DEMISSION DU VICE PRESIDENT DU PARLEMENT BURUNDAIS ONESIME NDUWIMANA

Par Gratien Rukindikiza

Le 1 er vice-président du parlement Onésime Nduwimana vient de démissionner de son poste pour ne pas endosser la responsabilité de blocage du pays. Il a par ailleurs refusé l'offre d'exil déguisé en ambassadeur en Suisse. Le Président de la République a reçu les députés du CNDD-FDD de la province de Gitega en excluant le député Onésime Nduwimana. Il y a une volonté manifeste d'écarter ce député qui est victime de son acharnement pour éclaircir certains dossiers.

Il a à son actif plusieurs actions au Parlement notamment l'opposition à la prise de contrôle de la Socabu et de la BCB par l'homme d'affaires rwandais Rujugiro, aidé par l'Interbank et le pouvoir actuel. Il est écarté aussi pour éviter le contrôle de la commission parlementaire sur la vente du falcon. Il paie aussi le prix de son implication dans le limogeage de l'ancienne présidente du Parlement.

Le Président de la République se rapproche de plus en plus de Radjabu car des dossiers les unissent, chantage aidant. Le dossier de l'avion présidentiel vendu commence à s'éclaircir. Le fait que le Président évite une commission parlementaire non contrôlée par le pouvoir donne des indications sur l'implication des uns et des autres.

Le Président aurait alors voulu que deux banques principales sur trois soient contrôlées par Rujugiro qui aurait été en position de force. Même les démocraties occidentales protègent leurs entreprises nationales pour éviter des rachats étrangers. Le Burundi a besoin des fonds pour se développer.

Pour l'avion falcon, il paraîtrait que le chantage exercé par Radjabu risque de produire des effets. il vient d'obtenir la démission de son pire ennemi Onésime Nduwimana. Nous reviendrons sur le dossier de la vente de l'avion et la vérité sera connue.

Onésime Nduwimana a refusé le poste d'ambassadeur en Suisse et il reste député de Gitega. Le 2 è vice-président du Parlement Kiganahe avait accepté de démissionner en échange d'un poste d'ambassadeur à Paris, celui de Paris recevrait une autre ambassade, éventuellement la Suisse. Le Président de la République s'y est opposé au dernier moment pour pousser Onésime Nduwimana à quitter sa place afin d'éviter des contrôles parlementaires sur des affaires louches. Le parti CNDD-FDD se fragilise d'avantage. Des confusions règnent sur ceux qui exercent le pouvoir dans l'ombre.