A QUAND LE PRESIDENT BURUNDAIS DEMISSIONNERA-T-IL?
Par Gratien Rukindikiza
Burundi news, le 21/09/2008
Le Président Sud-Africain Tabo Mbeki est poussé à la démission par son parti et notamment par Jacob Zuma, candidat à la Présidence. Sous la pression de son parti, Tabo Mbeki jette l'éponge et accepte de démissionner avant le terme de son mandat. En Israël, le Premier ministre accepte de démissionner sous le poids des dossiers de corruptions qui l'accablent.
Au Burundi, le Président Nkurunziza est accablé par des dossiers de corruption notamment le Falcon 50, le dossier du pétrole nigérian, les cahiers ougandais, les minerais etc... Malgré ces dossiers, ils préfèrent corrompre et menacer la justice pour qu'elle reste sous ses bottes. Dans d'autres démocraties, il aurait déjà démissionné et il serait occupant d'une cellule à Mpimba. Le pays est devenu le siège de la corruption, de la violence, des intimidations. Le Président a déjà démissionné théoriquement de son pouvoir mais garde les avantages et les corruptions possibles.
Si le CNDD-FDD chassait le Président Nkurunziza du pouvoir?
Le parti CNDD-FDD avait bénéficié du soutien du peuple pour arriver au pouvoir. Certains hommes et femmes responsables de ce parti l'ont détourné de son droit chemin. Les militants en sont conscients. Le limogeage de Radjabu était dans le cadre pour changer l'image du parti, de le ramener auprès du peuple. La mission a échoué et le parti a perdu de son âme et il est obligé de soutenir un pouvoir corrompu, violent.
Par ailleurs, le parti a des cadres capables de relever la barre, de ramener la confiance du peuple. Il est grand temps que ces cadres se réveillent, qu'ils comprennent que le peuple les observe et qu'ils seront jugés de non assistance de personne en danger. Ils ont la main, voire la manette pour pousser le Président à démissionner. Ils auront le soutien du peuple si ils promettent d'instaurer une vraie démocratie, une bonne gouvernance. La constitution permet de limoger le Président en cas de trahison, le dossier du Falcon 50 est une véritable trahison.
Les Burundais s'interrogent. Est-ce que les cadres de ce parti ne sont pas conscients des dangers qui guettent le Burundi? Ne sont-ils pas au courant des cas de corruption qui vident les caisses de l'Etat? Vont-ils rester les bras croisés? Jusque quand? Un pouvoir passe, un autre arrive mais les hommes répondent toujours de leurs actes. Le courage et l'héroïsme se constatent sur les actes hors du commun envers le peuple.
Et après?
Au cas où le Président démissionnerait de son poste, les nouveaux maîtres du parti devraient composer avec la classe politique pour un véritable gouvernement d'union nationale et de paix. Ce gouvernement serait chargé d'assurer la transition jusqu'aux prochaines élections et la réforme des forces de la sécurité qui sont devenues les forces de l'insécurité du peuple. Il permettrait aussi de redorer le blason au niveau international pour que l'aide internationale arrive en masse au pays et permettre un développement harmonieux du Burundi.
Il aurait aussi la tâche de désarmer les milices du pouvoir et aussi les autres Burundais qui ont encore des armes. C'est une mission difficile, méthodique mais pas impossible. Il devrait encourager la diaspora à s'investir d'avantage dans des projets de développement du Burundi.