l’ancien leader du CNDD FDD, l’Honorable Hussein Radjabu constitue aussi une épine dans le pied pour le pouvoir qui ne pourra indéfiniment le garder en prison en violation de la loi et de ses droits. De plus en plus de voix vont s’élever pour réclamer sa libération en 2008 dans le cadre du respect de la loi et de la pression exercée par ses amis politiques nationaux ou internationaux.

 

Ceux-ci constituent quelques-uns des défis pour le Burundi en 2008 mais dont la liste n’est pas exhaustive.

 

Globalement, nous prenons au sérieux les menaces de déstabilisation des opposants en préparation des échéances électorales de 2010 comme il ressort des manoeuvres des services de renseignement.

 

D’autre part, nous tablons aussi sur le fait que les partis qui ont rejoint la coalition gouvernementale ne vont pas faire de cadeaux au Président de la République dans l’exercice de leurs fonctions pour lui priver de certains atouts en marge des élections de 2010.

 

Enfin, dans ce contexte, nous prédisons, pour le Burundi encore plus d’instabilité et d’insécurité pour 2008 avec le lot d’appauvrissement de la population qui s’ensuivra.

 

Quant aux mandataires publics, l’approche des élections va précipiter leurs élans de mauvaise gouvernance pour pallier à l’incertitude du lendemain qui caractérise le Burundi.

 

Nous sommes conscients du pessimisme qui ressort de notre analyse et nous en excusons devant le peuple burundais. Cependant, nous ne répondons pas de l’utopie politique qui encourage des approches populistes. Plutôt, nous préférons une attitude qui consiste à faire face aux défis et invitons nos leaders à prendre les mesures nécessaires pour éviter au Burundi de sombrer dans ces prédictions négatives.